L’impact de ChatGPT sur la rédaction des mémoires universitaires

Introduction

Depuis le lancement de ChatGPT par OpenAI en 2022, les étudiants ont commencé à utiliser ce robot conversationnel pour rédiger leurs mémoires universitaires. Cette pratique soulève des questions sur l’intégrité académique et la manière dont les établissements d’enseignement doivent gérer l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans la rédaction de travaux académiques. Dans cet article, nous explorerons les différentes perspectives sur l’utilisation de ChatGPT dans l’éducation supérieure et les défis auxquels les établissements sont confrontés pour encadrer cette pratique.

ChatGPT : Un nouvel allié pour les étudiants

ChatGPT prétend ne pas rédiger de mémoires de master, mais de nombreux étudiants affirment avoir utilisé cet outil pour les aider dans leur travail académique. Manon, une étudiante en master en communication, témoigne que ChatGPT lui a fourni des éléments de réflexion supplémentaires et une façon de terminer son mémoire en ouvrant le débat. Elle n’est pas la seule, car selon une étude de l’institut de sondage Le Sphinx et de Compilatio, 55 % des étudiants utilisent occasionnellement des outils d’IA générale pour leurs travaux.

Carla, une étudiante dyslexique en intelligence économique, a utilisé ChatGPT pour améliorer la qualité de sa rédaction. Elle estime que l’écriture joue un rôle essentiel dans un mémoire de recherche, et l’IA lui a permis d’obtenir une note de 16 sur 20. Cependant, Carla ne considère pas qu’elle a triché, car elle avait déjà travaillé sur sa problématique et rédigé une première version avant d’utiliser ChatGPT.

La réaction des établissements d’enseignement

L’utilisation de ChatGPT pour rédiger des mémoires universitaires a suscité des inquiétudes dans les écoles et les universités depuis sa commercialisation en 2022. Certaines institutions, comme Sciences Po Paris, ont réagi en interdisant toute utilisation non autorisée de ChatGPT. Cependant, la plupart des établissements préfèrent encadrer l’utilisation de l’IA plutôt que de l’interdire complètement.

Jean-Marc Ogier, président de l’université de La Rochelle, estime que les étudiants doivent être éduqués à l’utilisation de ChatGPT, mais il souligne également que les compétences rédactionnelles et d’analyse des étudiants doivent rester au cœur de leurs diplômes.

Les logiciels de détection de plagiat à l’épreuve

Les écoles et les universités ont également renforcé leurs efforts pour détecter l’utilisation de l’IA dans les mémoires universitaires. Compilatio, un leader français dans la prévention de la fraude académique, a lancé un outil de détection d’IA appelé Magister. Ce logiciel affiche un pourcentage de texte potentiellement généré par l’IA, mais il revient aux enseignants de décider si l’étudiant a eu recours à ChatGPT ou non.

Cependant, Virginie Mathivet, experte en IA, souligne que ces logiciels de détection ne sont pas infaillibles. Si ChatGPT est capable de copier le style d’écriture d’un étudiant, il devient difficile de prouver l’utilisation de l’IA. Cette complexité met en évidence les défis auxquels les établissements sont confrontés pour détecter et prévenir l’utilisation de l’IA dans les mémoires universitaires.

Les différentes approches des étudiants

Les étudiants ont adopté différentes approches pour utiliser ChatGPT dans leurs mémoires. Certains demandent au robot de rédiger des paragraphes en copiant leur style d’écriture, tandis que d’autres lui demandent de générer des résumés ou des sous-parties basés sur leur travail préalable.

Nicolas, étudiant en affaires publiques, a réussi à intégrer les écrits de ChatGPT dans son mémoire en copiant son propre style d’écriture. Harold, quant à lui, a collaboré étroitement avec ChatGPT pour structurer son mémoire en fonction de ses besoins.

Les avis des enseignants

Les enseignants ont des opinions divergentes sur l’utilisation de ChatGPT par les étudiants. Certains estiment que c’est une forme de vol de propriété intellectuelle et qu’il nuit à l’intégrité académique. D’autres, comme Alan Hervé, responsable du master Europe et affaires mondiales à Sciences Po Rennes, estiment que si ChatGPT peut améliorer la qualité du travail des étudiants, c’est une opportunité à saisir.

Pierre Salmon, maître de conférences en histoire contemporaine, considère ChatGPT comme un “faux bon ami” pour les étudiants, car il estime que l’écriture est un processus crucial dans la maturation du sujet.

L’avenir de ChatGPT dans l’enseignement supérieur

ChatGPT continue de s’améliorer avec chaque nouvelle version, ce qui rend plus difficile la distinction entre un texte généré par l’IA et un texte rédigé par un être humain. Certains estiment que l’IA peut être un outil précieux pour les étudiants, mais d’autres mettent en garde contre les risques pour l’intégrité académique.

Virginie Mathivet invite les établissements à réfléchir à l’objectif des mémoires de master et à reconnaître que l’utilisation de l’IA peut être complémentaire au processus éducatif. Cependant, il est crucial de définir des limites pour assurer que les compétences humaines restent au centre de l’enseignement supérieur.

En fin de compte, l’utilisation de ChatGPT dans les mémoires universitaires soulève des questions complexes qui nécessitent une réflexion approfondie de la part des établissements et des étudiants. Il est essentiel de trouver un équilibre entre l’utilisation de la technologie et le maintien de l’intégrité académique.

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