La fusion Broadcom-VMware approuvée malgré les risques pour la concurrence

Le feu vert définitif du régulateur britannique

C’est désormais officiel : le régulateur britannique de la concurrence, la Competition and Markets Authority (CMA), a définitivement approuvé le rachat de l’entreprise américaine VMware par Broadcom, pour la somme record de 61 milliards de dollars. Après un accord provisoire donné le mois dernier, la CMA vient de lever les dernières réserves sur cette opération hors-normes dans le secteur des semi-conducteurs.

L’autorité britannique avait ouvert une enquête approfondie en mars dernier, craignant que cette fusion ne porte atteinte à la concurrence, notamment en empêchant les concurrents de Broadcom de fabriquer des composants compatibles avec les technologies de VMware.

Mais après examen, un panel indépendant a conclu que l’opération ne réduirait pas substantiellement la concurrence au Royaume-Uni. La CMA a donc donné son feu vert définitif à ce mariage entre le fabricant de semi-conducteurs Broadcom et l’entreprise spécialisée dans les logiciels de virtualisation VMware.

L’Europe avait déjà validé sous conditions

Le régulateur britannique emboîte ainsi le pas à la Commission européenne. Celle-ci avait déjà approuvé le rachat en juillet dernier, mais sous certaines conditions. L’institution européenne avait en effet assorti son feu vert de mesures destinées à préserver l’interopérabilité entre les logiciels de VMware et ceux des concurrents de Broadcom.

VMware occupe une position dominante dans les logiciels de virtualisation, qui permettent de diviser un serveur physique en plusieurs serveurs virtuels. Il était donc impératif de s’assurer que Broadcom ne limite pas l’accès aux technologies VMware pour évincer des concurrents. Les engagements de Broadcom sur ce point ont été déterminants pour obtenir le feu vert européen.

Une opération à plus de 60 milliards symbolique d’un mouvement de consolidation

L’acquisition de VMware par Broadcom constitue l’une des plus importantes opérations de fusion-acquisition de l’histoire des semi-conducteurs. Elle intervient sur fond de pénurie mondiale de puces électroniques, qui touche de plein fouet le secteur automobile notamment.

Avec ce rachat à plus de 60 milliards de dollars, Broadcom met la main sur un leader des solutions logicielles pour le cloud computing et les centres de données. Le groupe pourra ainsi proposer à ses clients une offre élargie, alliant matériel et logiciel.

Cette opération symbolise la tendance à la consolidation du marché des semi-conducteurs. Les fabricants cherchent à accroître leur taille et leur intégration verticale, du composant physique aux solutions logicielles, pour mieux répondre aux besoins des clients. Mais cette course à la taille critique pose des risques de concentration excessive et de limitation de l’innovation.

La question de l’ouverture des technologies VMware se pose

La fusion Broadcom-VMware soulève des inquiétudes quant au maintien d’une saine concurrence sur ce marché stratégique. L’un des enjeux est de garantir l’interopérabilité des technologies VMware avec les solutions des concurrents de Broadcom.

Si Broadcom verrouillait l’accès aux logiciels VMware, il pourrait mettre sur la touche de nombreux acteurs du cloud et des centres de données. Cela lui donnerait un pouvoir de marché dangereux pour l’innovation. D’où l’importance des garanties exigées par les régulateurs européen et britannique.

Mais certains experts craignent que ces engagements ne soient pas suffisants pour empêcher Broadcom d’exploiter abusivement sa position dominante. Le suivi vigilant du respect des conditions imposées sera déterminant pour éviter une concentration excessive de ce marché.

L’avenir dira si les craintes des régulateurs étaient fondées ou non. Mais le précédent d’Intel, qui avait lui aussi racheté des sociétés leaders sur leurs marchés avant d’abuser de sa position dominante, incite à la plus grande vigilance.

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