La prématurité est un problème de santé publique majeur à l’échelle mondiale. Selon un rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé en mai, près de 1 bébé sur 10 est né prématurément en 2020, soit avant 37 semaines (8,5 mois) de grossesse. Les conséquences de la prématurité peuvent être graves et entraîner des complications, surtout dans les pays à faible niveau de revenus. Cependant, les taux de prématurité varient considérablement d’un pays à l’autre, mettant en évidence des disparités régionales importantes.
La France dans la moyenne occidentale
La France présente un taux de prématurité de 7,2 %, ce qui la place dans la moyenne basse des pays riches où ce taux atteint 7,9 %. Cette situation est en grande partie due à un meilleur accès aux services de soin, ce qui permet de prendre en charge plus efficacement les facteurs de risque tels que les grossesses adolescentes, les infections ou les retards de croissance du fœtus.
Les États-Unis et les disparités ethniques
Les États-Unis font partie des pays occidentaux où le taux de prématurité est le plus élevé, atteignant 10 %. Cependant, cette moyenne cache des disparités ethniques importantes : 14,8 % des femmes noires accouchent prématurément, contre 9,5 % des femmes blanches. Ces inégalités reflètent également des disparités socio-économiques, éducatives et psychologiques, avec un niveau de stress plus élevé chez les femmes noires, ainsi que des difficultés d’accès aux soins.
Évolution des taux de prématurité à travers le temps
Entre 2010 et 2020, le taux de naissances prématurées aux États-Unis a connu une légère augmentation, passant de 9,8 % à 9,9 %. Cependant, le nombre absolu de naissances prématurées a légèrement baissé sur cette période, principalement en raison d’une diminution globale du nombre de naissances.
La Serbie : paradoxe entre tabagisme et taux de prématurité
Malgré l’une des plus fortes proportions de fumeurs au monde, la Serbie affiche étonnamment un des taux de prématurité les plus bas, avec seulement 4,1 % des naissances prématurées. Les raisons de cette particularité restent encore à identifier.
La Grèce : lanterne rouge en Europe
En Grèce, 11,6 % des bébés naissent prématurément, ce qui en fait le pays européen avec le taux le plus élevé. Ce chiffre peut s’expliquer par un nombre élevé de grossesses après 35 ans, favorisant la prématurité, ainsi que par un taux élevé de gémellité qui est lui-même favorisé par ces grossesses tardives et le recours élevé à la procréation médicalement assistée (PMA).
Le Malawi : les prématurés en danger
Le Malawi se classe au deuxième rang des pays avec le taux de prématurité le plus élevé, atteignant 14,5 %. En Afrique subsaharienne, plus de la moitié des naissances prématurées sont attribuables à la pollution de l’air, contre près d’un tiers dans le reste du monde. Cette région est également confrontée à un taux de mortalité plus élevé chez les prématurés, illustrant ainsi les défis auxquels elle doit faire face en matière de soins de santé.
Le Bangladesh : un taux de prématurité alarmant
Le Bangladesh détient le taux de prématurité le plus élevé au monde, avec 16,2 % des naissances qui surviennent prématurément. Cette situation s’explique en grande partie par un accès limité à l’éducation sexuelle et aux soins maternels dans les pays à faible niveau de revenus, où la prévention et le suivi de la grossesse sont souvent insuffisants. Le Bangladesh figure également parmi les 29 pays en « crise humanitaire », ce qui aggrave la situation en termes d’accès aux soins et de stress pour les femmes enceintes.
La prématurité, première cause de mortalité infantile
En 2020, environ 900 000 bébés sont décédés en raison de complications liées à leur naissance prématurée, telles que la détresse respiratoire, les difficultés d’alimentation et le risque accru d’infections. La prématurité constitue désormais la première cause de mortalité infantile à l’échelle mondiale, soulignant ainsi l’urgence d’agir pour prévenir et mieux prendre en charge ce problème de santé publique.
Conclusion
La prématurité reste un enjeu majeur de santé publique dans de nombreux pays à travers le monde. Si certains pays ont réussi à réduire leur taux de naissances prématurées grâce à un meilleur accès aux soins et à des politiques de prévention, d’autres continuent de faire face à d’importantes disparités régionales et socio-économiques qui ont un impact sur la santé maternelle et infantile. Il est essentiel de poursuivre les efforts pour sensibiliser sur cette problématique, améliorer les systèmes de santé, et mettre en place des mesures préventives efficaces afin de réduire le nombre de naissances prématurées et d’améliorer le pronostic des bébés prématurés.