Le fonds souverain norvégien, un géant alimenté par le pétrole

Le fonds souverain norvégien, financé par les recettes pétrolières du pays, a réalisé des performances impressionnantes au premier semestre 2023. Porté par le rebond des marchés actions, il a engrangeé 250 milliards d’euros de gains. Explications.

Une manne pétrolière habilement investie

Le fonds souverain norvégien doit sa création et son développement à l’exploitation des ressources pétrolières et gazières de la Norvège. Alimenté chaque année par une partie des recettes tirées des hydrocarbures, il a pour mission d’investir cet argent afin de préparer l’avenir du pays dans un monde post-pétrole.

Avec plus de 1300 milliards d’euros sous gestion, ce mastodonte financier est de loin le premier fonds souverain de la planète. Ses choix d’investissement et ses performances sont scrutés par les acteurs des marchés du monde entier.

Des gains considérables grâce aux actions

Au premier semestre 2023, le fonds norvégien a bénéficié du rebond des Bourses mondiales pour réaliser un gain total de 250 milliards d’euros, soit 10% de rendement. La majeure partie provient de ses investissements en actions, qui représentent 71% du portefeuille total.

A titre de comparaison, les profits semestriels cumulés des groupes du CAC 40 sur la même période ne s’élèvent qu’à 80 milliards d’euros. Preuve de la formidable puissance financière du fonds souverain norvégien.

Quel avenir pour ce mastodonte ?

Porté par la manne pétrolière, le fonds devrait continuer de grossir dans les années à venir. Il fait la fierté des Norvégiens, même si des débats existent sur la pertinence de placer autant d’argent à l’étranger.

A mesure que les ressources pétrolières de la Norvège s’épuiseront, le rôle du fonds sera amené à évoluer. Son objectif restera de faire fructifier le patrimoine national, en adaptant sa stratégie d’investissement à un monde en transition énergétique.

Une stratégie d’investissement diversifiée

Bien que majoritairement investi en actions, le fonds norvégien diversifie ses placements across différentes classes d’actifs. Les obligations représentent 26% du portefeuille, avec une exposition importante sur la dette d’Etat des grands pays développés. L’immobilier ne pèse que 2,3%, mais a subi des pertes importantes ces dernières années du fait de la crise sanitaire.

Le défi de la transition énergétique

Paradoxalement, ce fonds abondé par le pétrole devra accompagner la Norvège dans sa transition vers une économie décarbonée. Certains appellent à désinvestir les énergies fossiles, mais ce serait contraire à la mission première du fonds. Son rôle est d’assurer des rendements optimaux, tout en intégrant des considérations éthiques. Un équilibre délicat à trouver.

Vers une utilisation plus importante au niveau national ?

Jusqu’à présent, le fonds n’est utilisé que pour financer le budget de l’Etat norvégien à hauteur de 3% maximum des actifs par an. Mais certains économistes plaident pour mobiliser une partie plus importante au niveau national, pour investir dans la transition écologique ou réindustrialiser le pays par exemple. Une idée qui fait débat.

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