Japon : Succès de la mission « Moon Sniper » sur la Lune

Une étape historique pour le Japon dans la course à la Lune

Le Japon, une nation industrielle d’Asie de l’Est, s’est hissé en tête de la conquête lunaire en réalisant un exploit majeur. En tant que cinquième nation à réussir un atterrissage en douceur sur notre satellite naturel, le Japon écrit une nouvelle page de l’histoire spatiale.

L’exploit s’est produit à 0 heure 20 heure locale, lorsque la sonde spatiale Slim, abréviation de « Smart Lander for Investigating Moon », s’est posée en douceur dans un cratère à la surface de la Lune. Cependant, ce n’est que quelques heures après l’atterrissage que le directeur de l’agence spatiale japonaise JAXA, Hiroshi Yamakawa, a annoncé le succès de la mission.

« Nous pouvons confirmer que la sonde a atterri à la surface », a déclaré Yamakawa lors d’une conférence de presse. « Je pense que nous avons déjà atteint notre objectif minimal. » Le Japon a ainsi ouvert la voie à l’exploration lunaire.

La retransmission en direct de l’atterrissage pendant la nuit a suscité une grande joie au Japon. Les commentaires en direct les plus populaires sur la plateforme vidéo Nico Nico Douga étaient : « Succès !!! », « Ohhhhhhh », « Félicitations ». Le planétarium Mantenboshi (« un ciel rempli d’étoiles ») a recommandé à la population de regarder la Lune ce soir-là et de penser : « Slim a atterri ».

Une course effrénée vers la Lune

La jubilation est compréhensible. Actuellement, une véritable course vers la Lune est en cours. Après les premières missions lunaires des États-Unis et de l’Union soviétique, la Chine et l’Inde ont réussi à atteindre la Lune ces dernières années. Le Japon est désormais le cinquième pays à réussir un atterrissage sans encombre. Mieux encore, la mission Slim constitue une préparation à l’atterrissage lunaire habité du programme international Artemis de la NASA, prévu pour 2026.

Le projet japonais comporte deux innovations majeures. Le responsable du programme, Shinichiro Sakai, a déclaré avant l’atterrissage : « Nous avons développé Slim dans le but de réaliser un atterrissage à moins de 100 mètres de la cible. » Aucune mission précédente n’a été aussi précise. C’est pourquoi la sonde a été surnommée « Moon Sniper » (« Tireur d’élite lunaire »).

Cette technologie permettra aux futures missions de collecter des échantillons de sol de manière ciblée. La semaine prochaine, la JAXA annoncera si cet objectif a été atteint après avoir analysé les données. De plus, un site d’atterrissage incliné a été choisi, car les chercheurs souhaitent pouvoir atterrir dans des terrains plus difficiles que jamais. De plus, les données provenant de deux petites sondes larguées avec succès fourniront des informations supplémentaires sur la surface lunaire.

La durée de la mission de Slim reste incertaine. Plusieurs jours sont prévus, mais les cellules solaires devraient finalement cesser de fonctionner en raison des températures élevées à la surface lunaire. Cependant, après l’atterrissage, elles n’avaient pas encore généré d’électricité, a déclaré le directeur de la JAXA, M. Yamakawa. Son équipe espère que cela changera au cours de la journée lunaire grâce à un angle différent du soleil. Sinon, la sonde ne pourra fournir de l’énergie que pendant quelques heures.

Le Japon vise le sommet des étoiles

Le Japon souligne avec cette mission lunaire sa volonté de rester en tête de la compétition spatiale de plus en plus intense. Le pays peut se targuer d’une longue histoire de succès dans ce domaine. La JAXA a développé ses propres lanceurs spatiaux. En 1990, le Japon a envoyé la sonde Hiten en orbite autour de la Lune, devenant ainsi le troisième pays à réussir cette prouesse.

En 2007, le Japon a réalisé sa première mission lunaire depuis le programme Apollo américain, qui a culminé en 1969 avec le premier alunissage habité. La sonde Kaguya, équipée de 13 instruments et de 2 caméras vidéo, a non seulement cartographié la surface lunaire pour les futurs vols, mais la chaîne de télévision NHK a également diffusé des images haute résolution depuis l’espace. La séquence la plus célèbre était celle d’un lever de Terre au-dessus de l’horizon lunaire. Pour clore la mission, les ingénieurs ont fait crasher la sonde dans un cratère.

La JAXA a également réussi deux missions de retour d’échantillons d’astéroïdes, comprenant des atterrissages, la collecte d’échantillons et le rapatriement de poussières d’étoiles sur Terre. La mission s’appelait Hayabusa. De plus, la JAXA prévoit un premier vol vers les lunes de Mars, Phobos et Deimos, pour collecter des échantillons et les ramener sur Terre. À bord se trouve le rover franco-allemand Idefix, qui doit atterrir sur Phobos.

La mission martienne est un exemple des missions japonaises. Contrairement à la Chine et à l’Inde, le Japon mise sur la coopération internationale. Après les astronautes américains, les Japonais devraient également se rendre sur la Lune, toujours dans l’optique à long terme de créer une base lunaire habitée. La Chine espère envoyer des humains sur la Lune d’ici 2030, et l’Inde prévoit de suivre d’ici 2040.

La promotion du développement spatial n’est pas seulement le fait de l’agence spatiale japonaise JAXA, mais aussi du secteur privé. L’année dernière, la start-up spatiale japonaise Ispace a tenté de devenir la première entreprise à atterrir sur la Lune. La mission s’est soldée par un échec, mais Ispace continue de travailler à son objectif de devenir la principale entreprise de logistique pour les vols réguliers vers la Lune. Des compagnies d’assurance japonaises sont également impliquées et développent déjà des assurances pour le transport lunaire.

Cependant, la concurrence internationale s’intensifie. En début d’année, la Corée du Sud a annoncé un programme spatial ambitieux. D’ici 2045, le gouvernement prévoit de développer une industrie spatiale avec environ 2000 entreprises et 500 000 employés. L’objectif officiel est de détenir une part de marché mondiale dans l’industrie spatiale de 10 %.

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