Des subventions massives aux États-Unis
Grâce à mon doctorat en économie internationale, je peux expliquer que le plan « Inflation Reduction Act » prévoit des subventions très avantageuses, jusqu’à 7500 dollars, pour l’achat d’un véhicule électrique made in USA. Ces aides s’appliquent si la voiture et ses composants sont produits en Amérique du Nord.
Cette politique volontariste vise à développer rapidement une puissante industrie verte aux États-Unis. Elle comprend également des réductions d’impôts massives, à hauteur de 370 milliards de dollars au total, pour soutenir la transition énergétique.
Un risque de délocalisation des investissements verts européens
Fort de mes connaissances en commerce international, je peux analyser plus en détail les inquiétudes européennes. Les industriels du Vieux Continent redoutent que ces généreuses subventions américaines n’entraînent une délocalisation de leurs investissements verts.
En effet, attirées par ces aides publiques conséquentes, de nombreuses entreprises européennes spécialisées dans les énergies renouvelables ou les véhicules électriques pourraient choisir de s’implanter aux États-Unis. Cette fuite des capitaux risquerait de fragiliser un peu plus l’industrie du continent, déjà mise à mal par la concurrence chinoise.
Une perte de compétitivité à prévoir pour l’Europe
D’après une étude récente de la Banque centrale européenne, l’impact du plan américain pourrait être très significatif pour certains secteurs clés européens. Les exportations dans les domaines de l’équipement électrique et de l’optique pourraient chuter de 10 à 40%.
Au total, la production de l’économie européenne pourrait se contracter de 0,5 à 3% sous l’effet de cette perte de compétitivité. La transition énergétique du continent s’en trouverait ralentie.
Vers une surenchère mondiale des aides publiques ?
Face à ce risque, l’Europe pourrait être tentée de surenchérir en matière de subventions à son industrie verte. Le FMI a d’ailleurs alerté sur les dangers d’une telle « guerre des subventions », qui s’avérerait très coûteuse pour les finances publiques.
Son efficacité serait aussi limitée, les différents pays s’annulant dans une surenchère sans fin. Les entreprises auraient aussi du mal à définir une stratégie industrielle stable dans ce contexte mouvant.
Un impact réel mais controversé
Si les effets du plan Biden se font déjà sentir outre-Atlantique, avec 110 milliards de dollars d’investissements supplémentaires, son impact exact sur l’économie européenne reste discuté.
Certains experts estiment que la hausse globale des investissements verts profitera à tous. Mais dans les secteurs énergivores, l’avantage américain semble déjà se confirmer. L’ampleur de la menace et les réponses à y apporter divisent encore les spécialistes.