Contraction persistante de l’activité manufacturière depuis avril
L’économie chinoise continue de montrer des signes de faiblesse malgré la levée des restrictions sanitaires strictes en vigueur pendant près de trois ans. Selon les derniers chiffres publiés le 1er août par le Bureau national des statistiques (BNS), l’indice des directeurs d’achat (PMI) du secteur manufacturier s’est de nouveau contracté en juillet, s’établissant à 49,3 points contre 49 points en juin.
Il s’agit du quatrième mois consécutif de repli de cet indice qui reflète la santé du secteur industriel. Le PMI était pourtant monté à 52,6 points en février, son plus haut niveau depuis 10 ans, avant de se retourner en avril.
Bien que légèrement supérieur aux prévisions des analystes (48,9 points), ce PMI reste sous la barre des 50 points qui sépare contraction et expansion de l’activité.
Des signaux négatifs malgré une contraction moins marquée
Le BNS s’est félicité que le recul du PMI manufacturier soit moins prononcé qu’en juin, signe d’une « amélioration continue » de la situation industrielle.
Néanmoins, ce nouveau repli confirme les difficultés de la deuxième économie mondiale à renouer avec une croissance vigoureuse depuis l’abandon de la politique « zéro covid ».
En parallèle, l’indice PMI non-manufacturier englobant notamment les services, est également orienté à la baisse, perdant 1,7 point à 51,5 en juillet, alors que les analystes tablaient sur 53.
Un plan de relance pour doper la consommation
Face à ces signaux négatifs, le gouvernement chinois a annoncé le 1er août un plan de relance en 20 points. L’objectif est de stimuler la consommation intérieure, principal moteur de la croissance du pays, en soutenant plusieurs secteurs clés.
Sont concernés le marché de l’immobilier, la culture et le tourisme, ainsi que la « consommation verte » englobant les véhicules électriques. Des aides sont également prévues pour les ménages modestes et les jeunes, touchés par le chômage.
Ce plan intervient une semaine après la publication de chiffres décevants pour la croissance du PIB au 2ème trimestre (+6,3% sur un an seulement). Sur l’ensemble de 2022, Pékin vise officiellement environ 5% de hausse du PIB, un objectif parmi les plus faibles de ces dernières décennies.
Des vents contraires internes et externes
Au-delà de l’impact de la politique « zéro covid », plusieurs facteurs pèsent sur l’économie chinoise. Le secteur immobilier, pilier traditionnel, est fragilisé par le surendettement. La consommation souffre de l’incertitude du marché de l’emploi. Par ailleurs, le ralentissement mondial ampute la demande en produits chinois.
Malgré ces vents contraires, le gouvernement mise sur son plan de relance et la résilience de l’économie pour retrouver une trajectoire de croissance soutenue. La reprise sera néanmoins progressive et semée d’embûches.