Le modèle économique européen à l’épreuve des tensions géopolitiques

La zone euro, grande puissance commerciale ouverte aux quatre vents

Avec des exportations représentant 22% de son PIB en 2022, la zone euro est de loin la grande région la plus dépendante des débouchés extérieurs. Portées par l’Allemagne, les Pays-Bas ou encore l’Italie, les ventes européennes à l’international ont crû de plus de 4% par an depuis 10 ans. Ce modèle a profité de la mondialisation et des marchés émergents, mais il montre aujourd’hui ses limites.

Des risques accrus dans un environnement international dégradé

La guerre en Ukraine et les fortes tensions avec la Chine ont brutalement rappelé la vulnérabilité de l’Europe aux soubresauts géopolitiques. Avec un ralentissement marqué attendu cette année, nos débouchés à l’export se réduisent. Or notre consommation intérieure, elle, peine à décoller. Nous demeurons ainsi extrêmement dépendants des commandes étrangères.

Ce contexte international incertain risque de perdurer, voire de s’aggraver dans les années à venir. Outre le conflit russo-ukrainien, la montée des tensions entre Pékin et Taipei ainsi que la rivalité économique croissante entre la Chine et les États-Unis laissent présager de nouveaux bras de fer géopolitiques susceptibles d’impacter lourdement le commerce mondial. L’Europe, en tant que puissance exportatrice, se trouve en première ligne face à ces défis.

Vers une réorientation nécessaire du modèle européen ?

Certains économistes appellent à rendre l’économie européenne moins sensible aux aléas externes. Cela passera sans doute par un meilleur partage des fruits de la croissance en faveur des salariés afin de dynamiser notre demande interne. Mais avec 2 800 milliards d’euros d’exportations et des millions d’emplois en jeu, une rupture brutale est impossible.

Des ajustements progressifs s’imposent pour préserver notre prospérité. L’Union européenne devra notamment renforcer son marché unique et le pouvoir d’achat des consommateurs européens. Elle devra aussi accélérer sa transition écologique et numérique pour gagner en compétitivité technologique. Enfin, la diversification des partenaires commerciaux, en direction de l’Afrique par exemple, permettrait de réduire les risques liés aux tensions géopolitiques.

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