La Chine face à la pression américaine sur le climat

Une visite sous tension

John Kerry, émissaire américain pour le climat, est actuellement en visite à Pékin pour discuter avec les autorités chinoises de la lutte contre le réchauffement climatique. Cette rencontre intervient dans un contexte de tensions entre les deux puissances, les discussions ayant été suspendues en août dernier par la Chine après la visite de Nancy Pelosi à Taïwan.

Malgré ce climat complexe, les enjeux environnementaux nécessitent une coopération entre Washington et Pékin. La Chine est en effet le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre. Elle a un rôle déterminant à jouer pour respecter les objectifs de l’accord de Paris sur le climat.

Les Etats-Unis appellent la Chine à renforcer ses engagements

Lors de cette visite, John Kerry entend faire pression sur la Chine pour qu’elle soit plus ambitieuse dans sa politique climatique. Selon Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, la Chine ne doit plus “se cacher derrière l’affirmation qu’elle est un pays en développement” pour minimiser ses efforts.

Washington estime que Pékin doit prendre des mesures plus radicales pour réduire rapidement ses émissions polluantes. La Chine s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, mais ses actions concrètes, comme la relance des centrales à charbon, interrogent sur sa volonté réelle.

La Chine face à l’urgence climatique

Pourtant, la Chine est elle-même victime du dérèglement climatique. Cet été, de nombreuses régions du pays, dont Pékin, ont connu des températures avoisinant les 40°C, entraînant une sécheresse dramatique.

Ces phénomènes météorologiques extrêmes sensibilisent l’opinion publique chinoise à l’urgence d’agir. Le gouvernement est conscient qu’il doit renforcer sa politique environnementale sous peine de perdre en légitimité.

Mais la Chine craint aussi qu’en se montrant trop ambitieuse, son économie pâtisse face à celle des Etats-Unis, moins dépendante des énergies carbonées. Pékin devra trouver le bon équilibre entre ses intérêts économiques et les impératifs écologiques.

Des objectifs climatiques ambitieux mais un chemin semé d’embûches

La Chine s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions de CO2. D’ici 2030, elle vise un pic d’émissions avant d’atteindre la neutralité carbone en 2060. Cependant, le chemin pour y parvenir est semé d’embûches.

L’économie chinoise est encore très dépendante du charbon, ressource abondante et bon marché dans le pays. La transition énergétique nécessite des investissements massifs dans les énergies renouvelables qui pèseront sur la croissance à court terme. Par ailleurs, les lobbys des industries polluantes freinent les réformes.

Le gouvernement devra faire preuve de courage politique pour engager une véritable transition écologique de son modèle de développement. Cela passe par une planification énergétique rigoureuse et des mesures contraignantes pour les secteurs les plus émetteurs.

Vers une coopération sino-américaine sur le climat ?

Malgré leurs tensions géopolitiques, Washington et Pékin ont intérêt à coopérer sur les questions climatiques. Elles peuvent être un terrain d’entente entre les deux superpuissances.

La visite de John Kerry, ainsi que celles d’autres officiels américains ces derniers mois, montrent que le dialogue reste ouvert sur ce sujet primordial pour l’avenir de la planète. Les discussions seront âpres, mais l’espoir d’un compromis existe. La Chine devra consentir des efforts sans nuire à son économie. Les Etats-Unis devront composer avec les intérêts chinois.

Le défi est immense mais la coopération est possible si la volonté politique est là. L’enjeu n’est rien de moins que l’habitabilité future de notre planète.

L’exemple de la COP 27 pour renforcer la coopération

La prochaine COP 27 qui se tiendra en novembre 2022 en Egypte sera un test décisif pour jauger la volonté de coopération entre la Chine et les Etats-Unis sur le climat. Les deux pays devront œuvrer de concert pour que cette COP aboutisse à des avancées concrètes.

Ils ont un rôle moteur à jouer pour convaincre les autres pays d’rehausser leurs objectifs de réduction d’émissions. La Chine comme les Etats-Unis doivent montrer l’exemple en annonçant des plans climat ambitieux lors de ce sommet crucial pour l’avenir de la planète.

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