Les Avantages des Médicaments Biosimilaires : Économies et Accessibilité

Les Biomédicaments et leur Impact Économique

Les biomédicaments, des médicaments à base d’organismes vivants, ont révolutionné les traitements médicaux, notamment dans le domaine du cancer et des thérapies géniques. Cependant, ces avancées thérapeutiques ont un coût élevé. Heureusement, avec l’expiration imminente de nombreux brevets, une nouvelle catégorie de médicaments, les biosimilaires, offre des alternatives moins chères. Une étude commandée par Sandoz, un important fabricant de médicaments génériques, estime que l’utilisation accrue des biosimilaires permettrait d’économiser plus de sept milliards d’euros d’ici 2027 pour l’Assurance Maladie.

Un Potentiel d’Économies Considérable

Selon l’étude réalisée par le cabinet d’études Iqvia, les biomédicaments représentent déjà 35 % des dépenses pharmaceutiques en Europe. Ces médicaments sont en constante croissance, avec un taux de croissance annuel de 11,3 %, soit deux fois plus élevé que celui du marché total des médicaments. Les biosimilaires, qui coûtent en moyenne de 15 % à 30 % moins cher, pourraient donc générer d’importantes économies. Actuellement, l’Assurance Maladie estime les économies à 40 millions d’euros par an, mais ce montant pourrait atteindre 100 millions d’euros si le taux de pénétration des biosimilaires atteignait 80 %. De plus, l’effet de concurrence exercé par les biosimilaires entraîne également une baisse des prix des biomédicaments de référence. Ainsi, l’étude d’Iqvia estime que la France a déjà réalisé des économies de 2,4 milliards d’euros entre 2012 et 2022. Avec l’expiration prochaine de plusieurs brevets et l’arrivée de nouveaux biosimilaires sur le marché (actuellement 19 en Europe), le potentiel d’économies sur la période 2023-2027 est estimé à 7,4 milliards d’euros.

Promouvoir l’Utilisation des Biosimilaires

Cependant, pour réaliser ces économies, il est essentiel d’accroître l’utilisation des biosimilaires en France. Actuellement, le taux de pénétration des biosimilaires atteint l’objectif fixé de 80 % à l’hôpital, mais il n’est que de 31 % en médecine de ville et de seulement 15 % chez les généralistes. Les pharmaciens ont récemment été autorisés à substituer certains biosimilaires à des biomédicaments, mais uniquement pour deux molécules, ce qui a été une déception pour eux. Certains ont même soupçonné le gouvernement de favoriser les grands laboratoires innovants pour préserver l’attractivité de la France.

Des Mesures en Faveur des Biosimilaires

Les fabricants de médicaments génériques espèrent que le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) actuellement en cours d’élaboration inclura des mesures favorables aux biosimilaires. L’une des pistes envisagées est d’élargir la liste des molécules pouvant être substituées par les pharmaciens. Sandoz propose de cibler en priorité les molécules ayant le taux de pénétration des biosimilaires le plus faible, comme l’insuline, qui n’est actuellement substituée qu’à 18 %. Toutefois, afin d’inciter les pharmaciens à privilégier les biosimilaires, la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France demande une incitation financière de la part de la Sécurité Sociale. Les médecins hospitaliers bénéficient déjà d’incitations à prescrire des biosimilaires.

Éviter les Effets Nocébo

Cependant, cette volonté de généraliser la substitution des biosimilaires suscite également des inquiétudes. Le Leem, l’organe représentatif des grands laboratoires pharmaceutiques, met en garde contre l’effet nocebo, c’est-à-dire les effets indésirables qu’un médicament peut provoquer chez un patient méfiant. Il souligne l’importance d’un dialogue entre le patient et le médecin, ainsi que du contrôle de l’agence du médicament pour éviter de tels problèmes.

En conclusion, les médicaments biosimilaires offrent un énorme potentiel en termes d’économies pour l’Assurance Maladie tout en permettant un meilleur accès aux traitements. Cependant, leur utilisation doit être encouragée et soutenue par des mesures appropriées dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la réalisation d’économies et la garantie de la sécurité et de l’efficacité des traitements pour les patients.

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