Les Élites du Liban : Opulence parmi les Ruines

Une Oasis de Luxe en Terre Libanaise

À Jbeil, une ville située à 40 kilomètres au nord de Beyrouth, un tableau contrastant avec le reste du pays s’y dessine. Le Liban est englouti par la crise économique la plus profonde de son histoire, cependant, une enclave d’opulence se manifeste parmi le chaos. Cette petite ville côtière est le théâtre de vies ostensiblement luxueuses, avec des voitures de luxe comme les Lamborghini et Bugatti roulant sur ses rues et des hôtels cinq étoiles qui bordent la plage.

L’un de ces hôtels, le Marbella, affiche toujours complet malgré les prix élevés. Les clients dépensent en moyenne 850 dollars par nuit pour une suite de luxe, une somme d’argent qui pourrait nourrir une famille libanaise moyenne pendant des mois. La majorité des clients de l’hôtel sont, de manière surprenante, des Libanais.

Deux Mondes, Un Pays

Dans la capitale, Beyrouth, la réalité frappe de plein fouet. La différence entre les riches et les pauvres est abyssale. Les zones résidentielles nouvellement réhabilitées après l’explosion du port de Beyrouth voient l’émergence de galeries d’art haut de gamme, d’appartements de luxe à vendre en espèces et de bars chics où les prix sont équivalents à ceux des capitales européennes.

Selon Elias Abou Rizk, un économiste reconnu et professeur à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, la société libanaise est désormais divisée en deux mondes distincts. Une minorité profite d’une vie luxueuse grâce à leurs richesses en dollars, tandis que la majorité se bat pour survivre avec des salaires dépréciés en livre libanaise.

Opportunité dans le Chaos

Il est curieux de se demander comment une élite fortunée prospère au milieu de cet effondrement. Les données de Forbes montrent une tendance intéressante : depuis le début de la crise en 2019, la richesse des milliardaires libanais a continué à augmenter. Parmi eux se trouvent plusieurs politiciens, dont le Premier ministre, Sami Khatib, avec une valeur nette de 2,9 milliards de dollars.

Le Luxe du Passeport Doré

Un phénomène émergeant qui souligne l’abysse croissant entre les riches et les pauvres est le commerce des passeports étrangers. Des publicités proposant une «deuxième nationalité pour seulement 300 000 dollars» sont apparues dans tout Beyrouth. Le passeport libanais ne permet actuellement de voyager que dans 39 pays sans visa, et le renouvellement du passeport est devenu un processus long et parfois impossible en raison du manque de ressources. Par conséquent, l’achat d’un passeport étranger est devenu un moyen pour les riches d’assurer leur liberté et leur mobilité.

Crise à Deux Vitesses

Dans un Liban sans leadership stable, rien n’est fait pour freiner cette crise économique à deux vitesses. Une minorité s’enrichit tandis que la majorité du peuple se bat pour survivre. Comme le dit Elias Abou Rizk : « Pour certains, les grandes crises sont avant tout de grandes opportunités. »

En fin de compte, le Liban reste un pays de contrastes saisissants. Alors que la majorité des habitants se bat pour survivre, une minorité de privilégiés prospère, se protégeant du chaos économique et politique grâce à leur richesse.

En attendant un changement, la crise économique du Liban continue de dépeindre un tableau de deux mondes séparés par une ligne de démarcation de plus en plus large : l’opulence et la misère.

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