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Les origines de « Lenna »
À l’été 1972, Lena Söderberg, une jeune étudiante suédoise, passe ses vacances à Chicago. À court d’argent, elle accepte une proposition de poser pour le célèbre magazine Playboy. Une photo d’elle est choisie comme poster central du numéro de novembre 1972, et c’est ainsi qu’elle devient “Miss November”, avec une version modifiée de son prénom – “Lenna”.
De Playboy à la sphère technique
L’année suivante, Alexander Sawchuk et ses collègues de l’Institut de traitement du signal et des images de l’Université de Californie du Sud, cherchent une image originale pour une démonstration. Le hasard fait qu’un des collègues possède le Playboy de novembre 1972. Ils décident d’utiliser le poster de Lenna, qu’ils scannent en recadrant sur le visage. C’est ainsi que la photo de Lenna devient une icône dans le monde du traitement d’image.
L’ascension de l’icône numérique
Cette photo est largement adoptée par la communauté scientifique majoritairement masculine, en raison de sa “variété de détails, de régions uniformes, et de textures” selon Sawchuk. Elle devient un standard de fait dans le monde du traitement d’image et apparaît dans de nombreux articles scientifiques et outils de test en ligne.
Les conséquences légales et éthiques
Le succès de l’image soulève des questions concernant les droits d’auteur. Cependant, Playboy, qui détient les droits, renonce aux poursuites, voyant l’opportunité de publicité gratuite. Mais au-delà des problèmes légaux, des questions éthiques sont posées.
L’ère #MeToo et la réévaluation de « Lenna »
En effet, dans le sillage du mouvement #MeToo, la pertinence d’une telle image dans un environnement scientifique et technologique devient discutable. La photo est indéniablement sexualisée et sa présence dans un domaine où les femmes sont sous-représentées semble inappropriée. Pourquoi les chercheurs, majoritairement masculins, ont-ils choisi une telle image comme standard de test ?
La retraite de Lena Söderberg d’Internet
Ces considérations ont poussé Lena Söderberg elle-même à demander le retrait de cette photo du net, revendiquant le droit à l’oubli. Elle a également participé à un court documentaire intitulé “Losing Lena”, qui plaide pour la suppression de cette image afin de rendre la technologie plus accueillante pour des millions de femmes.
Le temps du changement
Il est clair que la présence de cette image en tant que norme de test est un rappel du sexisme enraciné dans le domaine de la technologie. Lena Söderberg appelle à sa suppression et invite à choisir parmi les nombreuses autres images disponibles pour le calibrage et les tests. Aujourd’hui, il est temps de repenser les normes établies et de promouvoir une industrie technologique plus équilibrée et respectueuse.
L’impératif de l’équité
Afin de rendre le domaine de la technologie plus inclusif et respectueux, nous devons tous réfléchir à nos choix et à leur impact. Le choix de “Lenna” comme image standard de test est un exemple frappant de comment une décision apparemment banale peut contribuer à perpétuer des stéréotypes et des inégalités de genre. Il est donc crucial de questionner ces choix et de travailler vers une plus grande équité et diversité dans le domaine de la technologie.
En conclusion, l’histoire de “Lenna” souligne à quel point il est essentiel de promouvoir une culture technologique plus équilibrée et respectueuse. Alors que Lena Söderberg se retire de l’Internet, nous devons prendre ce moment comme une opportunité pour réfléchir à nos propres choix et pour rendre la technologie plus accueillante pour tout le monde.
