Les dangers insoupçonnés du Candida auris, un super-champignon en pleine expansion

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Une menace invisible et résistante dans les hôpitaux

Le Candida auris est un champignon invisible à l’œil nu qui suscite de plus en plus d’inquiétudes depuis 2020. Présent sur de nombreuses surfaces, notamment les instruments médicaux, les textiles et les vêtements, il peut y survivre des semaines et se transmet facilement d’une surface à l’autre. Il représente un danger majeur pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli, avec un taux de mortalité oscillant entre 30 et 50 % lorsqu’il infecte les organes. Les hôpitaux, maisons de retraite et autres établissements médicaux sont particulièrement touchés par cette menace.

Les origines mystérieuses d’une multirésistance

Le Candida auris a été identifié pour la première fois au Japon en 2009, mais il est probable qu’il existait déjà auparavant. Les scientifiques ont en effet retrouvé sa trace dans des échantillons datant de 1997, sans pouvoir déterminer avec certitude son origine et les raisons de son apparition soudaine. Ce qui inquiète le plus, c’est sa résistance aux traitements antifongiques courants : 90 % des souches ont développé une résistance à au moins un traitement, et 4 % à trois classes d’antifongiques.

La recherche de nouvelles molécules pour lutter contre ce champignon est complexe et coûteuse, car elles doivent être efficaces contre les champignons sans nuire aux cellules humaines. Les laboratoires pharmaceutiques peinent à développer de nouveaux traitements, en partie parce que le marché des antifongiques est moins lucratif que d’autres.

Une propagation rapide et sous-estimée

La propagation rapide du Candida auris dans les hôpitaux et autres établissements médicaux a incité les autorités sanitaires américaines et internationales à tirer la sonnette d’alarme. Depuis 2016, environ 3 000 infections et 7 000 colonisations ont été signalées aux États-Unis. Cependant, il est probable que le nombre réel de cas soit bien plus élevé, car le champignon est difficile à détecter et les routines de dépistage tardent à être mises en place.

En Europe, plus de 1 800 cas ont été signalés entre 2013 et 2021, avec une nette augmentation au cours des deux dernières années. L’Italie et l’Espagne sont les pays les plus touchés, avec respectivement 242 et 331 cas déclarés en 2021. En France, 14 cas de colonisation et 10 cas d’infection ont été répertoriés entre 2007 et 2022, selon les données communiquées par la Direction générale de la santé.

Des défis à relever pour contenir l’épidémie

Face à cette menace émergente, il est crucial d’améliorer la détection du Candida auris et de développer de nouveaux traitements. La coopération internationale est essentielle pour relever ces défis et partager les connaissances sur ce champignon énigmatique. Plusieurs questions demeurent en suspens, notamment concernant les raisons de sa multirésistance et son éventuelle relation avec le réchauffement climatique.

Les hôpitaux et autres établissements médicaux doivent également mettre en place des protocoles de dépistage et de prévention pour limiter la propagation du Candida auris. En France, des efforts ont déjà été déployés pour éviter des épidémies locales, mais il faudra sans doute renforcer ces mesures si le nombre de cas continue d’augmenter.

En somme, le Candida auris représente un défi majeur pour la santé publique. Les chercheurs, les autorités sanitaires et les professionnels de la santé devront unir leurs efforts pour mieux comprendre et lutter contre ce super-champignon résistant et insidieux, afin de protéger les populations les plus vulnérables et préserver la qualité des soins dans nos établissements médicaux.

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