Automobile : Grève aux États-Unis – Stellantis et GM au Cœur de la Crise

La Grève Automobile s’Étend à Travers les États-Unis

Une Extension du Conflit à 38 Sites de GM et Stellantis

La grève dans le secteur automobile américain prend de l’ampleur. Le syndicat UAW (United Automobile Workers) a annoncé une extension du conflit social à 38 nouveaux sites de General Motors (GM) et Stellantis, répartis dans vingt États. Cette décision fait suite à l’absence de « progrès substantiels » dans les négociations entre les constructeurs et le syndicat, qui travaille depuis le mois de juillet sur un nouvel accord social.

Ford Épargné grâce à des Progrès Significatifs

Contrairement à GM et Stellantis, Ford a été épargné par la grève en raison des « progrès substantiels » réalisés depuis l’expiration de l’accord précédent. Seule l’usine d’assemblage de Wayne, dans le Michigan, est actuellement touchée par le mouvement de grève. De plus, Ford a récemment conclu un accord social avec les 5 600 employés travaillant au Canada, en collaboration avec le syndicat local.

Des Accusations d’« Agendas Politiques »

Les constructeurs remettent en question les motivations du syndicat UAW après la révélation de messages privés de son directeur de la communication, publiés par « The Detroit News », où ce dernier se félicitait des négociations provoquant du « chaos opérationnel » chez les employeurs.

Les dirigeants de Stellantis ont réagi en déclarant que les membres de l’UAW semblaient plus préoccupés par la poursuite de leurs propres « agendas politiques » que par la négociation dans l’intérêt des employés et de la durabilité des activités aux États-Unis, compte tenu de la concurrence féroce sur le marché. General Motors a également exprimé sa déception, affirmant que les dirigeants de l’UAW avaient l’intention de provoquer des perturbations prolongées, indépendamment des préjudices causés à leurs membres et à leurs communautés.

Nouvelle Approche de la Grève

Il y a quatre ans, l’UAW avait déjà organisé une grève de quarante jours chez GM. Cependant, le nouveau président du syndicat, Shawn Fain, élu au printemps, a choisi d’attaquer de front les trois constructeurs et de miser sur une grève progressive. Cette approche vise à exercer une pression constante tout en minimisant l’impact sur les quelque 146 000 salariés et intérimaires affiliés au syndicat.

Un Salarié sur Huit en Grève

Les 38 sites sélectionnés chez Stellantis et GM concernent les centres de distribution des pièces détachées des deux constructeurs. Bien que le nombre d’employés en grève soit en augmentation, avec 5 600 travailleurs supplémentaires rejoignant les 13 000 déjà en grève, cela ne représente qu’un salarié sur huit au total.

Des Revendications pour Améliorer les Offres

Pour inciter GM et Stellantis à améliorer leurs offres, l’UAW a dévoilé certains points d’accord avec Ford. Parmi ceux-ci figurent une clause d’indexation sur l’inflation et la garantie d’un « revenu de sécurité » pouvant aller jusqu’à deux ans en cas de chômage technique. L’UAW a également obtenu, pour la première fois de son histoire, le droit de grève en cas de fermeture d’usine pendant la durée de l’accord.

Licenciements et Répercussions

Les constructeurs ripostent également en prenant des mesures dans leurs usines. Stellantis a annoncé le licenciement temporaire de 68 employés sur son site de Toledo, en Ohio, en raison de contraintes de stockage. De plus, 300 autres salariés de son usine de Kokomo, en Indiana, pourraient subir le même sort.

Ford avait déjà pris des mesures similaires en licenciant 600 employés de son usine de Wayne dès la mi-septembre. Les constructeurs expliquent que leur système de production est fortement interconnecté, ce qui signifie que la stratégie de grève ciblée de l’UAW aura des répercussions sur les installations qui ne sont pas directement touchées par un arrêt de travail. Il est important de noter que les travailleurs licenciés n’ont pas droit au chômage ni à des indemnités complémentaires, tandis que les grévistes reçoivent une indemnité versée par leur syndicat, généralement d’environ 500 dollars par semaine.

Les Revendications de l’UAW

Initialement, l’UAW demandait une augmentation des salaires de 46 % sur la durée du contrat de quatre ans (20 % immédiatement puis 5 % par an). Toutefois, le syndicat a légèrement revu à la baisse ses ambitions tout en se référant à la hausse moyenne des salaires des dirigeants des trois constructeurs, qui s’élève à environ 40 % sur quatre ans selon ses calculs. Les négociateurs syndicaux réclament également la fin des différentes grilles salariales en fonction des statuts et le rétablissement des droits perdus lors de la grande crise financière de 2008.

Conclusion

La grève dans le secteur automobile américain continue de s’intensifier, touchant maintenant 38 sites de General Motors et Stellantis. Les revendications de l’UAW en matière de salaires et d’avantages sociaux demeurent au cœur du conflit. Les constructeurs accusent le syndicat de poursuivre ses propres « agendas politiques », tandis que l’UAW maintient la pression pour obtenir un accord équitable pour ses membres. L’issue de cette grève aura un impact significatif sur l’industrie automobile aux États-Unis, ainsi que sur les milliers d’employés et de communautés concernés.

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