Ah, Donald Trump. Toujours prêt à sortir une nouvelle carte de sa manche pour détourner l’attention et réchauffer son image auprès du « petit peuple ». Cette fois, c’était une visite surprise dans un McDonald’s de Feasterville, Pennsylvanie, où il s’est glorieusement affiché en train de faire frire des pommes de terre. Mais ne nous y trompons pas : cette visite n’était pas un geste sincère. C’était une mise en scène orchestrée de A à Z, avec des faux clients, des faux sourires, et, soyons honnêtes, un vrai malaise.
Un Milliardaire au Pays des Frites à 7,25 $
Imaginez un instant la scène : Donald Trump, milliardaire et ancien président, en tablier, s’occupant d’une friteuse industrielle dans un McDo. Tout ça pour évoquer les souvenirs de Kamala Harris, qui a travaillé dans un McDonald’s pendant ses études. On dirait un épisode bizarroïde de « Retour vers le futur » où Marty McFly est remplacé par un milliardaire prétendant comprendre les soucis du commun des mortels.
Mais ce qui rend cette scène encore plus cocasse, c’est qu’il n’y avait absolument aucun client lambda pour admirer cette farce. L’établissement était fermé au public, tout était soigneusement contrôlé et les « clients » étaient en fait des membres de son équipe de campagne. La scène parfaite, scriptée pour les caméras, sans aucun aléa de la vie réelle. Ça donne presque envie de croire que les frites elles-mêmes étaient prétendument fabriquées par Trump, juste pour l’effet de style. Le tout ressemblait davantage à une mauvaise télé-réalité qu’à un véritable engagement envers les travailleurs.
Quand la Mise en Scène Atteint le Sommet du Pathétique
Il faut dire que cette tentative de reconquérir la sympathie de l’Amérique ouvrière est particulièrement pathétique. Rappelons-nous que c’est le même Donald Trump qui, pendant sa présidence, n’a rien fait pour augmenter le salaire minimum fédéral, resté à un maigre 7,25 $ de l’heure depuis 2009. Et maintenant, ce même homme veut faire croire qu’il comprend les difficultés des employés de fast-food en préparant des frites pendant quelques minutes devant les caméras ? C’est un peu comme si un milliardaire faisait semblant de chercher les soldes au supermarché : tout le monde sait qu’il n’a rien à faire là.
Cette scène n’était qu’une énième tentative de manipulation éhontée. Trump, avec son sourire bien répété devant les caméras, a prétendu incarner l’esprit de l’Amérique ouvrière. Mais à aucun moment il n’a pris la peine de discuter avec de vrais employés, de comprendre leurs luttes, ou même de se soucier des conditions de travail qu’ils endurent. Au lieu de cela, tout était soigneusement préparé, chaque détail chorégraphié pour que l’image de « l’homme du peuple » soit vendue au public. Mais à qui pense-t-il faire croire cela ? Certainement pas à ceux qui ont un tant soit peu de bon sens.
Une Tentative (Trop) Transparente de Troller Kamala Harris
Bien évidemment, toute cette scénette avait un objectif : tourner en ridicule Kamala Harris, qui avait partagé son expérience de jeunesse dans un McDonald’s. Mais alors que Harris avait réellement dû travailler pour financer ses études, Trump fait des frites pour quelques minutes avant de retourner à son jet privé. L’effet de contraste est saisissant : d’un côté, une femme ayant expérimenté la réalité des petits boulots, de l’autre, un milliardaire jouant un rôle sans comprendre la vraie difficulté de gagner sa vie avec un salaire minimum.
Trump voulait faire de cette visite une pièce de théâtre politique, mais la mise en scène était tellement évidente que ça en est devenu risible. Les spectateurs n’ont vu qu’un homme qui, après avoir ignoré les problèmes des travailleurs pendant des années, prétendait soudainement s’intéresser à leur quotidien. En réalité, il ne faisait que manipuler les symboles du monde ouvrier pour marquer des points politiques.
La véritable ironie de cette mise en scène, c’est que Trump semblait croire que sa simple présence derrière la friteuse suffirait à convaincre qui que ce soit. Le contraste avec Kamala Harris, qui avait travaillé dur pour payer ses études, est éloquent. Alors que Harris a un passé qui résonne avec ceux qui connaissent les galères de la vie, Trump apparaît juste comme un acteur qui n’a pas appris ses lignes.
Quand la Politique Devient Fast-Food
Le plus triste dans tout cela, c’est que cette « visite » illustre à merveille l’état de la politique actuelle. Tout est réduit à des coups de com’, à des selfies et des moments insignifiants capturés pour Instagram et TikTok. Les véritables problèmes – comme la précarité des emplois à bas salaire, le coût de la vie, l’accès aux soins – sont éclipsés par des scènes superficielles, orchestrées pour être reprises en boucle dans les médias.
On aurait pu espérer que l’Amérique ait tiré des leçons des dernières années. Que la population soit lassée de voir des dirigeants privilégiés faire semblant de s’intéresser à leurs problèmes pour ensuite retourner à leurs manoirs dorés. Mais visiblement, la recette des frites préparées par Trump était censée être irrésistible… pour peu qu’on aime les farces mal orchestrées.
Et que dire de l’avenir de ce type de politique ? Si les électeurs continuent de se laisser bercer par ces « moments Instagram », alors que reste-t-il de l’idée même de leadership et de service public ? Peut-être que la prochaine étape, c’est de voir un candidat présidentiel se mettre à vendre des Big Mac à la chaîne juste pour faire parler de lui. Après tout, dans une époque où la substance est sacrifiée au profit de la forme, plus rien ne semble surprendre.
Conclusion : De la Politique Fast-Food pour un Public Lassé
Au final, la visite de Donald Trump au McDonald’s de Feasterville restera probablement comme un épisode anecdotique mais révélateur de la politique spectacle. Un milliardaire prétendant être solidaire avec les travailleurs précaires tout en manipulant une scène délibérément fermée au public, avec des figurants soigneusement choisis… C’est le rêve américain version fast-food : tout semble appétissant de loin, mais quand on y regarde de près, c’est fade et préfabriqué.
Et c’est exactement ça le problème : cette superficialité, cette volonté de manipuler les images sans jamais toucher au fond des problèmes. Pour un public de plus en plus lassé des gesticulations de la politique spectacle, ce genre de « coup » apparaît pour ce qu’il est vraiment : une opération de relations publiques vide de sens, une tentative d’enrober un message creux dans une apparence faussement populaire. Peut-être est-il temps de dépasser ce genre de politique fast-food et de commencer à exiger quelque chose de plus nourrissant.