Le retour en force de la voiture thermique en Allemagne

Un déclin progressif des ventes de voitures électriques

Depuis plusieurs mois en Allemagne, on observe un déclin dans l’intérêt pour les voitures électriques, un mouvement qui s’est amplifié depuis l’arrêt des subventions en décembre dernier. Cette tendance à la baisse se reflète même dans les discours des constructeurs automobiles.

Si les ventes de voitures électriques ont connu une augmentation moyenne de 37 % en Europe en 2023, cette hausse est bien moindre en Allemagne, avec seulement 11 %. En outre, le pays enregistre la progression la plus lente en Europe. En décembre, les immatriculations de voitures électriques ont chuté de près de 50 % en raison de la suppression abrupte des aides à l’achat.

Les conséquences de l’arrêt des subventions

L’arrêt des subventions à hauteur de 4 500 euros pour les véhicules de moins de 40 000 euros et de 3 000 euros pour ceux jusqu’à 65 000 euros a eu des répercussions importantes sur le marché. En janvier, cette tendance à la baisse s’est poursuivie, avec seulement 22 474 voitures électriques commercialisées en Allemagne, soit le deuxième niveau le plus bas en près de deux ans.

Le retour vers les voitures à combustion

Cette situation est qualifiée de « désastreuse » par Constantin Gall, expert du cabinet EY. De nombreux acheteurs se tournent à nouveau vers les voitures à combustion ou retardent leur décision d’achat, préférant continuer à utiliser leur véhicule existant plutôt que d’opter pour une voiture électrique.

Selon une récente étude du cabinet Deloitte, près d’un Allemand sur deux envisage désormais l’achat d’une voiture thermique pour leur prochain véhicule, un chiffre en hausse par rapport à 2022. Outre l’arrêt des subventions, le coût élevé des voitures électriques demeure le principal obstacle à leur adoption.

Les doutes concernant l’électrification

En parallèle, on observe un retour des discours sceptiques envers la technologie électrique. Des entreprises comme Porsche remettent en question la date de 2035 pour l’arrêt des ventes de voitures thermiques neuves. Certaines marques, comme Porsche, envisagent même de continuer à promouvoir les carburants de synthèse plutôt que de se convertir entièrement à l’électrique.

Même Carlos Tavares, malgré les importants investissements prévus dans l’électrification, émet des doutes sur l’avenir des voitures électriques. Il estime que l’issue dépendra des résultats des prochaines élections européennes en 2024.

Une évaluation nécessaire en 2026

Ce recul en Allemagne met en lumière la fragilité de la dynamique d’électrification en Europe, fortement dépendante des aides des États. L’Europe a prévu une clause de revoyure en 2026 pour évaluer les progrès réalisés et réexaminer les objectifs pour 2035. Certains analystes estiment que l’on est déjà sur la trajectoire la plus pessimiste pour atteindre ces objectifs, ce qui rend la situation préoccupante.

L’objectif de l’Europe est de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 et d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Cependant, pour y parvenir, il est crucial que les gouvernements continuent de soutenir l’adoption des véhicules propres, qu’ils soient électriques ou à hydrogène.

Conclusion

Le déclin des ventes de voitures électriques en Allemagne et les doutes exprimés quant à l’avenir de l’électrification mettent en lumière les défis à relever pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Europe. Il est désormais impératif que les gouvernements et les constructeurs automobiles travaillent ensemble pour encourager l’adoption des véhicules propres et accélérer la transition vers une mobilité plus durable.

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