Brexit : Quatre ans après, les changements dans la vie des Britanniques

Introduction

Le Brexit, voté en 2016 et entré en vigueur trois ans et demi plus tard, fête son quatrième anniversaire. Le 31 janvier 2020, le divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne devenait officiel. Depuis lors, de nombreux changements ont impacté la vie des Britanniques. Dans cet article, nous allons explorer les principaux aspects du Brexit et comment ils ont affecté la vie quotidienne des citoyens britanniques.

La fin de la libre circulation des travailleurs

L’une des promesses majeures des partisans du Brexit était de « reprendre le contrôle » des frontières en mettant fin à la libre circulation des travailleurs. Bien que cette promesse ait été tenue, cela n’a pas nécessairement réduit l’immigration au Royaume-Uni. En réalité, le pays a mis en place un système de visas à points, durcissant les règles pour les ressortissants de l’UE tout en les assouplissant pour les personnes venant de l’extérieur de l’UE.

En décembre dernier, le gouvernement a encore resserré les conditions d’obtention du visa en augmentant le niveau minimum de revenus requis, à l’exception des métiers de la santé et du social. Cependant, malgré ces mesures, l’économie britannique continue de souffrir d’un manque de main-d’œuvre, notamment dans des secteurs tels que la construction, l’hôtellerie-restauration et l’agriculture.

Le retour des contrôles douaniers

Un des changements les plus tangibles résultant du Brexit est le retour des contrôles douaniers, qui a été reporté à plusieurs reprises. À partir de ce jour, la Grande-Bretagne a commencé à appliquer des contrôles sanitaires sur les produits importés. Ces formalités administratives à la frontière ont suscité des inquiétudes parmi les industriels et le gouvernement, car elles pourraient pénaliser une économie déjà fragile et entraîner une inflation élevée.

Après cinq reports, les formalités douanières post-Brexit sont enfin en place. Dès le 31 janvier, certaines cargaisons de produits animaux et végétaux doivent être accompagnées d’un certificat sanitaire. Les produits concernés incluent les fromages, les beurres, les saucisses, la charcuterie et certaines fleurs coupées, racines et tubercules. Le 30 avril, des contrôles physiques seront mis en place, tandis que le 31 octobre verra l’application de formalités déclaratives de sûreté pour toutes les importations.

Ces mesures ont entraîné une hausse des coûts de transport, des embouteillages aux frontières, des retards de livraison et une réduction des volumes. L’industrie agroalimentaire a mis en garde contre l’impact de ces nouvelles mesures sur le prix de l’alimentation. Le gouvernement britannique a reconnu que cela pourrait entraîner des coûts supplémentaires de 330 millions de livres par an sur les importations en provenance de l’UE, mais il assure que cela n’aura pas d’impact significatif sur l’inflation alimentaire.

La divergence réglementaire

Un autre aspect important du Brexit était la possibilité pour le Royaume-Uni de retrouver sa liberté en matière de réglementation. Au fil de près de cinquante ans d’appartenance à l’UE, le pays avait adopté de nombreuses réglementations touchant divers domaines tels que le droit du travail, les normes environnementales, la sécurité routière et le droit de la consommation. La suppression de ces réglementations représentait un défi colossal.

Certains partisans du Brexit voyaient dans cette indépendance réglementaire une opportunité de rendre l’économie britannique plus compétitive. Cependant, l’incertitude réglementaire résultant du Brexit a suscité des préoccupations parmi les milieux d’affaires.

En ce qui concerne les 4 000 lois héritées de l’UE que le gouvernement avait promis de supprimer « en cent jours », ces ambitions ont été revues à la baisse l’année dernière. Londres a annoncé qu’il ne prévoyait plus que d’en supprimer 800. Un tableau de suivi publié par le gouvernement britannique montre qu’un peu moins d’un tiers de ces lois ont été amendées, remplacées ou abolies jusqu’à présent.

Un exemple concret de ce retard est la réforme de la politique agricole commune (PAC) européenne. Le Royaume-Uni souhaitait profiter du Brexit pour mettre en place une politique plus favorable aux agriculteurs anglais et davantage axée sur la protection de l’environnement. Cependant, la complexité de la mise en œuvre de ce nouveau système d’aides signifie qu’il n’est toujours pas opérationnel.

Conclusion

Quatre ans après le Brexit, les changements dans la vie des Britanniques sont évidents. La fin de la libre circulation des travailleurs, le retour des contrôles douaniers et la divergence réglementaire sont autant de défis auxquels le pays est confronté. Alors que le Royaume-Uni cherche à redéfinir sa place dans le monde, il reste à voir comment ces changements continueront à influencer son économie et sa société.

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