Un vote historique au Parlement turc met fin à des mois de négociations
La Turquie a finalement levé son opposition à l’adhésion de la Suède à l’OTAN après plus d’un an et demi de délibérations. Le Parlement turc a massivement voté en faveur de la ratification du protocole d’adhésion, avec 287 voix pour et seulement 55 contre.
Un soutien hétérogène
L’approbation du Parlement turc est le résultat d’un long processus de négociation entre la Suède, la Turquie, l’OTAN et d’autres pays membres. La décision de la Turquie de soutenir l’adhésion de la Suède à l’OTAN a été saluée par de nombreux partis politiques en Turquie, y compris l’AKP (Parti de la justice et du développement) du président Recep Tayyip Erdogan, le MHP (Parti d’action nationaliste), ainsi que le CHP (Parti républicain du peuple) et d’autres partis d’opposition.
Cependant, certains petits partis islamistes proches d’Erdogan, en désaccord avec la position de l’OTAN dans le conflit de Gaza, ainsi que l’opposition nationale-conservatrice IYI, qui estimait que les concessions suédoises concernant la question kurde n’allaient pas assez loin, ont voté contre. De même, le parti pro-kurde DEM et d’autres forces de gauche ont justifié leur vote contre en invoquant une position pacifiste et une opposition de principe à toute alliance militaire.
Malgré ces différences, le résultat final était clair et sans équivoque. La Turquie, en tant que membre de l’OTAN, avait la capacité de faire obstacle à l’adhésion de la Suède, mais le Parlement turc a finalement donné son aval.
Un enjeu stratégique
L’adhésion de la Suède à l’OTAN revêt une importance stratégique pour l’alliance. Elle renforce la position de l’OTAN en Europe du Nord et renforce la coopération entre les pays membres. De plus, elle renforce la sécurité collective de l’alliance face à des défis géopolitiques croissants.
La question de l’adhésion de la Suède à l’OTAN a été au centre de négociations complexes entre la Turquie, la Suède, l’OTAN et les États-Unis. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait initialement considéré les demandes d’adhésion de la Suède et de la Finlande en 2022 comme une opportunité de négociation.
Des négociations économiques
Les négociations ont été influencées par des considérations tant politiques qu’économiques. La modernisation de la flotte aérienne de la Turquie a été un facteur clé. Ankara cherchait à acquérir 40 nouveaux avions de combat F-16 et à moderniser 79 autres avions de combat du même type auprès des États-Unis. Cependant, ce contrat devait être approuvé par le Congrès américain, ce qui soulevait des inquiétudes quant à la fiabilité de la Turquie en tant qu’allié.
Le président américain, Joe Biden, avait exprimé son soutien à la vente des avions de combat dès l’été précédent. Cependant, il ne pouvait pas garantir que le Congrès abandonnerait son opposition à la vente en cas de soutien turc à l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
L’importance du vote hongrois
Avec l’approbation turque, il ne reste plus qu’un obstacle majeur à l’adhésion de la Suède à l’OTAN : la décision de la Hongrie. Conformément au principe de l’unanimité au sein de l’OTAN, chaque membre a un droit de veto sur les demandes d’adhésion.
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, avait initialement déclaré que la Hongrie ne serait pas le dernier pays à prendre une décision sur l’adhésion suédoise. Cependant, la situation a évolué, et la Hongrie est désormais le dernier pays à devoir se prononcer.
Peu de temps avant le vote au Parlement turc, Viktor Orban a annoncé qu’il avait invité le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, à des négociations sur l’adhésion de la Suède à l’OTAN. Cette décision de la Hongrie prend une importance cruciale, car elle déterminera si la Suède deviendra le 32e membre de l’alliance.
Conclusion
L’approbation de la Turquie pour l’adhésion de la Suède à l’OTAN marque la fin d’une période de négociations complexes et de discussions politiques. Maintenant, le sort de l’adhésion suédoise repose entre les mains de la Hongrie. Une décision favorable de la part de la Hongrie permettrait à la Suède de rejoindre l’OTAN et de renforcer davantage la sécurité collective de l’alliance en Europe du Nord.