De la réticence à la guerre totale
Durant ses 15 ans à la tête d’Israël, Benjamin Netanyahu a généralement évité les conflits majeurs, optant pour des frappes aériennes ciblées et des opérations spéciales. Pourtant, après des attaques marquantes sur des civils israéliens par le Hamas, le Premier ministre a annoncé : « Nous sommes en guerre. »
Netanyahu, avec sa posture de leader belliqueux mais prudent, a jusqu’à récemment été une contradiction. Malgré sa rhétorique parfois agressive, il n’avait jamais opté pour une guerre totale.
La position prudente de Netanyahu
L’ancien Premier ministre a su se présenter comme le garant inébranlable de la sécurité d’Israël. Plutôt que de se précipiter dans des conflits ouverts, il a géré habilement les tensions avec les Palestiniens. De plus, Netanyahu a renforcé les relations diplomatiques avec d’anciens ennemis, tels que l’Arabie Saoudite.
Anshel Pfeffer, chroniqueur et biographe de Netanyahu, a souligné que ce dernier n’était jamais rapide à mobiliser l’armée en masse. En fait, sous la gouvernance de Netanyahu, le nombre d’Israéliens tués dans des conflits était le plus bas par rapport à d’autres Premiers ministres.
L’équation du risque
Mais les attaques brutales du Hamas contre des civils israéliens ont changé la donne pour Netanyahu. Ce qui était autrefois considéré comme une option risquée – une invasion au sol – est maintenant vu par beaucoup comme la réponse appropriée.
Daniel C. Kurtzer, ancien ambassadeur américain en Israël, suggère que Netanyahu a transféré la responsabilité à un gouvernement d’unité. Dans ce contexte d’urgence nationale, l’unité est primordiale.
Des relations tendues avec les généraux
Pourtant, il est à noter que Netanyahu n’a que rarement établi une confiance solide avec les généraux des Forces de défense d’Israël. Ces relations seront mises à l’épreuve par le cabinet de guerre, qui comprend trois anciens généraux.
Des défis politiques en perspective
Après tant d’années au pouvoir et de nombreuses querelles politiques, certains observateurs doutent de la capacité de Netanyahu à s’imposer comme une figure rassembleuse en temps de guerre. D’autant plus que l’après-guerre pourrait s’avérer compliqué pour lui sur le plan politique.
Des précédents historiques
La mémoire collective israélienne garde en mémoire les retombées politiques des conflits majeurs. Ehud Olmert en 2006, Menachem Begin en 1981, ou encore Shimon Peres dans les années 90, ont tous connu les conséquences politiques d’actions militaires majeures.
L’Iran et le dilemme nucléaire
L’une des préoccupations majeures de Netanyahu a été le programme nucléaire iranien. Il a fréquemment alerté sur la nécessité de stopper l’enrichissement d’uranium de l’Iran. Toutefois, malgré les tensions, il n’a jamais obtenu le soutien complet du cabinet israélien pour ordonner des frappes.
En conclusion
Benjamin Netanyahu, avec ses années d’expérience et sa prudence naturelle, est confronté à l’un des défis les plus importants de sa carrière politique. Sa capacité à naviguer dans cette période tumultueuse déterminera non seulement l’avenir d’Israël, mais aussi sa propre place dans l’histoire du pays.