Une crise de l’eau sans précédent s’aggrave à travers le monde

La moitié de l’humanité affectée par le stress hydrique

Une crise de l’eau «sans précédent» affecte déjà près de 4 milliards de personnes, selon un récent rapport du World Resources Institute. Environ la moitié de la population mondiale subit un stress hydrique «élevé» au moins pendant un mois par an, et la situation ne fera que s’aggraver avec le changement climatique si rien n’est fait.

Le cycle naturel de l’eau est perturbé, entraînant des précipitations extrêmes ainsi que des sécheresses dévastatrices. La demande en eau ne cesse d’augmenter, tandis que les ressources diminuent. De nombreuses régions du monde sont déjà confrontées à des pénuries dangereuses.

L’Asie du Sud est particulièrement touchée, avec 74% de la population affectée par un stress hydrique très élevé. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ne sont pas épargnés non plus, avec 83% des habitants concernés. 25 pays, dont le Koweït, Chypre et le Liban, connaissent un stress «extrêmement élevé».

Ces pays souffrent de pénuries d’eau récurrentes qui affectent les populations locales. Au Moyen-Orient, la raréfaction des ressources en eau due à la surexploitation et au changement climatique provoque des tensions régionales. Les nappes phréatiques s’assèchent, le débit des fleuves diminue. Au Liban, les pannes d’électricité empêchent le pompage de l’eau, plongeant des millions de personnes dans la précarité.

Sécurité alimentaire et économies menacées

Les conséquences pourraient être dramatiques. 60% de l’agriculture irriguée est exposée à un risque extrême de pénurie d’eau. Les cultures de base comme le blé, le riz et le maïs sont concernées, menaçant la sécurité alimentaire mondiale.

En Inde, pays qui abrite 17% de la population mondiale mais seulement 4% des ressources en eau, la situation est inquiétante. 300 millions de personnes souffrent déjà de pénuries d’eau. Les agriculteurs sont contraints d’abandonner leurs terres faute d’irrigation, aggravant la pauvreté rurale. La production agricole pourrait chuter de 30% d’ici 2050.

Près d’un tiers du PIB mondial pourrait également être affecté d’ici 2050. L’Inde, le Mexique, l’Égypte et la Turquie sont particulièrement à risque. Les ressources minières essentielles à la transition énergétique, comme le lithium, nécessitent d’importantes quantités d’eau. Le stress hydrique menace les économies nationales ainsi que des secteurs clés comme l’industrie, le tourisme ou la production d’électricité.

Risques de conflits autour de l’eau

La raréfaction de l’eau potable est un facteur avéré de troubles sociaux et de migrations massives. Le partage des ressources en eau entre pays riverains de mêmes bassins hydrographiques est aussi source de tensions, comme on le voit entre l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie autour du Nil Bleu.

À l’avenir, les guerres de l’eau pourraient se multiplier. Daech a utilisé le contrôle des barrages et des ressources hydriques comme tactique de guerre en Irak et en Syrie. Le risque de voir des groupes armés ou terroristes instrumentaliser la pénurie d’eau à des fins politiques est réel.

Des solutions existent

Heureusement, limiter cette crise serait abordable, à environ 1% du PIB mondial selon les experts. Il faut moderniser les infrastructures, optimiser l’irrigation, protéger les écosystèmes et recycler les eaux usées.

La désalinisation de l’eau de mer, très consommatrice d’énergie, peut aussi soulager les régions côtières comme le Moyen-Orient. Des progrès techniques la rendent plus efficace. Israel en est le leader mondial.

Surtout, réduire urgemment les émissions de gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique qui aggrave le cycle de l’eau. Une meilleure gestion de la ressource, des politiques d’adaptation au niveau local, et la coopération internationale autour des bassins hydrographiques sont essentielles.

Les gouvernements doivent faire de cette crise de l’eau une priorité absolue et investir massivement pour préserver cette ressource vitale pour l’humanité. Le temps presse avant qu’il ne soit trop tard.

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