La “canicule asymptomatique” : le nouveau combat sémantique contre le réchauffement climatique

Un épisode météorologique détourné

Alors que le mois de juillet 2023 a été le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial, avec une hausse de 0,72°C par rapport à la normale 1991-2020 selon Copernicus, la France a connu un épisode plutôt frais et humide en raison d’une circulation atmosphérique particulière.

Certains citoyens sceptiques face au changement climatique n’ont pas manqué d’ironiser sur cette “canicule asymptomatique”, faisant un parallèle avec la pandémie de Covid-19 durant laquelle ils dénonçaient déjà une “maladie asymptomatique”.

Une incompréhension du fonctionnement du climat

Cette expression révèle une méconnaissance de la nature du réchauffement climatique. Celui-ci se traduit par une hausse des températures moyennes au niveau mondial, mais pas forcément par un réchauffement uniforme en tout point du globe.

Les variations saisonnières et météorologiques continueront d’exister, avec des épisodes de froid ou de fortes pluies même dans un climat qui se réchauffe. Le changement climatique augmente en revanche la fréquence et l’intensité des phénomènes extrêmes comme les canicules, sécheresses, tempêtes ou inondations.

Une terminologie trompeuse

L’expression “réchauffement climatique” peut induire en erreur en laissant croire que les températures augmenteront partout de manière continue. Elle amène à considérer chaque épisode froid comme une preuve contre le changement climatique.

Des scientifiques préfèrent désormais parler de “dérèglement climatique”, qui reflète mieux les bouleversements complexes à l’œuvre : augmentation des températures moyennes mais aussi manifestation d’événements météorologiques extrêmes.

Un combat rhétorique organisé

Derrière le sarcasme de la “canicule asymptomatique” se cache en réalité un travail de sape sémantique délibéré de la part de figures conspirationnistes.

Celles-ci diffusent des raccourcis et contre-vérités sur les réseaux sociaux, repris et amplifiés par certains médias sceptiques. Le but est de semer le doute sur le consensus scientifique.

On retrouve les mêmes méthodes que durant l’épidémie de Covid-19, où l’objectif était de discréditer les autorités sanitaires. Le changement climatique est le nouveau cheval de bataille de cette nébuleuse contestataire.

Check Also

La fin du charbon au Royaume-Uni : Une page se tourne

Écouter la version audio de cet article (générée par WebiChat) Le Royaume-Uni, qui fut le …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *