Le Royaume-Uni face à une richesse des ménages en chute libre

Une baisse historique de la richesse britannique

La Banque d’Angleterre a fortement relevé ses taux d’intérêt en 2022 pour contenir une inflation galopante, ce qui a eu un impact majeur sur la richesse des ménages britanniques. Selon une étude du centre de réflexion Resolution Foundation, la richesse des ménages a chuté de 2 100 milliards de livres sterling l’an dernier, soit la plus forte baisse depuis la Seconde Guerre mondiale.

Cette chute fait suite à des décennies fastes, durant lesquelles la richesse des ménages a littéralement explosé. Elle est notamment passée de 300% du revenu national dans les années 1980 à 840% en 2021. L’envolée des taux d’intérêt a cependant inversé la tendance, faisant plonger à la fois les cours des obligations d’État et d’entreprises ainsi que les prix de l’immobilier. Résultat, début 2023, la richesse ne représente plus que 650% du revenu national, du jamais vu depuis 1945.

Des conséquences positives possibles

Ce retournement de situation n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle. Il pourrait atténuer les inégalités entre générations qui se sont creusées ces dernières décennies. Le boom immobilier a surtout bénéficié aux personnes les plus âgées, tandis que les jeunes peinaient à accéder à la propriété.

La baisse des prix de l’immobilier devrait faciliter l’accès au logement pour les primo-accédants. Par ailleurs, la hausse des taux améliore les rendements des fonds de pension, ce qui est une bonne nouvelle pour les retraités.

Une situation budgétaire préoccupante

Si ce recul de la richesse peut avoir des effets positifs, il intervient dans un contexte budgétaire inquiétant pour le Royaume-Uni. Le pays a connu une série de chocs successifs avec la pandémie, la crise énergétique et désormais la remontée des taux.

L’endettement public a atteint des sommets, dépassant 100% du PIB pour la première fois depuis 1961. À long terme, le pays doit également faire face au vieillissement de la population et au changement climatique, ce qui exercera une pression croissante sur les dépenses publiques.

La Banque d’Angleterre se retrouve face à un dilemme : relever les taux pour contenir l’inflation, tout en limitant l’impact sur des finances publiques déjà fragilisées. Le Royaume-Uni traverse une zone de turbulences qui appelle à la plus grande prudence budgétaire.

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