Rachat de Crédit Suisse : Multiplication des recours juridiques

Les détenteurs d’obligations poursuivent les autorités financières

Le litige entourant la perte de 16 milliards de francs suisses lors du sauvetage de Credit Suisse se retrouve maintenant devant les tribunaux. Les recours se dirigent principalement contre la décision de l’Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma). Trois plaintes ont également été déposées contre le département des Finances dirigé par Karin Keller-Sutter.

Actuellement, les tribunaux fédéraux reçoivent un grand nombre de recours, y compris ceux provenant de cabinets d’avocats représentant de nombreux plaignants. Andreas Notter, porte-parole du Tribunal administratif fédéral, confirme cette tendance. Tous ces recours visent à contester la décision de la Finma de forcer Credit Suisse à annuler les emprunts dits AT1. Les conséquences de cette décision sont les suivantes :

Les détenteurs d’obligations ont subi une perte totale de 16 milliards de francs.
Credit Suisse a réduit sa dette de 16 milliards de francs.
De plus, de nombreux autres recours sont attendus devant le tribunal de Saint-Gall. Selon Andreas Notter, il est prévu qu’il y ait encore de nombreux recours avec plusieurs centaines de plaignants.

Une action collective de la caisse de pension Migros

Parmi les plaignants figure la caisse de pension Migros. Le cabinet Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan défend les intérêts des investisseurs suisses et internationaux, qui représentent plus de 4,5 milliards des 16 milliards de francs en question. Thomas Werlen, associé gérant du cabinet d’avocats, souligne que la caisse de pension de Migros, détenant environ 99 millions de francs d’obligations AT1, fait partie de cette plainte. Christoph Ryter, directeur de la caisse de pension Migros, confirme cette information.

De plus, Philippe Jacquemoud du cabinet genevois Jacquemoud Stanislas, où travaille également l’ancien conseiller national Guillaume Barazzone, a déposé une plainte au nom d’une douzaine d’investisseurs. Les deux avocats annoncent qu’ils déposeront d’autres plaintes.

Les avocats remettent en question la légalité de la décision de la Finma et argumentent principalement sur le manque de nécessité et de proportionnalité de la mesure. Si la décision de la Finma était déclarée nulle par le tribunal, Credit Suisse et UBS seraient alors contraints de réintégrer les emprunts AT1 concernés sur la liste.

Demandes de responsabilité de l’État et d’indemnisation

D’autres créanciers AT1 et actionnaires de Credit Suisse ont adressé directement leurs plaintes au département des Finances de Karin Keller-Sutter. La porte-parole du département, Isabelle Rösch, confirme avoir reçu une première demande d’indemnisation liée aux emprunts AT1 cette semaine.

Par ailleurs, deuxactionnaires ont déposé chacun une demande de responsabilité de l’État. Ces demandes d’indemnisation, motivées par des actes illégaux commis par des employés de la Confédération, se basent sur la loi sur la responsabilité.

En conclusion, le rachat de Credit Suisse continue de susciter de nombreux recours juridiques. Les détenteurs d’obligations contestent la décision de la Finma de zéro amortissement des emprunts AT1, entraînant une perte totale de 16 milliards de francs pour les investisseurs. Les tribunaux fédéraux sont inondés de plaintes, avec des cabinets d’avocats représentant de nombreux plaignants. La caisse de pension Migros et d’autres investisseurs ont également engagé des actions en justice pour défendre leurs intérêts. Les avocats remettent en question la légalité de la décision de la Finma, arguant du manque de nécessité et de proportionnalité de la mesure. De plus, des demandes de responsabilité de l’État et d’indemnisation ont été déposées contre le département des Finances. L’issue de ces recours et plaintes sera déterminante pour l’avenir du rachat de Credit Suisse et pour la résolution du litige financier.

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