Réchauffement climatique : Juin 2023, un mois brûlant qui bat des records de chaleur

Une planète en surchauffe

Le mois de juin 2023 restera dans les annales comme l’un des mois les plus chauds jamais enregistrés. Des températures infernales ont été enregistrées aux quatre coins du globe, avec des pics de chaleur atteignant 48°C aux États-Unis, 41°C en Chine et 37,9°C en Sibérie. Le record de la journée la plus chaude pour un mois de juin a été battu à trois reprises, culminant le 27 juin avec une température moyenne de surface de la planète de 16,7 °C. Ces chiffres viennent bouleverser l’histoire climatique mondiale.

Les États-Unis en première ligne

Alors que l’été commence à peine dans l’hémisphère nord, le sud des États-Unis fait face à des températures « dangereuses », selon les services météorologiques américains. Un dôme de chaleur, provoqué par de l’air chaud océanique piégé dans l’atmosphère, s’est installé dans la région et au-dessus du Mexique. Cette fournaise, dépassant souvent les 40°C depuis des semaines, devrait s’intensifier jusqu’au début du mois de juillet. En plus de cela, des orages dévastateurs ont privé des centaines de milliers de personnes d’électricité. Les Américains, privés de climatisation, subissent de plein fouet ces températures extrêmes, ce qui a entraîné une augmentation record des appels aux services d’urgence de la région de Tulsa, en Oklahoma.

La petite ville de Del Rio, au Texas, située à la frontière mexicaine, a atteint 46 °C le 21 juin, tandis que plus au nord, à San Angelo, les températures ont atteint 45,5 °C les 20 et 21 juin. Dans le sud de l’État, le parc national de Big Bend a déploré la mort de deux randonneurs confrontés à des températures supérieures à 48 °C. Les personnes âgées, les enfants, les femmes enceintes, les personnes malades et les travailleurs en extérieur sont les plus vulnérables face à cette canicule.

« La vague de chaleur que nous connaissons aux États-Unis est plus intense, plus étendue et probablement plus longue » en raison de l’impact des activités humaines, explique Andrew Pershing, vice-président de l’ONG américaine Climate Central. Selon cette organisation, le réchauffement climatique rend ces températures au moins cinq fois

plus probables. Kristina Dahl, de l’Union des scientifiques préoccupés, confirme en disant : « C’est exactement ce à quoi il faut s’attendre dans un monde qui se réchauffe. »

Chaleur extrême en Asie

De l’autre côté du globe, la chaleur a également pris d’assaut le continent asiatique. En Chine, Pékin a enregistré plus de 41 °C le 22 juin, marquant ainsi la journée la plus chaude jamais enregistrée dans la capitale à cette période de l’année. Depuis mars, de nombreuses villes chinoises battent des records saisonniers de chaleur. Shanghai, le centre économique du pays, a atteint plus de 36 °C fin mai, un record en plus d’un siècle. Des milliers d’animaux d’élevage, tels que des porcs, des lapins et des poissons, sont morts à cause de la chaleur à travers le pays.

La chaleur a été particulièrement meurtrière en Inde, où les températures ont atteint jusqu’à 44,7°C dans le nord du pays. La canicule a également touché le Népal (43,8 °C), le Vietnam (43,8 °C) et le Japon. Aujourd’hui, le 29 juin, Tokyo prévoit une température de 36 °C, dépassant ainsi des records vieux de 150 ans et menaçant sérieusement le réseau électrique. L’Asie du Nord n’a pas été épargnée. La Sibérie, réputée pour son froid glacial, a connu « la pire vague de chaleur de son histoire », selon le climatologue Maximiliano Herrera. La ville de Kljucia a atteint 40,1 °C début juin, un record absolu. En Asie centrale, le Kazakhstan (41°C), le Turkménistan (42°C) et l’Ouzbékistan (43°C) ont également été plongés dans une véritable étuve.

La chaleur étouffante en Europe

L’Europe, continent qui se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste du monde, a connu un mois de juin terrifiant, avec des températures atteignant 43°C en Espagne et 40°C en Allemagne. Séville, où le mercure a grimpé jusqu’à 43°C, a nommé cette vague de chaleur « Yago », avec des températures supérieures de 5 à 10 degrés par rapport aux normales saisonnières. Avec un pic à 32,2°C et des températures constantes dépassant largement les 25°C, juin 2023 est également en passe de devenir le mois de juin le plus chaud jamais enregistré au Royaume-Uni, selon le Met Office.

Sécheresses et incendies

En France, les températures sont au-dessus ou juste dans les normales depuis dix-sept mois. Le mois de juin 2023 n’a pas fait exception, avec une température moyenne de 21,1°C au cours des dix-neuf premiers jours. Serge Zaka, agroclimatologue, souligne une anomalie thermique « très significative » et explique que la chaleur a été « continue et sans répit ».

Selon Météo France, les températures maximales dépassent quotidiennement les 25°C depuis la fin mai, une séquence inédite commencée dès le mois de mai.

En Allemagne, les températures ont battu plusieurs records mensuels et absolus. Au sud-est de Berlin, il a fait jusqu’à 39,2 °C. La République tchèque (39°C), la Pologne (38,3°C), la Suisse (36,9°C) et l’Autriche (36,5°C) ont également battu leurs records saisonniers respectifs. Finalement, le Vieux Continent a-t-il connu le mois de juin le plus chaud jamais enregistré ? « Nous ne le saurons avec certitude qu’au début du mois de juillet », répond l’observatoire européen Copernicus, qui publiera son nouveau rapport mensuel la semaine prochaine.

L’augmentation des températures record à travers le monde a des conséquences graves. Les sécheresses s’intensifient, les incendies se multiplient et les écosystèmes sont mis en péril. Les vies humaines sont également menacées, en particulier les personnes vulnérables face à la chaleur extrême. Il est urgent de prendre des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique et atténuer ses effets dévastateurs.

Prévisions pour l’avenir

Les scientifiques préviennent que si aucune action n’est entreprise pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les vagues de chaleur record deviendront de plus en plus fréquentes et intenses à l’avenir. Les régions déjà touchées par la chaleur extrême connaîtront des conséquences économiques, environnementales et sanitaires graves. Des mesures d’adaptation et d’atténuation sont nécessaires pour protéger la population, préserver les écosystèmes et garantir un avenir durable pour notre planète.

Le mois de juin 2023 restera gravé dans les mémoires comme un mois brûlant qui a battu des records de chaleur à travers le monde. Il est temps d’agir collectivement pour faire face au défi du réchauffement climatique et protéger notre planète pour les générations futures.

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