Les derniers développements
Une nouvelle fracassante secoue le monde financier suisse : la banque traditionnelle Credit Suisse est sur le point d’être acquise par son concurrent, UBS. Cette transaction sans précédent soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir des deux institutions et à l’impact sur la place financière suisse. Voici les derniers développements de cette acquisition historique :
Suppression massive d’emplois chez Credit Suisse
Selon un rapport récent du média “Bloomberg”, la UBS prévoit de supprimer plus de la moitié des emplois chez Credit Suisse. Cette décision radicale entraînera la suppression de milliers de postes à Londres, New York et dans certaines régions asiatiques. Cette première vague de suppressions d’emplois débutera en juillet, suivie de deux autres vagues à l’automne. Au total, environ 30 % des 120 000 emplois combinés des deux banques seront supprimés, selon des sources proches du dossier. La décision concernant les emplois en Suisse sera prise ultérieurement. Cette acquisition pourrait entraîner la disparition de jusqu’à 10 000 emplois dans le pays. Les conséquences sociales de cette réduction drastique des effectifs restent à évaluer.
Actions en justice contre d’anciens dirigeants de Credit Suisse
Les investisseurs détenant des obligations Additional-Tier-1 (AT-1) sans valeur de Credit Suisse poursuivent en justice d’anciens dirigeants de la banque. Ils accusent les anciens PDG Brady Dougan et Tidjane Thiam, ainsi que d’autres anciens cadres, d’avoir cherché à maximiser les rendements à court terme au détriment de la sécurité financière de la banque. Les plaignants allèguent que des pratiques éthiquement douteuses et illégales ont été utilisées pour réaliser des opérations excessivement risquées. Cette action en justice met en lumière les défis juridiques auxquels doit faire face Credit Suisse dans le cadre de son acquisition par UBS.
Sanctions financières liées à l’affaire Archegos
La UBS risque de devoir payer des centaines de millions de dollars d’amendes en raison de son implication dans l’affaire Archegos. Les autorités de régulation des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Suisse ont terminé leurs enquêtes sur les activités de la société financière Archegos. Selon des sources bien informées, la Réserve fédérale américaine pourrait infliger une amende allant jusqu’à 300 millions de dollars à UBS. De même, l’autorité de régulation prudentielle britannique envisage une amende de 100 millions de dollars. Les autorités suisses de surveillance, la FINMA, ne disposent pas du pouvoir d’imposer des amendes, mais elles prévoient de publier un rapport sur les manquements de Credit Suisse. Ces sanctions financières soulèvent des questions sur la solidité financière de la banque suisse et sur la manière dont cela pourrait affecter son intégration avec UBS.
Comment l’acquisition de Credit Suisse par UBS s’est-elle déroulée ?
L’acquisition de Credit Suisse par UBS s’est déroulée dans un contexte de grande urgence, orchestrée par les autorités suisses. La FINMA, la BNS et le Conseil fédéral ont mené à bien ce projet en un temps record. Les procédures habituelles pour une fusion entre deux sociétés, qui nécessitent une décision des assemblées générales, ont été contournées grâce à une ordonnance d’urgence du gouvernement suisse. Cette décision exceptionnelle a suscité des interrogations sur le processus de décision et sur l’absence de participation des actionnaires.
Les conséquences pour le secteur financier suisse
L’acquisition de Credit Suisse par UBS a des répercussions significatives sur le secteur financier suisse dans son ensemble. Voici les principaux points à considérer :
Formation d’une “superbanque”
La fusion de Credit Suisse et UBS crée une “superbanque” dont le bilan est deux fois plus important que le produit intérieur brut annuel de la Suisse. Cette concentration du pouvoir suscite des inquiétudes quant à un éventuel risque systémique. Certains acteurs politiques appellent à la scission des activités suisses de Credit Suisse pour réduire ce risque. Des mesures de régulation plus strictes pourraient également être mises en place pour éviter une trop grande concentration de pouvoir au sein de l’UBS.
Conséquences pour les clients et les entreprises suisses
La fusion entre UBS et Credit Suisse a un impact direct sur les clients et les entreprises suisses. Les entreprises du pays se retrouvent avec une seule grande banque pour les accompagner dans leurs activités internationales, ce qui pourrait entraîner une détérioration des conditions financières et des services bancaires. Les clients craignent également une diminution de la concurrence et une hausse des tarifs et des frais bancaires.
Réduction des effectifs et conséquences sociales
La suppression massive d’emplois annoncée par UBS aura un impact significatif sur les employés de Credit Suisse. Les employés suisses et étrangers des deux banques se retrouvent dans une situation d’incertitude quant à leur avenir professionnel. Les syndicats et les associations professionnelles appellent à des mesures d’accompagnement pour les travailleurs touchés par cette réduction d’effectifs.
Questions sur les bonus et les rémunérations
L’acquisition de Credit Suisse par UBS soulève des questions sur les bonus et les rémunérations des employés des deux banques. Les primes et les bonus font partie intégrante de la culture bancaire suisse, mais il est possible que ces récompenses soient revues à la baisse en raison des difficultés financières rencontrées par Credit Suisse ces dernières années. Les syndicats et les représentants des employés demandent une transparence accrue dans la politique de rémunération de la nouvelle entité bancaire.
Conclusion
L’acquisition de Credit Suisse par UBS marque un tournant majeur dans l’histoire du secteur financier suisse. Les défis et les répercussions sont nombreux, tant pour les employés que pour les actionnaires et les clients des deux banques. Il est crucial de suivre de près l’évolution de cette acquisition et les mesures prises pour atténuer les conséquences sociales et économiques. Le paysage bancaire suisse est en train de changer, et il est essentiel de garantir une stabilité et une confiance accrues dans ce nouvel environnement.