Une progression encourageante malgré les épreuves passées
“Boeing est en pleine résurgence”. C’est le message que l’avionneur américain véhicule à l’approche du Salon aéronautique du Bourget. Après une série de défis financiers et de problèmes techniques, 2023 semble marquer une reprise solide pour le géant américain. Cette reprise est particulièrement visible sur le marché de l’aviation civile, où la compétition avec Airbus promet d’être acharnée lors du prochain Salon du Bourget.
Suite à la reprise fulgurante du 737 MAX en 2022, 2023 a vu le marché des vols long-courriers se dynamiser, avec le 787 Dreamliner de Boeing comme principal bénéficiaire. Après une période compliquée, parsemée de plusieurs interruptions de livraisons dues à des défauts de fabrication, les avions long-courriers en fibre de carbone de Boeing ont engrangé plus de 250 commandes ces six derniers mois.
Boeing récupère son rythme de croisière
Pour la première fois depuis 2018, Boeing a ainsi vu ses deux piliers, le 737 et le 787, reprendre de la vigueur, ce qui lui permet de rivaliser de nouveau avec Airbus. Au premier trimestre, Boeing a même dépassé son rival européen en termes de livraisons, bien qu’Airbus produise plus de monocouloirs. À fin avril, Boeing avait également obtenu autant de commandes nettes qu’Airbus, avec probablement un avantage en termes de valeur.
C’est une nouvelle qui a certainement apporté de la joie à Dave Calhoun, le PDG de Boeing, qui a eu peu d’occasions de célébrer depuis son arrivée en janvier 2020, en plein milieu de la crise du 737 MAX.
Boost de production grâce à l’afflux de commandes
L’afflux de commandes a permis de stimuler la production du 787, qui était passée de 14 à 3 appareils par mois pendant la crise déclenchée par le Covid et la découverte de défauts de fabrication en 2020. Une seconde chaîne d’assemblage de Dreamliners à Charleston a été installée, où tous les 787 sont maintenant assemblés, suite à la fermeture de la chaîne d’Everett, près de Seattle, en 2022.
La production de Dreamliners devrait passer de quatre avions par mois à cinq d’ici la fin de l’année, et atteindre dix par mois d’ici fin 2025, selon les confirmations de David Calhoun lors de sa visite sur le site de Caroline du Sud.
La reprise de Boeing sur le marché du long-courrier
Si on ajoute les 4 Boeing 777 prévus par mois pour 2025-2026, l’offre long-courrier de Boeing devrait surpasser celle d’Airbus. Boeing dispose d’un avantage en termes de diversité des modèles long-courriers proposés, allant du plus petit (le 787-8) au plus grand (
le 777-9).
Les perspectives du marché long-courrier
“Le marché long-courrier est en notre faveur”, assure Darren Hulst, le directeur marketing de la division avions commerciaux de Boeing. “Cette année, le 787 devrait même devenir le long-courrier le plus populaire, en surpassant le nombre total de commandes du Boeing 777 et de l’Airbus A330, douze ans seulement après les premières livraisons”.
Challenges à venir pour Boeing et Airbus
Mais la principale préoccupation de Boeing, tout comme celle d’Airbus, sera de gérer la remontée en cadence, malgré les difficultés rencontrées par la chaîne de sous-traitants. “C’est un défi pour tout le monde”, admet Dave Calhoun. “La première étape sera d’atteindre les objectifs de production déjà annoncés et de stabiliser la situation de la chaîne d’approvisionnement.”
Un marché de l’aviation qui justifie la concurrence
L’incapacité de Boeing et d’Airbus à satisfaire pleinement la demande d’avions neufs a cependant quelques avantages. Elle explique en partie la sérénité avec laquelle les deux avionneurs ont accueilli l’entrée en service du C919, l’équivalent chinois du B737 et de l’A320. “Compte tenu de la croissance du marché mondial, nous ne serons pas trop de trois avionneurs pour répondre à la demande”, estime le patron de Boeing.