Première attaque massive de missiles depuis mars
Vingt-six personnes ont été tuées ce vendredi lors de frappes russes sur des villes ukrainiennes, alors que Kyiv annonce la fin de la phase préparatoire de son offensive de printemps. Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a déclaré que les préparatifs étaient presque terminés pour lancer une grande offensive visant à reprendre les territoires occupés par la Russie dans l’est et le sud du pays.
Reznikov a souligné que l’équipement nécessaire avait été promis, préparé et en partie livré, et que l’Ukraine était prête dans l’ensemble. Il a ajouté que l’offensive serait lancée lorsque les conditions météorologiques et les décisions des commandants le permettraient.
Attaques meurtrières par missiles de croisière russes
Plus tôt dans la journée, plusieurs frappes de missiles de croisière russes, les premières d’envergure depuis début mars, ont touché des immeubles résidentiels, causant la mort d’au moins 24 personnes à Ouman (centre) et de deux autres à Dnipro (centre-est), selon un bilan récent.
En réponse à ces attaques, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exigé une « riposte » internationale à la « terreur » russe, affirmant que chaque attaque rapproche l’État terroriste de l’échec et de la punition.
De son côté, la Russie a affirmé avoir bombardé des « points de déploiement temporaires des unités de réserve des forces armées ukrainiennes » avec des « armes de haute précision ». Le ministère russe de la Défense a déclaré sans honte que toutes les cibles assignées avaient été atteintes.
Dnipro et Kyiv également visées
Une autre frappe russe sur Dnipro, une agglomération du centre-est de l’Ukraine, a tué « une jeune femme » et « un enfant de trois ans », selon le maire de la ville, Borys Filatov.
L’armée ukrainienne a annoncé sur Telegram avoir abattu « 21 missiles de croisière de type X-101/X-555 sur un total de 23 ainsi que deux drones ». De leur côté, les autorités installées par Moscou ont annoncé que neuf personnes avaient été tuées et 16 blessées dans des frappes des forces ukrainiennes sur Donetsk, la principale ville contrôlée par les Russes dans l’est de l’Ukraine.
Contre-offensive imminente
Après plus d’un an de conflit à haute intensité, la perspective d’une offensive imminente de l’armée ukrainienne, soutenue par des équipements occidentaux puissants, marque une nouvelle phase de la guerre.
Depuis plusieurs mois, l’Ukraine affirme vouloir lancer un assaut décisif pour renverser le cours de l’invasion russe et libérer les près de 20 % de son territoire occupés, dont la péninsule de Crimée. Pour soutenir l’Ukraine, les pays membres de l’OTAN et leurs partenaires ont fourni aux Ukrainiens 230 chars de combat et 1 550 autres véhicules blindés, a annoncé jeudi le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg. Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, s’est félicité vendredi de l’arrivée de canons Caesar en provenance du Danemark, sans toutefois préciser leur nombre. Copenhague avait promis en février dernier de livrer 19 de ces canons de fabrication française.
De son côté, la Russie a mobilisé des centaines de milliers de réservistes. Malgré le soutien en première ligne des paramilitaires du groupe Wagner, les forces russes continuent de rencontrer des difficultés pour prendre Bakhmout, une ville de l’est qu’elles assiègent depuis l’été dernier, dans la bataille la plus longue et la plus sanglante de cette guerre. Pour Moscou, il s’agit de brandir une victoire après plusieurs revers humiliants l’année dernière. Selon l’armée ukrainienne, les combats se sont intensifiés dans la ville, car des forces spéciales russes y participent désormais.
La stratégie de guerre d’usure de Kyiv
Kyiv explique sa stratégie de guerre d’usure dans la région pour limiter autant que possible les possibilités pour l’armée russe de poursuivre sa conquête du Donbass, un grand bassin industriel dans la partie orientale de l’Ukraine. Sur le plan diplomatique, le président Zelensky a annoncé vendredi avoir demandé l’aide de la Chine pour résoudre la question du retour des enfants ukrainiens « déportés » par la Russie, dont le nombre est officiellement évalué à au moins 20’000 par Kyiv.