Le procès au civil s’ouvre à Manhattan
Un procès au civil contre l’ancien président américain Donald Trump a débuté le mardi 25 avril à New York. L’affaire concerne des accusations d’agression et de diffamation portées par E. Jean Carroll, une ex-chroniqueuse de presse. Les faits remonteraient au milieu des années 1990. Neuf jurés, composés de six hommes et trois femmes, ont été sélectionnés pour examiner cette affaire aux versions contradictoires.
La protection de l’anonymat des jurés
Le juge Lewis Kaplan a garanti la préservation de l’anonymat des jurés afin d’éviter toute pression extérieure. Le procès, qui devrait durer entre cinq et dix jours, revêt un caractère particulièrement sensible.
Les accusations portées par E. Jean Carroll
Depuis 2019, E. Jean Carroll et ses avocats soutiennent que Donald Trump, qui n’est pas présent physiquement au tribunal, l’a agressée sexuellement après l’avoir attirée dans une cabine d’essayage d’un grand magasin new-yorkais au printemps 1996. L’avocate de la plaignante, Shawn Crowley, a expliqué que Carroll avait gardé le silence pendant vingt ans par crainte de voir sa réputation détruite par un homme puissant. Cependant, à la suite du mouvement #metoo, elle a décidé de briser le silence et de révéler les faits dans un livre en 2019.
La défense de Donald Trump
L’avocat de Donald Trump, Joe Tacopina, a qualifié l’affaire d’« affront à la justice ». Il accuse E. Jean Carroll d’abuser du système judiciaire pour de l’argent, des raisons politiques et pour son statut. Il a également rappelé aux jurés qu’ils peuvent détester Donald Trump, mais que cela ne doit pas influencer leur jugement au tribunal. Le jury devra déterminer le montant des réparations à allouer éventuellement à l’écrivaine.
Les ennuis judiciaires s’accumulent pour l’ancien président
Alors qu’il rêve de se présenter à nouveau aux élections présidentielles en novembre 2024, l’ancien locataire de la Maison Blanche voit les affaires judiciaires s’accumuler. Au début d’avril, il a été inculpé pour trente-quatre fraudes comptables et fiscales liées à des paiements pour étouffer des affaires embarrassantes avant la présidentielle de 2016, dont une relation sexuelle avec l’actrice de films pornos, Stormy Daniels, qu’il a toujours démentie.
Une plainte en diffamation initialement déposée
E. Jean Carroll avait d’abord déposé plainte en diffamation contre Donald Trump en 2019 parce qu’il avait qualifié de « mensonge complet » ses accusations. Ses avocats avaient alors soutenu que le président était protégé par son immunité de chef d’État. Toutefois, une loi entrée en vigueur en novembre 2022 dans l’État de New York permet désormais, pendant un an, aux victimes d’agressions sexuelles de relancer leur action en justice au civil, même si les faits étaient prescrits au pénal.
Une nouvelle plainte au civil déposée
E. Jean Carroll a alors déposé une nouvelle plainte au civil pour « diffamation », « voie de fait » et « agression ». Le juge Lewis Kaplan a précisé que Donald Trump n’était pas poursuivi pénalement pour viol, mais que l’« agression » pourrait être caractérisée par « un attouchement injustifié sans le consentement de la personne concernée ».
La ligne de défense de Donald Trump
Au cours d’un témoignage durant la procédure, Donald Trump a maintenu sa position, déclarant : « Je le dirai avec le plus grand respect : d’abord, elle n’est pas mon genre ; ensuite, cela n’est jamais arrivé. » Cependant, lorsqu’on lui a présenté une photo de lui en compagnie d’E. Jean Carroll lors d’une réception des années avant les faits, M. Trump a confondu son accusatrice avec son ancienne épouse, l’actrice Marla Maples, avec laquelle il a été marié de 1993 à 1999. Le milliardaire républicain a été accusé d’agressions sexuelles par d’autres femmes à plusieurs reprises dans le passé, des allégations qu’il a toujours niées.