Les hostilités au Soudan compromettent le cessez-le-feu orchestré par les États-Unis

Les bruits de la guerre perturbent la trêve dans la capitale soudanaise

Le cessez-le-feu négocié par les États-Unis au Soudan semble vaciller ce mardi, alors que des coups de feu et de violentes explosions retentissent dans la capitale, Khartoum. Ces violences mettent en péril les efforts de milliers de personnes cherchant à fuir un conflit qui ravage la troisième plus grande nation africaine depuis plus d’une semaine.
Dans plusieurs quartiers de Khartoum, les habitants rapportent avoir vu des avions de chasse volant à basse altitude et entendu de fortes détonations près de chez eux. Nombre d’entre eux espéraient une journée paisible leur permettant d’accéder à de la nourriture et de l’eau, ou de quitter la ville. Des pays comme la Grande-Bretagne avaient prévu de profiter de cette accalmie pour évacuer leurs ressortissants.

Les tensions persistent malgré l’annonce d’un cessez-le-feu

Ces affrontements surviennent quelques heures seulement après que le secrétaire d’État américain, Antony J. Blinken, a annoncé que les parties en conflit – l’armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les forces paramilitaires du Rapid Support Forces, dirigées par le lieutenant-général Mohamed Hamdan – avaient accepté un cessez-le-feu de 72 heures sur l’ensemble du territoire. Les États-Unis espéraient profiter de cette trêve pour entamer avec d’autres pays un processus de paix visant à mettre un terme définitif aux hostilités.
Bien que les deux groupes rivaux aient déclaré lundi soir qu’ils avaient accepté le cessez-le-feu, il semblait ne pas avoir été respecté mardi matin, les habitants signalant des tirs et des bombardements dans la capitale. Les forces paramilitaires ont également accusé l’armée d’avoir attaqué leurs positions près du palais présidentiel à Khartoum.

Une série d’accords de cessez-le-feu non respectés

Cette trêve rompue est la dernière d’une série de cessez-le-feu proposés par les deux parties en conflit, qui ne les ont pas respectés depuis le début des violences le 15 avril. Toutefois, une accalmie durant les célébrations de l’Aïd el-Fitr a permis l’évacuation du personnel diplomatique du pays.
Le conflit a bouleversé la vie au Soudan, causant la mort de plus de 400 personnes et en blessant 3 700 autres, alors que les deux généraux se disputent le contrôle du pays, selon l’Organisation mondiale de la santé. Des dizaines de milliers de personnes ont fui leurs foyers et se sont réfugiées dans des pays voisins tels que le Tchad, l’Égypte et le Soudan du Sud.

Évacuation des ressortissants étrangers et du personnel diplomatique

Les gouvernements étrangers ont procédé à l’évacuation de leurs fonctionnaires d’ambassade et de leurs citoyens par voie aérienne ou par de longs convois routiers vers l’Égypte ou un port de la mer Rouge. La mission des Nations Unies au Soudan a annoncé lundi que des membres de son personnel international avaient atteint la ville de Port-Soudan et se rendraient dans les pays voisins. Volker Perthes, l’envoyé de l’organisation au Soudan, restera quant à lui dans le pays.
Mardi matin, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé que les détenteurs de passeports britanniques seraient évacués du Soudan, la priorité étant donnée aux personnes âgées et aux familles avec enfants. La France a évacué plus de 500 personnes, dont environ 200 ressortissants français, a déclaré mardi le président Emmanuel Macron.

La communauté internationale face au défi de la paix au Soudan

La situation actuelle met en évidence la difficulté pour la communauté internationale de mettre fin à un conflit complexe et enraciné. Les efforts de médiation des États-Unis et d’autres pays pour mettre en place un cessez-le-feu durable et ouvrir la voie à des pourparlers de paix se heurtent aux réalités du terrain et aux rivalités entre les factions en présence.
Malgré ces obstacles, il est crucial que la communauté internationale continue de travailler ensemble pour trouver une solution pacifique à la crise soudanaise. Les efforts humanitaires pour venir en aide aux populations touchées et faciliter l’accès à l’eau, à la nourriture et aux soins médicaux doivent également être renforcés, en coordination avec les organisations non gouvernementales et les acteurs locaux.

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