Introduction
Quand Xi Jinping, le président de la Chine, dit à ses soldats de se préparer pour la guerre, cela a tendance à attirer l’attention. Imaginez un grand général hurlant « En garde ! », mais version 2024, et avec une touche de diplomatie asiatique. C’est exactement ce qui vient de se passer. Cet article décortique pourquoi Xi Jinping exhorte son armée à renforcer ses préparatifs de guerre et ce que cela signifie pour la Chine, Taïwan et, bien sûr, le reste du monde. Attachez vos ceintures, car la route risque d’être agitée.
Les Grandes Manœuvres Près de Taïwan
La tension dans la région du détroit de Taïwan est loin d’être une nouveauté. Ces derniers mois, la Chine a intensifié ses exercices militaires près de l’île, et ça n’est pas qu’une simple répétition du 14 juillet chinois. Les manœuvres militaires récentes ont eu lieu juste avant l’ordre de Xi Jinping, comme pour dire : « Taïwan, nous sommes prêts, et nous avons les muscles bien échauffés. »
L’annonce de Xi a été faite le 17 octobre 2024, lors de sa visite dans une brigade de la Force des Fusées de l’Armée populaire de libération (APL). La consigne est claire : « Renforcer les préparatifs de guerre, assurer une préparation au combat fiable. » Traduction ? Les gars, il est temps de se mettre sérieusement au boulot.
Taïwan : L’île de la Discorde
Il est impossible de parler de la montée en puissance de la Chine sans mentionner Taïwan. Pour le Parti communiste chinois (PCC), Taïwan est une province rebelle qui doit être réintégrée au giron national, et il n’y a pas de « peut-être » qui tienne. Xi Jinping n’a jamais caché son intention d’assurer cette « réunification » par tous les moyens, y compris la force.
La communauté internationale, de son côté, marche sur des œufs. Les États-Unis, en particulier, soutiennent Taïwan – mais sans la reconnaissance officielle, histoire de ne pas froisser les nerfs très sensibles de la Chine. Le soutien militaire américain à Taïwan ressemble un peu à une partie de poker où chacun essaie de deviner la main de l’autre, et Xi Jinping vient de jeter quelques jetons de plus dans le pot.
Préparatifs de Guerre : Un Message à Qui de Droit
Quand Xi parle de « préparatifs de guerre », il envoie un message très clair à plusieurs destinataires. Aux États-Unis, d’abord. Xi veut montrer qu’il ne reculera pas si les choses se corsent autour de Taïwan. Aux Taïwanais ensuite, en leur rappelant que la réunification, pacifique ou non, reste à l’ordre du jour. Enfin, à son propre peuple. Le nationalisme est un outil puissant pour les dirigeants, et renforcer la préparation de l’armée fait partie de la stratégie de Xi pour maintenir le soutien populaire.
La dernière fois qu’on a vu ce genre de rhétorique, c’était lors des grandes tensions avec l’Inde le long de la frontière himalayenne, ou pendant les échauffourées en mer de Chine méridionale. Xi utilise un langage qui rassure les faucons chez lui et qui, en même temps, fait passer un frisson sur les échiquiers diplomatiques mondiaux.
La Force des Fusées et le Développement Militaire Chinois
Il est intéressant que Xi Jinping ait choisi de rendre visite à une brigade de la Force des Fusées. Cette branche de l’APL est responsable des missiles balistiques et représente une partie cruciale de la capacité de dissuasion de la Chine. En clair, c’est le « gros bâton » que la Chine peut montrer sans avoir besoin de parler trop fort.
Ces forces sont également au cœur de la stratégie anti-accès/deni de zone (A2/AD) de la Chine. Cela signifie que si jamais une confrontation directe éclate, la Chine voudrait s’assurer que ses adversaires restent à bonne distance – loin de Taïwan, et loin de ses côtes. La capacité de frappe à longue portée est un atout majeur pour Xi dans sa stratégie de dissuasion.
Les Répercussions pour la Région et au-Delà
L’appel de Xi à renforcer les préparatifs de guerre n’est pas simplement une question entre la Chine et Taïwan. C’est aussi une question de positionnement régional et mondial. Le Japon et la Corée du Sud, deux grands voisins de la Chine, ne peuvent pas simplement ignorer ces mouvements. Les tensions montent dans la région Asie-Pacifique, et chaque geste de Xi est scruté, analysé et contrebalancé par des alliances, notamment le Quad (les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie).
La Russie, quant à elle, reste un partenaire stratégique, même si elle n’a pas vraiment les moyens d’aider la Chine dans un conflit ouvert contre les États-Unis et leurs alliés. Moscou et Pékin partagent la même vision d’un monde multipolaire, mais leur alliance est basée sur une convergence d’intérêts plutôt que sur une véritable camaraderie.
Que Dit la Communauté Internationale ?
Pour la plupart des pays occidentaux, la réponse est prudente. Personne ne veut énerver la deuxième économie mondiale, mais personne ne veut non plus laisser Taïwan se faire avaler. Les diplomates jonglent entre déclarations de soutien à Taïwan et précautions pour ne pas froisser la Chine. La situation devient une véritable équation à plusieurs inconnues, où chaque erreur de calcul pourrait coûter cher.
Les Réactions à l’Intérieur de la Chine
Sur le plan intérieur, Xi Jinping profite également de ces tensions pour renforcer le sentiment nationaliste. Les médias d’État relayent des images de soldats motivés, de missiles prêts à partir, et de généraux très sérieux. La population chinoise est ainsi confortée dans l’idée que leur pays est non seulement puissant, mais aussi prêt à protéger ses intérêts face à l’agression étrangère. Cela permet à Xi de détourner l’attention des problèmes économiques ou des critiques internes sur sa gestion.
Une Strégie de Dissuasion ou une Réelle Volonté d’En Découdre ?
Une question reste en suspens : la Chine veut-elle vraiment entrer en guerre, ou est-ce simplement un jeu de dissuasion ? Xi Jinping est un stratège. Il sait que la force militaire est un outil puissant, mais il sait aussi que la guerre peut être coûteuse, incertaine et, en fin de compte, dangereuse pour son régime. Le renforcement des préparatifs de guerre est peut-être plus une manière de montrer que la Chine est sérieuse, qu’elle ne se laissera pas intimider, et qu’elle est prête à aller jusqu’au bout si elle y est contrainte.
Conclusion
L’appel de Xi Jinping à renforcer les préparatifs de guerre est un épisode de plus dans le feuilleton des tensions autour de Taïwan. Il envoie un signal fort à ses voisins, à ses alliés et à ses adversaires. Ce n’est pas simplement une question de préparation militaire ; c’est aussi une manière de rappeler que la Chine est prête à défendre ce qu’elle considère être son territoire, et qu’elle est prête à utiliser la force si nécessaire. L’avenir de Taïwan reste incertain, mais une chose est sûre : les prochains mois seront cruciaux pour l’équilibre des pouvoirs en Asie et au-delà.