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Les relations entre la Chine et la Russie ne cessent de s’approfondir, et le mois de septembre 2024 marque une nouvelle étape importante dans leur coopération avec l’organisation d’exercices militaires conjoints. Ces manœuvres s’inscrivent dans un contexte géopolitique tendu, notamment en raison des conflits en Ukraine et des tensions avec l’OTAN. Cet article décrypte les enjeux et les implications de cette collaboration militaire de plus en plus visible.
Une alliance militaire qui s’affirme
L’idée d’une coopération militaire entre la Chine et la Russie n’est pas nouvelle, mais ces exercices, prévus en septembre 2024, revêtent une importance particulière. Ils illustrent l’affirmation croissante de cette alliance face aux influences occidentales, notamment l’OTAN. En effet, l’OTAN, qui a intensifié ses critiques envers la Chine, qualifie ce pays d' »enabler » dans le conflit ukrainien, l’accusant de soutenir indirectement la Russie dans ses actions militaires.
Ces exercices militaires vont au-delà d’un simple entraînement tactique : ils sont un message fort envoyé à l’Occident. Cette démonstration de force vise à montrer que, malgré les sanctions économiques et la pression diplomatique, ces deux puissances sont prêtes à unir leurs forces pour défendre leurs intérêts communs.
Les objectifs des exercices conjoints
Mais que contiennent exactement ces exercices ? Selon les sources officielles, ils incluront des simulations d’attaques aériennes, des entraînements au sol, ainsi que des opérations navales complexes. Ces exercices visent à améliorer l’interopérabilité entre les forces armées des deux pays. Cela signifie que les militaires russes et chinois s’entraînent à opérer ensemble de manière plus fluide et coordonnée.
C’est un détail crucial : dans un scénario où la Chine et la Russie seraient engagées simultanément dans des conflits séparés, cette interopérabilité pourrait leur permettre de se soutenir mutuellement de manière beaucoup plus efficace. Par ailleurs, il est à noter que ces manœuvres se dérouleront non seulement en mer, mais aussi dans des espaces aériens stratégiques, augmentant ainsi la portée et l’impact de l’exercice.
Un timing stratégique
Le choix de la date de ces exercices n’est pas anodin. Ils interviennent alors que le monde est encore sous le choc de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et que les tensions autour de Taïwan restent vives. En effet, la Chine a multiplié ces derniers mois les démonstrations de force près de l’île, ce qui inquiète de plus en plus les États-Unis et leurs alliés dans la région indo-pacifique.
Dans ce contexte, ces exercices peuvent être perçus comme un rappel pour l’Occident que la Russie et la Chine ne sont pas isolées. Elles veulent montrer qu’elles restent des acteurs mondiaux capables d’influencer la géopolitique de manière significative.
L’OTAN et l’Occident : des spectateurs attentifs
Bien sûr, l’organisation de ces manœuvres ne passe pas inaperçue du côté des puissances occidentales. Les États-Unis, notamment, suivent de très près ces exercices militaires, tout comme les membres de l’OTAN. Les experts s’accordent à dire que ces manœuvres sont avant tout symboliques, mais qu’elles pourraient avoir des conséquences sur les équilibres stratégiques dans la région.
En effet, si la Chine et la Russie continuent de renforcer leur coopération militaire, cela pourrait pousser l’OTAN à réagir en augmentant sa présence dans la région indo-pacifique, ou en intensifiant son soutien à Taïwan et à l’Ukraine. En clair, ces manœuvres risquent d’accroître la tension déjà palpable entre les blocs Est et Ouest.
La position de la Chine dans le conflit ukrainien
Même si la Chine se présente officiellement comme neutre dans le conflit en Ukraine, il est difficile de croire à une véritable impartialité. Pékin a en effet été accusé à plusieurs reprises de soutenir discrètement la Russie, que ce soit par des échanges commerciaux ou par une couverture diplomatique sur la scène internationale.
Ces exercices militaires conjoints peuvent donc aussi être vus comme une manière pour la Chine de réaffirmer son soutien à la Russie, sans pour autant entrer directement dans le conflit. C’est une stratégie habile qui permet à Pékin de maintenir un équilibre entre ses intérêts économiques mondiaux et son ambition de renforcer ses liens avec Moscou.
Une coopération qui va au-delà du militaire
Si la coopération militaire entre la Chine et la Russie attire l’attention des médias, il ne faut pas oublier que leur partenariat va bien au-delà du domaine de la défense. Les deux pays collaborent également dans les secteurs de l’énergie, des technologies, et même de l’exploration spatiale.
Dans le domaine de l’énergie, par exemple, la Russie reste un fournisseur clé pour la Chine, notamment en raison des sanctions occidentales qui ont considérablement réduit les débouchés de la Russie en Europe. Cette relation énergétique est donc cruciale pour Moscou, qui cherche de nouveaux marchés pour compenser la perte de ses partenaires européens.
Le retour en force de la Russie sur la scène militaire
Pour la Russie, ces exercices sont également l’occasion de montrer qu’elle n’a pas perdu sa puissance militaire, malgré les lourdes pertes subies en Ukraine. Moscou a toujours misé sur ses forces armées pour maintenir son influence sur la scène internationale, et ces manœuvres conjointes sont une manière de rappeler au monde qu’elle reste une puissance avec laquelle il faut compter.
Il est aussi possible que la Russie utilise ces exercices pour tester de nouveaux équipements ou tactiques qui pourraient être utiles dans le conflit ukrainien. En effet, les exercices militaires ne servent pas uniquement à s’entraîner : ils sont aussi l’occasion d’évaluer l’état de préparation des troupes et de mettre à l’épreuve de nouvelles technologies.
Et si cette coopération militaire durait ?
La question qui se pose désormais est la suivante : cette coopération militaire entre la Chine et la Russie est-elle temporaire, ou bien s’agit-il d’une alliance à long terme ? Si les deux pays ont des intérêts communs aujourd’hui, notamment pour contrer l’influence de l’Occident, il est difficile de prédire si leur partenariat militaire se poursuivra dans le futur.
D’une part, la Chine et la Russie ont des motivations stratégiques différentes. Pékin cherche à étendre son influence dans le Pacifique, tandis que Moscou est davantage préoccupé par l’Europe de l’Est. Ces divergences d’intérêts pourraient limiter la profondeur de leur coopération militaire.
D’autre part, il est aussi possible que ces deux pays continuent de renforcer leurs liens militaires et économiques pour créer un front commun face aux sanctions et pressions occidentales. Quoi qu’il en soit, l’avenir de cette alliance dépendra probablement de l’évolution de la situation en Ukraine et des tensions autour de Taïwan.
Conclusion : Un partenariat en pleine expansion
Les exercices militaires conjoints entre la Chine et la Russie en septembre 2024 marquent une nouvelle étape dans leur partenariat stratégique. Ces manœuvres sont autant une démonstration de force qu’un signal envoyé à l’Occident, affirmant que ces deux puissances ne se laisseront pas isoler sur la scène internationale.
L’issue de ces exercices, et l’avenir de la coopération militaire entre la Chine et la Russie, seront des éléments à surveiller de près dans les mois à venir. Ce qui est sûr, c’est que cette alliance inattendue entre deux puissances qui, historiquement, n’ont pas toujours été alliées, pourrait bien bouleverser les équilibres mondiaux.
