La Nouvelle Réglementation des Drones de l’UE : Des dizaines de milliers de pilotes suisses non enregistrés – et certains entrepreneurs ont abandonné

Introduction

Depuis le début de l’année, le laisser-faire est révolu : toute personne possédant un drone et l’utilisant doit s’inscrire auprès de l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) en Suisse. La seule exception concerne les détenteurs d’aéronefs de moins de 250 grammes, non équipés d’une caméra, d’un microphone ou d’autres capteurs pour la collecte de données personnelles. Cependant, ces exceptions sont rares.

Un an après la mise en place de la nouvelle loi, il est évident que des dizaines de milliers de personnes n’ont pas encore respecté cette obligation d’inscription, même si la procédure est gratuite et prend quelques minutes à peine. Les chiffres précis concernant le nombre de drones en circulation en Suisse restent incertains.

Le nombre de drones enregistrés

Actuellement, il y a 66 500 personnes et 2 600 entreprises qui ont enregistré au moins un drone auprès de l’OFAC. De plus, l’OFAC a délivré 46 300 attestations de compétence pour les catégories A1/A3, ainsi que 13 530 pour la catégorie A2.

Ces attestations sont obtenues après avoir suivi une formation avec succès. Cependant, les détenteurs d’aéronefs de moins de 250 grammes sont exemptés de l’obligation de formation et d’examen. Selon les estimations, cela représente moins de 20 % des pilotes de drones. Pour les drones de plus de 900 grammes, ainsi que pour ceux qui sont utilisés loin des zones peuplées, une formation en ligne d’environ deux heures est suffisante. Pour les drones plus volumineux, une épreuve pratique auprès de l’OFAC est nécessaire.

L’absence de statistiques précises

Cependant, il est difficile de dire si ces 66 000 inscriptions sont beaucoup ou peu. De plus, personne ne sait exactement combien de pilotes de drones opèrent illégalement. Il n’existe pas de statistiques fiables sur le nombre d’aéronefs sans pilote en circulation. L’OFAC se réfère à un rapport de l’Association suisse de l’industrie des drones (ASID).

Selon ce rapport, environ 56 000 drones ont été vendus en 2021, dont plus de 80 % à des fins récréatives. Les auteurs estimaient alors que la demande augmenterait de 7 % chaque année. Selon ces chiffres, il y aurait donc plusieurs centaines de milliers de drones en Suisse.

Les estimations divergentes

Cependant, l’Association suisse des drones estime que seuls 30 000 drones ont été vendus, en excluant les “jouets”. L’OFAC avait déjà estimé en 2021 que le nombre d’opérateurs suisses, non pas de drones, était de 100 000. Il est donc probable que ce chiffre ait augmenté depuis.

Les drones inutilisés

Il est important de noter que l’obligation d’enregistrement ne s’applique que si vous utilisez effectivement un drone. Ainsi, si vous avez reçu un drone pour Noël en 2020, l’avez utilisé quelques fois dans votre jardin, puis rangé depuis, vous n’avez pas besoin de vous enregistrer. Cependant, cela peut ne pas être clair pour tout le monde, car les informations fournies par l’OFAC ne sont pas toujours explicites à ce sujet.

De plus, les drones sont des produits technologiques en constante évolution. Les passionnés et les professionnels qui utilisent ces dispositifs possèdent généralement plusieurs drones. Par conséquent, le nombre de drones vendus est certainement supérieur au nombre de pilotes.

Les touristes et les règles

Indépendamment du nombre exact de drones en circulation, il y aura de nombreuses personnes qui ont fait voler leur drone sans s’inscrire ni suivre une formation au cours de l’année. Parmi elles, il y a probablement des touristes qui ne sont pas familiers avec les règles en vigueur dans l’ensemble de l’Europe.

Cependant, depuis septembre, l’OFAC peut infliger des amendes en ce qui concerne l’obligation d’inscription et de formation. Jusqu’à présent, les sanctions n’ont pas été sévères, car la Suisse a d’autres priorités que de traquer les amateurs de drones non enregistrés.

L’importance de la sensibilisation

Selon Gilbert Wyrsch, qui propose des cours de drone professionnels dans le canton de Zurich, les autorités sont pragmatiques en ce qui concerne la nouvelle réglementation. Cependant, il souligne qu’il est essentiel que chaque utilisateur s’inscrive et suive la formation obligatoire. Il affirme que “ce qui est ennuyeux, c’est quand quelque chose se produit”.

L’objectif de ces nouvelles réglementations est de permettre l’identification d’un drone en cas d’accident ou de problème. La réglementation de l’UE, adoptée par la Suisse, vise à mettre fin au chaos législatif et à sensibiliser les exploitants à certaines questions préventives.

La sécurité avant tout

Il convient de noter que ces mesures visent principalement à prévenir les accidents, même si les incidents graves sont rares. Selon les données de l’OFAC, il n’y a eu que deux “incidents graves” depuis 2014 et sept accidents. L’office n’a pas précisé si des drones étaient impliqués dans ces chiffres.

La plupart des drones sont utilisés dans la catégorie dite “ouverte”, qui ne nécessite pas d’autorisation. Cependant, en fonction du modèle utilisé, des distances horizontales minimales doivent être respectées depuis le début de l’année. De plus, une altitude maximale de vol de 120 mètres par rapport au sol a été instaurée.

Les sanctions pour non-respect des règles

Cependant, certaines règles étaient déjà en vigueur auparavant, notamment les restrictions géographiques (surtout autour des aéroports), la nécessité de garder un contact visuel avec le drone, le respect de la vie privée des autres et l’interdiction de survoler des rassemblements de personnes. À cet égard, l’OFAC a déjà infligé des sanctions : 16 amendes en 2020, 8 en 2021 et 11 en 2022.

Un an de nouvelles réglementations

Cela fait maintenant un an que les nouvelles réglementations sont en place. L’OFAC dresse un bilan “globalement positif”, même si de nombreux pilotes étaient dépassés par les règles au début et ont contacté directement l’office. Une communication plus intensive a été nécessaire au début.

Cependant, dans l’industrie, les avis sont mitigés. Dominique Peter, président de l’Association suisse des drones civils, reconnaît que l’OFAC a la volonté de trouver des solutions pragmatiques. Cependant, il estime que la base réglementaire est stricte. Pour certaines applications, telles que les vols avec des drones lourds au-dessus de zones habitées, des autorisations spéciales coûteuses sont désormais nécessaires, ce qui rend difficile la rentabilité de certaines missions professionnelles. Cela a conduit à l’abandon de certaines entreprises de drones au cours des derniers mois.

Conclusion

En fin de compte, il est clair que la réglementation des drones en Suisse a connu des évolutions importantes au cours de la dernière année. Alors que des milliers de pilotes se sont conformés aux nouvelles règles, il reste encore beaucoup à faire pour sensibiliser les utilisateurs et garantir la sécurité dans l’utilisation des drones. La Suisse continue de faire face à des défis liés à la réglementation des drones, mais elle semble prendre des mesures positives pour garantir que ces appareils soient utilisés de manière responsable et en toute sécurité.

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