Le Triomphe d’Epic Games
Epic Games, le célèbre éditeur du jeu à succès « Fortnite », vient de remporter une bataille juridique cruciale contre Google. Cette victoire met en lumière les questions cruciales liées au monopole des géants de la technologie. En effet, Epic Games avait déjà intenté un procès similaire contre Apple et perdu précédemment. Cette affaire met en évidence la lente érosion des monopoles détenus par ces deux géants du numérique, Google et Apple.
La Justice et son Inconstance
Le système judiciaire repose sur des principes fondamentaux qui régissent la société, mais il est important de se rappeler que les juges sont des êtres humains et que la constance de leurs décisions n’est pas toujours garantie. Cette inconstance de la justice s’est manifestée récemment lorsqu’un juge américain a rendu un verdict favorable à Epic Games dans son litige contre Google. Pourtant, Epic Games avait déjà été débouté dans une affaire similaire en 2021, mais cette fois contre Apple. Les deux affaires portaient sur la question de savoir si ces géants abusaient de leur position dominante dans les magasins d’applications des smartphones pour entraver la concurrence.
Les Enjeux du Procès
Le litige opposant Epic Games à Google tourne autour du désir de l’éditeur de créer sa propre boutique d’applications, lui permettant de commercialiser ses jeux sans avoir à payer des commissions exorbitantes au Google Play Store. Dans les deux cas, ces géants perçoivent environ 30 % du prix des achats effectués via leurs plateformes, et il n’existe pas d’alternative viable, car la majorité des téléphones fonctionnent soit sous Android de Google, soit sous iOS d’Apple.
Le Monopole Lucratif
Il est crucial de comprendre que les enjeux financiers de ces monopoles sont considérables. Le marché en question représente environ 500 milliards de dollars, et les deux gardiens, souvent désignés sous le terme anglo-saxon « gate keepers », exercent un contrôle étroit sur l’accès à ce marché. Cette situation est communément appelée un « duopole », la forme la plus avancée et la plus stable du monopole. Les chiffres du procès révèlent que Google aurait généré près de 12 milliards de dollars (soit 11,1 milliards d’euros) de bénéfices rien qu’en 2021, avec une marge bénéficiaire de 70 %. Il est difficile d’imaginer une rentabilité plus élevée. Pour Apple, cette activité représente une part substantielle de ses revenus, avec plus de 80 milliards de dollars de chiffre d’affaires.
Le Pouvoir des Géants de la Technologie
Selon le Wall Street Journal, Google et Apple gagneraient davantage d’argent grâce aux jeux vidéo que les éditeurs Microsoft, Activision, Nintendo et Sony réunis. Ces activités sont devenues essentielles pour ces entreprises, notamment face à la stagnation des ventes de smartphones dans le monde. Pour protéger leurs systèmes d’exploitation, ils bloquent systématiquement toute initiative concurrente. Cette connivence est telle que Google verse chaque année 20 milliards de dollars à Apple pour être son moteur de recherche par défaut.
La Lutte Contre le Monopole
Partout dans le monde, les autorités et les organismes de réglementation tentent de briser cette rente considérable. Le département de la justice américain mène un procès historique contre Google, tandis que l’Union européenne élabore sa propre législation pour lutter contre l’abus de pouvoir des « gate keepers ». Cependant, l’érosion de ce monopole se fait encore trop lentement, et il faudra encore de nombreuses années de bataille juridique pour que les gardiens du monopole consentent à céder un peu de leur pouvoir.
Conclusion
En conclusion, le combat juridique entre Epic Games et les géants du numérique, Google et Apple, met en lumière les enjeux cruciaux liés au monopole dans le secteur des applications mobiles. Les chiffres colossaux en jeu et l’impact sur l’innovation et la concurrence font de ces affaires des points de discussion majeurs dans le domaine de la technologie. Alors que la justice cherche à réguler ces monopoles, il est évident que la route vers une véritable concurrence sera longue et semée d’obstacles. La question qui se pose maintenant est de savoir si les « gate keepers » seront prêts à céder une partie de leur pouvoir dans l’intérêt de l’innovation et de la diversité sur le marché des applications mobiles.