La Route Périlleuse vers Raja-Jooseppi
La station frontalière la plus septentrionale de Raja-Jooseppi se trouve à 170 kilomètres de Salla. La frontière entière entre la Finlande et la Russie s’étend sur 1340 kilomètres. Elle est à la fois une frontière extérieure de Schengen et une frontière de l’OTAN. Le voyage jusqu’à Raja-Jooseppi est difficile, mais réalisable, du moins si l’on dispose de l’aide de locaux.
Les autorités russes ne sont pas les seules à s’intéresser au transport des demandeurs d’asile. Sur les réseaux sociaux, des trajets de la Russie vers la Finlande sont proposés depuis plusieurs jours. Quelqu’un demande 2000 dollars pour un trajet en voiture de Moscou à la frontière finlandaise, vélo inclus. La police finlandaise suspecte que des organisations criminelles se cachent derrière de telles offres.
Dans le groupe Facebook arabe « Migration de la Russie vers la Finlande et l’UE », des covoiturages vers Raja-Jooseppi étaient déjà recherchés jeudi.
De nombreux membres discutent de manière anonyme, mais un homme se faisant appeler Muzafar Othmann est particulièrement actif dans le groupe. Il prétend connaître la procédure à la frontière : « À la frontière russe, ils vérifient votre passeport, qui est valide en Russie. Ensuite, ils disent : C’est la porte vers la Finlande, entrez. En Finlande, vous pouvez choisir de fournir vos empreintes digitales là-bas ou d’être expulsé vers l’un de vos pays européens préférés. »
En réalité, il semble que de nombreuses personnes soient intéressées par la poursuite de leur voyage. Un utilisateur anonyme demande : « Y a-t-il un taxi de la Finlande vers l’Allemagne ? » Un autre veut savoir s’il est possible de voyager de la Finlande vers la Norvège.
Frontière fermée, d’autres groupes en route
Jeudi, 58 personnes ont demandé l’asile à Salla, dont cinq femmes. À Vartius, ils étaient 34. Selon la garde-frontière finlandaise, d’autres groupes ont été repérés du côté russe de la frontière, se déplaçant en direction de la Finlande près de Salla.
Les postes frontières ont été fermés à 14 heures et à 16 heures dans le cadre des horaires d’ouverture normaux et ne seront pas rouverts pour le moment. La Finlande prévoit d’accueillir des personnes particulièrement vulnérables à Salla même après la fermeture.
Les enjeux de la crise migratoire à la frontière russo-finlandaise
La crise migratoire à la frontière entre la Russie et la Finlande est devenue un sujet brûlant de préoccupation tant pour les autorités finlandaises que pour les autorités russes. La frontière entre les deux pays, longue de 1340 kilomètres, est à la fois une frontière extérieure de Schengen et une frontière de l’OTAN, ce qui en fait une zone sensible sur le plan géopolitique.
Le voyage des demandeurs d’asile depuis Moscou jusqu’à la frontière finlandaise, en particulier à Raja-Jooseppi, est difficile et périlleux. La région est peu peuplée et les conditions météorologiques peuvent être extrêmes, en particulier pendant l’hiver. Cependant, avec l’aide de locaux, il est possible de franchir cette frontière.
Les autorités finlandaises ont exprimé leur préoccupation face aux offres de trajets en provenance de Russie, proposant des tarifs allant jusqu’à 2000 dollars par personne pour un voyage en voiture jusqu’à la frontière finlandaise. Elles soupçonnent la présence de réseaux criminels derrière de telles offres, exploitant la vulnérabilité des personnes cherchant à fuir vers l’Union européenne.
Sur les réseaux sociaux, en particulier dans les groupes liés à la migration de la Russie vers la Finlande et l’UE, de nombreuses discussions ont eu lieu concernant les trajets et les possibilités de continuer le voyage une fois arrivé en Finlande. Certains cherchent à savoir s’il est possible de se rendre en Allemagne ou en Norvège depuis la Finlande.
La situation a pris une tournure encore plus complexe avec la fermeture des postes frontières de Salla. Jeudi, un nombre important de demandeurs d’asile ont sollicité l’asile à Salla et Vartius, et d’autres groupes ont été repérés du côté russe de la frontière se déplaçant en direction de la Finlande. Les autorités finlandaises ont décidé de fermer temporairement les postes frontières en raison de la pression migratoire.
Malgré la fermeture des postes frontières, la Finlande prévoit d’accueillir les personnes vulnérables à Salla et de leur fournir une assistance. Cette crise migratoire met en évidence les défis complexes auxquels sont confrontés les pays frontaliers de l’Union européenne en matière de gestion des flux migratoires.
Les implications géopolitiques
La frontière entre la Russie et la Finlande est un point de convergence de plusieurs enjeux géopolitiques. En tant que frontière extérieure de Schengen, elle est un point d’entrée potentiel dans l’Union européenne pour ceux qui cherchent l’asile ou l’immigration. De plus, en tant que frontière de l’OTAN, elle revêt une importance stratégique dans le contexte plus large des relations entre l’Alliance atlantique et la Russie.
La crise migratoire actuelle met en lumière les vulnérabilités de cette frontière et la nécessité d’une coopération internationale pour faire face à ces défis. Les autorités finlandaises collaborent étroitement avec leurs homologues russes pour gérer la situation et prévenir les activités criminelles liées à la migration.
La Russie, de son côté, doit également faire face à des pressions migratoires considérables à sa frontière sud, en particulier en provenance d’Asie centrale et du Caucase. Cela souligne l’importance d’une coopération bilatérale pour gérer ces flux migratoires et garantir la sécurité de la région.
Les défis humanitaires
Au-delà des enjeux géopolitiques, la crise migratoire à la frontière russo-finlandaise soulève des questions humanitaires importantes. Les demandeurs d’asile qui entreprennent ce voyage sont souvent confrontés à des conditions difficiles et à des risques pour leur sécurité.
Les autorités finlandaises sont conscientes de la nécessité de traiter ces personnes avec compassion et de respecter leurs droits fondamentaux. Cela inclut la fourniture d’un accueil adéquat, de soins médicaux si nécessaire, et de l’accès à des procédures d’asile équitables.
La fermeture temporaire des postes frontières ne signifie pas que la Finlande ferme ses portes aux demandeurs d’asile. Au contraire, le pays reste engagé à offrir une protection aux personnes vulnérables qui cherchent refuge sur son territoire.
Conclusion
La crise migratoire à la frontière entre la Russie et la Finlande met en lumière les complexités des enjeux géopolitiques, des défis humanitaires et des questions de sécurité qui entourent la migration. Les autorités finlandaises travaillent en étroite collaboration avec leurs homologues russes pour gérer la situation de manière responsable et respectueuse des droits de l’homme.
Il est essentiel de comprendre que derrière les chiffres et les statistiques se trouvent des individus en quête de sécurité et d’une vie meilleure. La Finlande, en tant que membre de l’Union européenne, continue de jouer un rôle clé dans la gestion de la migration et dans l’offre d’une protection aux personnes vulnérables.
La situation à la frontière russo-finlandaise évolue rapidement, et il est important de rester attentif aux développements futurs et aux mesures prises par les autorités pour faire face à cette crise migratoire complexe.