Introduction
La Chine, en tant que nation à la croissance rapide et diversifiée, est souvent au centre de l’attention internationale pour diverses raisons. L’une de ces raisons concerne les droits de l’homme et la liberté religieuse, en particulier en ce qui concerne la communauté musulmane chinoise, y compris les Hui-Chinois. Les dernières images satellites montrent une tendance alarmante à la destruction de mosquées en Chine, suscitant des préoccupations majeures au niveau international. Dans cet article, nous explorerons les récents développements concernant la destruction des mosquées en Chine, les raisons sous-jacentes à cette politique et les implications pour les minorités religieuses dans le pays.
La Destruction des Mosquées : Un Témoignage Troublant
Les récents rapports de l’organisation Human Rights Watch dévoilent une réalité alarmante : la destruction systématique des mosquées en Chine. Les images satellites montrent clairement des mosquées qui ont été complètement détruites ou dont certaines parties, telles que les minarets et les dômes, ont été démolies. Cette tendance inquiétante est particulièrement préoccupante pour la communauté musulmane chinoise, en particulier les Hui-Chinois.
Le Cas de Ningxia : Un Exemple Alarmant
Les images satellites ont mis en lumière la situation alarmante dans la région autonome de Ningxia, située dans le nord de la Chine. Cette région est majoritairement habitée par des musulmans Hui. Parmi les six mosquées du village étudié, trois d’entre elles ont vu leurs minarets et dômes démolis en 2020, tandis que les bâtiments principaux des autres ont été détruits. Cette destruction systématique a de graves conséquences sur la pratique de l’islam dans la région, et il est peu probable que ces mosquées puissent encore fonctionner comme des lieux de culte.
La « Sinisation » de la Population
Cette politique de destruction des mosquées s’inscrit dans le cadre de la volonté de la Communauté chinoise de promouvoir la « sinisation » de la population, c’est-à-dire l’assimilation de toutes les groupes ethniques à la culture dominante des Han-Chinois. Il s’agit d’une tentative de créer une uniformité culturelle dans tout le pays, au détriment des pratiques religieuses et culturelles des minorités ethniques, y compris les musulmans. Human Rights Watch qualifie cette politique d’effort systématique visant à restreindre la pratique de l’islam en Chine.
L’Inquiétude Mondiale
Jusqu’à présent, les preuves de la destruction des mosquées en Chine étaient principalement anecdotiques, comme des vidéos de démolitions ou de manifestations de protestation. Ce rapport de Human Rights Watch constitue donc une étape importante dans la documentation de cette grave violation des droits de l’homme. Il met en lumière la réalité de la persécution des minorités dans des régions moins médiatisées que le Tibet ou la région du Xinjiang, où les Ouïghours sont victimes de répression.
L’Étendue de la Destruction : Une Énigme
L’ampleur exacte de la destruction des mosquées en Chine reste difficile à quantifier. Les évaluations varient, mais toutes indiquent un problème grave. Selon le Australian Strategic Policy Institute, environ deux tiers des mosquées de Ningxia auraient été endommagées ou détruites depuis 2017. D’autres chercheurs, britanniques cette fois, estiment ce chiffre à un tiers. Quelle que soit la véritable ampleur de la destruction, il est indéniable que la liberté religieuse en Chine est sérieusement compromise.
Une Histoire de Répression Religieuse
La répression des religions en Chine n’est malheureusement pas nouvelle. Même pendant la Révolution culturelle, des temples, des mosquées et des églises ont été détruits. Selina Morell de la Société pour les peuples menacés souligne que cette persécution religieuse a une histoire longue et persistante en Chine.
Contradictions dans la Politique Étrangère
Ce qui rend cette situation encore plus complexe, c’est la contradiction apparente entre la politique intérieure et la politique étrangère de la Chine. Alors que le Parti communiste chinois adopte une politique répressive envers les minorités musulmanes à l’intérieur du pays, la Chine cherche à renforcer ses relations avec les pays arabes à l’étranger. Des diplomates de pays arabes se sont récemment réunis à Pékin pour discuter de questions importantes, mais l’islam ne semble pas être une priorité dans ces discussions.
Selon le spécialiste de la Chine, Ralph Weber, la priorité est plutôt de sécuriser des ressources importantes et d’équilibrer la prédominance américaine. La Chine tente de distinguer nettement sa politique intérieure de sa politique étrangère, en soutenant par exemple une solution à deux États pour Israël et la Palestine sans faire de parallèles avec ses propres conflits territoriaux.
Conclusion
La destruction des mosquées en Chine est une source de préoccupation croissante pour la communauté internationale. Les images satellites fournissent des preuves tangibles de cette politique inquiétante, qui entrave la liberté religieuse et les droits de l’homme en Chine. Il est essentiel que la communauté internationale continue de suivre de près la situation des minorités religieuses en Chine et fasse pression sur le gouvernement chinois pour mettre fin à ces violations des droits de l’homme.