Introduction
Le Kirghizistan, situé en Asie centrale, est un petit pays enclavé et dépourvu de ressources naturelles. Cependant, il occupe une place stratégique majeure dans la région en raison de son rôle en tant que base arrière pour divers groupuscules terroristes, de son importance en tant que nœud ferroviaire clé pour les Nouvelles Routes de la Soie chinoises, et de la présence de bases militaires russes sur son territoire. Dans cet article, nous explorerons en détail l’influence croissante de la Chine et de la Russie sur le Kirghizistan, ainsi que les enjeux politiques et économiques qui en découlent.
Une réunion de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS)
Du 24 au 27 octobre, le Kirghizistan a accueilli une réunion des chefs de gouvernement des États membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), une organisation qui comprend également le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. Cette réunion a été l’occasion pour le Premier ministre kirghize, Akylbek Japarov, de rencontrer son homologue chinois.
La Chine en Asie centrale : une influence grandissante
La Chine, de plus en plus entreprenante dans la région, cherche à renforcer ses relations avec les pays d’Asie centrale, notamment par le biais des Nouvelles Routes de la Soie. Cette initiative vise à créer des liaisons commerciales et logistiques entre la Chine et l’Europe en passant par l’Asie centrale. Le président français Emmanuel Macron s’est également rendu en Asie centrale pour renforcer les partenariats économiques, en particulier avec le Kazakhstan et l’Ouzbékistan.
Les défis de la Russie dans la région
En revanche, la Russie, qui avait autrefois une influence dominante dans la région, voit son autorité décliner. Les pays d’Asie centrale cherchent à diversifier leurs relations pour ne pas dépendre exclusivement de la Russie, en particulier depuis l’invasion de l’Ukraine. Cette situation a créé une certaine russophobie parmi les populations locales, qui se tournent de plus en plus vers d’autres partenaires, dont la Chine.
La Chine et le Kirghizistan : une relation complexe
Le président kirghiz Sadyr Japarov, au pouvoir depuis janvier 2021, cherche à se rapprocher de la Chine malgré une opinion publique kirghize souvent hostile à cette dernière. Cette relation complexe s’explique en partie par l’ingérence chinoise dans les affaires kirghizes, ainsi que par l’asymétrie entre la perception des dirigeants et celle de la population.
Un pays aux enjeux multiples
Le Kirghizistan, en raison de son manque de ressources naturelles, est un pays vulnérable qui suscite l’intérêt de divers acteurs, des groupuscules terroristes aux grandes puissances régionales. La Russie maintient une présence militaire significative dans le pays, tandis que la Chine investit massivement dans des projets d’infrastructure, tels que la construction de routes et de barrages.
La Chine et la Russie : des approches différentes
La Chine et la Russie adoptent des approches différentes pour influencer le Kirghizistan. La Chine mise sur des investissements à long terme dans les infrastructures, tandis que la Russie cherche à renforcer les liens militaires avec le pays. Cette concurrence entre les deux grandes puissances a des répercussions majeures sur la politique et l’économie kirghizes.
Conclusion
Le Kirghizistan est devenu un terrain d’affrontement géopolitique entre la Chine et la Russie, deux puissances qui cherchent à étendre leur influence dans la région. Malgré ses défis économiques et politiques, le pays reste un acteur clé dans l’équilibre fragile de l’Asie centrale. La situation évolue rapidement, et l’avenir du Kirghizistan dépendra en grande partie de sa capacité à gérer les pressions extérieures et à tirer parti de ses atouts géostratégiques.