Affaire des pièces de moteurs d’avion falsifiées : Safran évalue l’ampleur du problème

Une situation préoccupante pour l’industrie aéronautique

L’industrie aéronautique mondiale a récemment été secouée par une affaire de falsification de documents de certification de pièces de moteurs d’avion. Cette affaire a mis en lumière la nécessité d’une surveillance stricte de la chaîne d’approvisionnement et de la qualité des composants utilisés dans la fabrication des moteurs d’avion. Dans cet article, nous allons explorer les détails de cette affaire et examiner les mesures prises pour remédier à cette situation préoccupante.

Les origines de l’affaire

Tout a commencé lorsque Safran et GE Aerospace ont été alertés par une compagnie aérienne et un atelier de maintenance au sujet d’une pièce de rechange de CFM56 dont la certification semblait douteuse. Le certificat indiquait que la pièce avait été fabriquée chez CFM International, la coentreprise du Français Safran et de l’Américain GE. Cependant, une enquête rapide a révélé que le document était faux, et la pièce en question avait été fournie par la société britannique AOG Technics, qui n’avait aucun lien avec CFM International.

Les répercussions de la falsification

Cette découverte a conduit Safran et GE Aerospace à porter plainte contre AOG Technics. Les autorités de certification, notamment la FAA (Administration fédérale américaine de l’aviation) et l’AESA (Agence européenne de la sécurité aérienne), ont également été alertées et ont lancé une enquête conjointe pour déterminer l’ampleur de la falsification et ses implications pour la sécurité aérienne.

L’évaluation de l’ampleur du problème

Un mois après la découverte initiale, CFM International est enfin en mesure d’évaluer l’ampleur du problème. La Haute cour de Londres avait donné à AOG Technics un délai de 14 jours pour remettre au fabricant de moteurs d’avions CFM la documentation nécessaire. À ce stade, 126 moteurs contenant des pièces fournies par AOG Technics ont été identifiés, dont 16 dans les ateliers de maintenance de CFM et 110 dans des ateliers tiers.

Les moteurs concernés

Les moteurs affectés par cette affaire sont de type CFM56, qui équipent une variété d’avions, notamment les Airbus A320 et les Boeing 737 NG. Ces moteurs ont été produits en grand nombre au cours des dernières décennies, avec 22 600 toujours en service parmi les 34 000 fabriqués.

Les mesures prises pour remédier à la situation

Face à cette situation préoccupante, CFM International travaille en étroite collaboration avec les compagnies aériennes pour retirer rapidement les pièces non-autorisées des moteurs en service, conformément aux recommandations des autorités de régulation, notamment l’EASA européenne et la FAA américaine.

L’EASA a demandé aux propriétaires d’aéronefs et aux organismes de maintenance d’inspecter leurs archives pour déterminer si des pièces d’appareils ou de moteurs ont été obtenues auprès d’AOG Technics, directement ou indirectement, et de vérifier l’authenticité de leurs certificats. En cas de falsification avérée, il est recommandé de retirer les pièces concernées et de les remplacer par des pièces approuvées.

L’absence de documentation falsifiée pour les pièces critiques

Il est important de noter que, jusqu’à présent, aucune documentation falsifiée liée à des pièces à durée de vie limitée, telles que les pièces les plus critiques, n’a été identifiée. La majorité des pièces concernées sont des composants ne disposant pas de numéro de série, tels que des boulons, écrous, rondelles, joints et bagues, ce qui rend leur traçabilité plus difficile.

Les complexités de la chaîne d’approvisionnement

En outre, il a été révélé que certaines des pièces en question avaient été acquises par les ateliers de maintenance de CFM soit directement auprès d’une entité de CFM, soit auprès de fournisseurs tiers ayant acquis des pièces d’AOG Technics sans savoir que leur documentation était falsifiée. Les ateliers de maintenance de CFM s’approvisionnent en pièces détachées auprès de 587 fournisseurs tiers ou directement auprès de CFM, ce qui souligne les complexités de la chaîne d’approvisionnement dans l’industrie aéronautique.

Les prochaines étapes

L’enquête menée par la FAA et l’AESA ainsi que la procédure judiciaire en cours permettront de déterminer l’ampleur réelle de cette affaire. Il est essentiel de garantir la sécurité et la fiabilité des moteurs d’avion, et toute pièce défectueuse ou non authentique doit être retirée de manière proactive pour éviter tout risque pour les passagers et les équipages.

En conclusion, l’affaire des pièces de moteurs d’avion falsifiées est un rappel de l’importance cruciale de la qualité et de la traçabilité des composants dans l’industrie aéronautique. Les leçons tirées de cette affaire devraient inciter l’industrie à renforcer ses procédures de contrôle de la qualité et de vérification de l’authenticité des pièces, afin de garantir la sécurité continue des vols commerciaux.

Pour en savoir plus sur cette affaire en cours et les mesures prises pour y remédier, restez à l’écoute pour les dernières mises à jour.

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