Avec l’essor post-pandémique des visiteurs et un intérêt croissant pour rendre le tourisme bénéfique aux communautés locales, de nombreuses villes européennes cherchent de nouvelles façons de taxer les visiteurs. Cette tendance est principalement motivée par la crise climatique qui pousse les communautés locales à protéger leur environnement et par la nécessité de financer des améliorations urbaines qui profitent à la fois aux visiteurs et aux résidents.
Les taxes touristiques en Europe
Les taxes touristiques sont désormais courantes en Europe. Selon un rapport de 2020, 21 des 30 pays sondés avaient des taxes sur l’hébergement touristique, généralement comprises entre 0,50 et 3 euros par personne et par nuit. Les pays du sud et de l’ouest de l’Europe, où le tourisme représente une part plus importante de l’économie nationale, sont plus enclins à avoir des taxes touristiques. Cependant, on s’attend à ce que les pays du nord de l’Europe imposent bientôt des taxes similaires, en raison de la crise climatique, du regain de tourisme post-pandémique et de l’intérêt croissant pour un tourisme bénéfique aux communautés locales.
Barcelone : des taxes pour financer des améliorations urbaines
Barcelone, l’une des destinations touristiques les plus populaires d’Europe, a récemment introduit une « surtaxe de la ville » pour les visiteurs, en plus de la taxe d’hébergement existante (de 1 à 3,50 euros par nuit). Cette surtaxe, qui s’applique aux séjours touristiques ainsi qu’aux visiteurs de croisières, permettra de générer 52 millions d’euros cette année. Ces fonds seront utilisés pour des espaces publics, la protection de l’environnement et l’application des lois régissant les locations touristiques, entre autres activités. Cette mesure vise à assurer que le tourisme à Barcelone bénéficie à la fois aux visiteurs et aux habitants.
Dubrovnik : une taxe sur les croisières pour financer des améliorations routières
Dubrovnik, en Croatie, a également imposé une taxe sur l’hébergement (2,65 euros par personne et par nuit d’avril à septembre, et 1,86 euro le reste de l’année). En 2019, la ville a introduit une taxe supplémentaire sur les croisières en réponse à une affluence touristique importante. Cette taxe sur les croisières devrait rapporter 750 000 euros cette année, des fonds qui seront investis dans l’amélioration des routes de la ville. Le maire de Dubrovnik a qualifié cette taxe de « gagnant-gagnant » car elle permet aux citoyens de voir les avantages économiques du tourisme.
Amsterdam : des taxes pour limiter la croissance touristique
Amsterdam, confrontée à une croissance touristique rapide ces dernières années, a également adopté des taxes touristiques. Ces taxes, qui ont été introduites en 1973, sont utilisées pour améliorer les espaces publics dans les quartiers moins fréquentés par les touristes, assurant ainsi que l’ensemble de la ville profite du tourisme. Les taxes comprennent une taxe d’hébergement de 7 % du coût de l’hôtel, plus un montant forfaitaire de 3 euros par personne et par nuit. Pour les locations d’appartements à court terme, la taxe est de 10 % par nuit. Amsterdam envisage d’augmenter ces taxes pour limiter la croissance touristique excessive.
Impact des taxes touristiques
Bien que les taxes touristiques n’aient pas un impact significatif sur la demande des visiteurs, elles permettent de générer des fonds importants pour des améliorations urbaines, telles que le nettoyage des rues et les travaux routiers. Ces améliorations profitent à la fois aux touristes et aux résidents. De plus, les taxes touristiques aident à atténuer les problèmes causés par les foules de touristes dans certaines villes européennes.
Conclusion
Les taxes touristiques sont devenues une réalité pour de nombreuses destinations européennes populaires. Elles constituent un moyen de financer des améliorations urbaines et de s’assurer que le tourisme contribue positivement aux communautés locales. Alors que la crise climatique et la pandémie continuent d’influencer le tourisme, il est probable que d’autres villes européennes adopteront également ces taxes dans un avenir proche.