La tension ne cesse de monter à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Selon le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, un groupe d’une centaine de mercenaires du groupe Wagner se serait rapproché de la ville biélorusse de Grodno, située à proximité des frontières polonaise et lituanienne.
Une situation qui devient de plus en plus dangereuse
Le Premier ministre polonais a déclaré samedi que « La situation devient de plus en plus dangereuse ». D’après lui, il est « très probable » que les mercenaires de Wagner se déguisent en garde-frontières biélorusses pour aider des migrants à entrer illégalement en Pologne, dans le but de déstabiliser le pays.
Mateusz Morawiecki estime que les mercenaires « essaieront très probablement d’entrer en Pologne en se faisant passer pour des migrants illégaux, ce qui constitue une menace supplémentaire ».
Des tensions croissantes à la frontière
La Pologne, ancien membre du Pacte de Varsovie devenu membre de l’Otan en 1999, s’inquiète de la possible propagation de la guerre en Ukraine sur son territoire.
Le pays a déjà envoyé plus de 1000 soldats à la frontière biélorusse la semaine dernière, après l’arrivée des forces Wagner à 5 km de la Pologne. La Lituanie, également membre de l’Otan, s’inquiète également de la situation.
Les deux pays envisagent même de fermer leur frontière avec la Biélorussie en cas de provocation de la part de Wagner. « Ces considérations sont réelles. La possibilité de fermer la frontière existe », a déclaré le vice-ministre lituanien Arnoldas Abramavicius.
Des accusations de déstabilisation
La Lituanie et la Pologne ont averti leurs alliés de l’Otan que les mercenaires de Wagner pourraient tenter de traverser la frontière entre la Biélorussie et l’UE en se faisant passer pour des demandeurs d’asile.
D’après le chef du parti au pouvoir en Pologne, Jaroslaw Kaczynski, les mercenaires sont là « pour provoquer différentes crises dirigées principalement contre la Pologne ». Le pays se préparerait à répondre à ces provocations.
De son côté, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré à Vladimir Poutine qu’il comptait « garder » Wagner dans le centre du Bélarus. Il a même sous-entendu que le groupe voulait « aller vers l’Ouest » et notamment vers la Pologne.
Le contexte de tensions à la frontière
La Pologne et la Lituanie ont construit des barrières le long de leurs frontières avec la Biélorussie et la Russie depuis deux ans. Ils accusent ces pays d’encourager les migrants à tenter de gagner l’UE.
Même en temps normal, la circulation est extrêmement limitée à ces frontières du fait des sanctions réciproques entre la Pologne et le Bélarus.
L’approche du groupe Wagner de la frontière polonaise s’inscrit donc dans un contexte de tensions croissantes dans la région. La situation semble dangereuse et susceptible de provoquer un incident à la frontière.