Le réchauffement climatique bouleverse les cycles naturels de nombreuses espèces. C’est notamment le cas des abeilles sauvages, qui émergent de plus en plus tôt de leur nid avec la hausse des températures printanières, selon une récente étude britannique.
Une émergence de plus en plus précoce
L’étude, publiée dans la revue Evology and Evolution, a analysé les données de 88 espèces d’abeilles sauvages sur 40 ans, en utilisant la base de la BWARS qui recense plus de 350 000 observations d’abeilles sauvages au Royaume-Uni.
Les résultats sont sans appel : l’émergence des abeilles sauvages du nid s’est significativement avancée au fil des années, avec une avance moyenne de 0,5 à 1,6 jour par an selon les espèces.
Un effet direct du réchauffement climatique
Cette tendance est directement liée à l’augmentation des températures printanières. Plus il fait chaud, plus les abeilles sauvages sortent tôt de leur nid. En moyenne, l’avancée est de 6,5 jours par degré Celsius supplémentaire. Certaines espèces comme Sphecodes geofrellus émergent même près de 3 semaines plus tôt à chaque degré de réchauffement.
Le mécanisme physiologique à l’origine de ce phénomène
Ce phénomène s’explique par la physiologie des abeilles sauvages. La sortie du nid est déclenchée lorsqu’une certaine température seuil est atteinte dans le nid au printemps. Avec le réchauffement climatique, ce seuil est atteint plus précocement, entraînant une émergence avancée.
Impact sur la reproduction et la survie des colonies
Cette émergence prématurée peut avoir des effets néfastes sur la reproduction et la survie des colonies d’abeilles sauvages. En sortant trop tôt, les abeilles risquent de ne pas trouver suffisamment de fleurs pour se nourrir et approvisionner le nid. Cela peut affaiblir les colonies et limiter leur développement au printemps.
De graves conséquences écologiques
Ce décalage phénologique pourrait perturber les interactions entre les abeilles et les fleurs qu’elles pollinisent. En sortant trop tôt, les abeilles risquent de rater la floraison des plantes dont elles dépendent.
Cela pourrait mettre en péril de nombreux écosystèmes et cultures dépendant de la pollinisation comme les vergers. Il est urgent d’atténuer le réchauffement climatique et d’aider les espèces à s’adapter pour préserver ces précieux services écosystémiques.
Encadré : abeilles sauvages et domestiques
Contrairement à l’abeille domestique élevée en ruches, les abeilles sauvages nichent dans des cavités naturelles. Elles comptent près de 1000 espèces au Royaume-Uni, et jouent un rôle majeur dans la pollinisation. Leur déclin est très préoccupant.