Les défis de la sécurité en Ukraine
Depuis la fin de la guerre, l’Ukraine cherche des garanties de sécurité pour son avenir. Cependant, quelles seraient ces garanties et comment pourraient-elles être mises en place ? Il n’y a pas de consensus sur une adhésion à l’OTAN à court terme, mais les pays alliés ont une consolation à offrir à Kiev.
Au cours des mois derniers, le gouvernement du président Volodymyr Zelensky a vivement plaidé en faveur d’une adhésion rapide à l’OTAN et à l’Union européenne. Cette demande est soutenue par les pays situés le long de la frontière orientale de l’OTAN, en particulier la Pologne et les trois États baltes. Lors d’une récente réunion avec le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, le président polonais Andrzej Duda a souligné une fois de plus l’importance d’une adhésion rapide de l’Ukraine à l’OTAN.
La position des pays de l’OTAN
La position du gouvernement allemand est catégorique : l’Ukraine ne peut pas rejoindre l’Alliance avant la fin des hostilités, en invoquant l’obligation de défense mutuelle conformément à l’article 5 du traité de l’OTAN. Les États-Unis et la plupart des autres pays alliés partagent également ce point de vue, car ils ne veulent pas être entraînés dans un conflit avec la Russie. Étant donné que la fin des combats n’est pas en vue, les perspectives concrètes d’adhésion que l’Ukraine espère sont exclues pour le moment.
Les options d’adhésion à l’OTAN pour l’Ukraine
Anders Fogh Rasmussen, ancien secrétaire général de l’OTAN, a récemment évoqué les différentes options d’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance dans une interview accordée au journal britannique The Guardian. Selon lui, certains pays membres pourraient déployer leurs propres soldats en Ukraine ou former une coalition de pays volontaires.
La Pologne se prépare à une telle solution si le prochain sommet de l’OTAN à Vilnius ne fournit pas d’engagements concrets en matière de sécurité pour Kiev. Rasmussen, qui conseille le gouvernement ukrainien sur les questions de sécurité, a déclaré qu’il ne fallait pas sous-estimer l’impatience des Polonais. À Varsovie, on a le sentiment que l’Europe occidentale a ignoré trop longtemps les avertissements concernant les véritables intentions de la Russie.
Renforcement des relations OTAN-Ukraine
Les 11 et 12 juillet, les chefs d’État et de gouvernement des 31 pays de l’OTAN se réuniront dans la capitale lituanienne et souhaitent offrir à l’Ukraine au moins un petit cadeau. La commission OTAN-Ukraine existante devrait être transformée en un conseil OTAN-Ukraine. Cela serait perçu à Bruxelles comme une amélioration des relations mutuelles. Selon cette vision, Kiev pourrait alors discuter avec les alliés de manière équitable des questions importantes relatives à la sécurité euro-atlantique.
Alors que la commission OTAN-Ukraine est actuellement un forum consultatif, le fait d’avoir un conseil avec les 31 pays membres de l’OTAN permettrait à Kiev de prendre des décisions à égalité et de publier des déclarations conjointes. Cependant, le pays devrait continuer à se montrer ouvert aux recommandations pour poursuivre ses efforts de réforme, notamment dans le secteur de la défense et dans la lutte contre la corruption. Selon Bruxelles, le processus d’adaptation de l’Ukraine à l’OTAN est loin d’être terminé.
Les défis à venir
La création du conseil OTAN-Ukraine ne suscitera probablement pas un grand enthousiasme chez Volodymyr Zelensky, qui espère une “invitation claire” de la part des alliés pour rejoindre l’Alliance. De plus, il reste à voir si tous les pays de l’OTAN soutiendront cette transformation. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a récemment bloqué plusieurs initiatives de coopération renforcée avec Kiev. Lorsque Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, a assuré à Zelensky il y a quelques semaines que l’Ukraine avait sa place dans l’Alliance, Orbán a répondu de manière virulente sur Twitter : “Quoi ?!”.
Stoltenberg a appelé les pays alliés à fournir davantage d’armes à l’Ukraine avant la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN ce jeudi. Le Norvégien a également annoncé un plan d’action pour la production d’armements afin de pouvoir fournir à Kiev les munitions dont elle a un besoin urgent. Cette réunion à Bruxelles sera la première occasion de tenir des échanges avec plus de vingt représentants de l’industrie de l’armement. On s’attend à ce que les ministres fixent des objectifs d’approvisionnement beaucoup plus élevés, en particulier pour les munitions d’artillerie.