Des finances dans le rouge
« Nous sommes toujours en situation de flux de trésorerie négatif, à cause d’une chute d’environ 50% des revenus publicitaires et de la lourde charge de la dette », a admis Elon Musk en réponse à un internaute. « Nous devons parvenir à un flux de trésorerie positif avant d’avoir le luxe de faire quoi que ce soit d’autre », a-t-il ajouté.
Ces déclarations confirment que les changements opérés par Musk depuis son rachat de Twitter continuent de déplaire aux utilisateurs et aux annonceurs. Pourtant, au printemps dernier, le patron de Tesla avait promis le retour à l’équilibre financier au trimestre dernier, sans le confirmer depuis.
Un exode des annonceurs
Plusieurs sources estiment que les revenus publicitaires de Twitter ont diminué de façon drastique depuis le rachat. En mai 2022, le cabinet Insider Intelligence prévoyait des revenus totaux inférieurs de 3 milliards de dollars par rapport à 2021. De son côté, Sensor Tower évaluait une chute des dépenses publicitaires de 89% en début d’année. En cause : de nombreuses décisions controversées prises par Elon Musk.
Des mesures impopulaires
Parmi les mesures ayant provoqué la colère des utilisateurs et le départ des annonceurs, on peut citer:
- La volonté de limiter drastiquement le nombre de tweets consultables par jour
- La restriction de l’application TweetDeck aux comptes payants
- Les licenciements massifs au sein de Twitter
- Le lancement chaotique du système de certification payante
Un modèle économique remis en cause
Le modèle économique de Twitter, basé quasi exclusivement sur la publicité ciblée, semble fragilisé. La fuite des annonceurs remet en cause la viabilité à long terme de la plateforme, désormais endettée et déficitaire.
Elon Musk avait initialement parié sur une augmentation du nombre d’abonnés payants pour compenser la baisse des revenus publicitaires. Cependant, le nouveau système de certification s’est avéré chaotique et n’a pas rencontré le succès escompté. Seule une petite partie des utilisateurs est prête à payer pour obtenir le précieux macaron bleu.
Quid de la modération des contenus ?
Autre interrogation : qu’adviendra-t-il de la modération des contenus avec des effectifs réduits ? Le départ de nombreux modérateurs fait craindre une recrudescence des discours haineux, du harcèlement et de la désinformation.
Twitter pourrait voir sa base d’utilisateurs, mais aussi d’annonceurs, encore se réduire si la situation perdure. Un cercle vicieux difficile à enrayer.
Vers un rachat par un autre géant de la tech ?
Certains experts évoquent même l’hypothèse d’un rachat de Twitter par un autre mastodonte du numérique, comme Microsoft ou Google, si la plateforme venait à être en difficulté. Mais rien n’indique pour l’instant qu’Elon Musk, qui a racheté Twitter au prix fort, serait vendeur.
Le patron de Tesla semble déterminé à mener sa barque, en dépit des turbulences. Parviendra-t-il à redresser Twitter et à regagner la confiance des utilisateurs et des marques ? L’avenir nous le dira. Mais le pari semble de plus en plus risqué.
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