La colère rend les gens plus susceptibles de croire aux théories du complot

Des études établissent un lien entre l’émotion de la colère et les croyances conspirationnistes

Le texte d’inspiration met en évidence un phénomène intéressant : les personnes fréquemment en colère auraient davantage tendance à adhérer aux théories du complot. Quatre études récentes, menées par des chercheurs de l’université de Nouvelle-Galles du Sud, viennent étayer cette hypothèse.

La première étude démontre un lien entre colère et croyance aux complots sur le Covid-19

La première étude a été menée auprès de 363 participants polonais, principalement des femmes. On leur a fait remplir un questionnaire visant à évaluer leur propension à la colère. Les résultats ont montré que les personnes s’identifiant à l’affirmation “Je m’embrase rapidement mais je m’en remets rapidement” étaient plus susceptibles de croire que “la pandémie de Covid-19 est une conspiration mondiale”.

Cette première étude a donc mis en évidence une corrélation entre la colère et l’adhésion à une théorie conspirationniste liée au contexte présent. D’autres travaux avaient déjà soulevé un possible lien entre ces deux phénomènes, mais c’est la première fois qu’une étude empirique étaye cette hypothèse.

Les études suivantes confirment le lien pour différents types de complots

Les chercheurs ont ensuite répliqué leur étude avec des échantillons plus larges, en affinant leur questionnaire d’évaluation de la colère. Les résultats sont restés cohérents. Puis ils ont élargi le spectre des théories du complot abordées, en incluant des conspirations déconnectées d’un contexte précis. Là encore, le lien entre colère et croyance aux complots s’est vérifié.

Enfin, une dernière étude visait à déterminer si le simple fait de se mettre en colère augmente l’adhésion aux théories conspirationnistes. Pour cela, les participants ont dû évaluer leur croyance en une conspiration fictive après avoir subi une induction émotionnelle de la colère. Chez les personnes colériques, un niveau de colère plus élevé augmentait effectivement la croyance dans cette fausse théorie.

La colère, une émotion qui favorise l’irrationnel

Bien que des recherches soient encore nécessaires, ces études convergent toutes vers le même constat : la colère entretient une propension particulière à croire aux théories du complot.

Cette émotion rendrait les individus plus réceptifs aux discours irrationnels. Aveuglés par leur colère, ils perdraient en capacité critique et auraient tendance à adhérer à des explications simplistes, qu’elles soient avérées ou non.

La colère biaiserait donc la réflexion, et favoriserait l’adhésion aux théories toutes faites, si séduisantes pour les esprits colériques en mal de réponses.

Les mécanismes psychologiques qui expliquent ce lien

Plusieurs mécanismes psychologiques peuvent expliquer le lien entre colère et pensée conspirationniste. Tout d’abord, la colère est une émotion qui réduit les capacités cognitives. Sous l’effet de la colère, il est plus difficile de raisonner de manière logique et rationnelle. On a donc tendance à adhérer à des explications simplistes.

De plus, la colère résulte souvent d’un sentiment d’impuissance. Or, les théories du complot donnent l’illusion de comprendre des événements complexes, et donc de reprendre le contrôle. Elles apportent des réponses toutes faites à des personnes en colère qui se sentent démunies face à la réalité.

Enfin, la colère peut provenir d’un sentiment d’injustice. Les théories du complot attribuent souvent des événements négatifs à des intentions malveillantes. Elles permettent donc de trouver un responsable à blâmer, ce qui peut apaiser une colère motivée par un sens de l’injustice.

Conclusion

Ces travaux soulignent le rôle des émotions, et notamment de la colère, dans l’adhésion aux croyances infondées que sont les théories du complot. Ils montrent que la rationalité et l’esprit critique peuvent être altérés quand les affects négatifs l’emportent. De futures recherches aideront à mieux comprendre ces mécanismes complexes.

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