Les microplastiques : une menace pour les écosystèmes
Les microplastiques sont de minuscules particules de plastique qui sont présentes dans les sols, les rivières, les mers et les océans, ainsi que dans l’air que nous respirons. Ces fragments proviennent de la dégradation des déchets plastiques qui sont jetés dans l’environnement. Les microplastiques sont si petits qu’ils sont facilement ingérés par les organismes marins et terrestres, ce qui les fait entrer dans les chaînes alimentaires.
De nombreuses études ont déjà démontré la présence de microplastiques dans les poissons et les fruits de mer, qui sont ensuite consommés par les humains. Les moules et les crustacés sont particulièrement préoccupants, car ils sont souvent consommés entiers, ce qui signifie que les microplastiques qu’ils contiennent peuvent être directement ingérés par les êtres humains.
Les moules, des organismes biofiltres
Les moules sont des mollusques bivalves qui vivent fixées sur des supports durs tels que des rochers, dans la zone intertidale des côtes marines. Elles sont connues pour être des organismes filtreurs, se nourrissant en filtrant de minuscules particules présentes dans l’eau de mer, comme le phytoplancton.
Lorsque les moules se nourrissent, l’eau chargée de particules alimentaires pénètre dans leur corps par un orifice inhalant. Les particules sont ensuite filtrées par les branchies, et la nourriture est acheminée vers la bouche grâce à des lobes ciliés. Une fois que les moules ont extrait les nutriments dont elles ont besoin, l’eau débarrassée de la nourriture est expulsée du corps par un orifice exhalant.
Les moules : des alliées contre les microplastiques
Les recherches menées par des scientifiques du laboratoire marin de Plymouth en Angleterre ont révélé que les moules sont capables de filtrer les microplastiques en suspension dans l’eau et de les concentrer dans leurs excréments. Les excréments des moules, qui contiennent les résidus alimentaires non digérés et les microplastiques, sont plus faciles à collecter et à éliminer de l’eau que les microplastiques seuls.
Dans une première expérience en laboratoire, les chercheurs ont placé des moules dans une cuve remplie d’eau polluée par des microplastiques. Les moules ont réussi à filtrer près des deux tiers des particules de microplastique et à les rejeter dans leurs excréments. Encouragés par ces résultats, les chercheurs ont poursuivi leurs expériences en conditions réelles.
Près de 300 moules ont été immergées dans des paniers spécialement conçus et placés à proximité d’un port de plaisance fortement exposé à la pollution plastique. Un système a été mis en place pour récupérer les excréments des moules. Les résultats ont montré que chaque moule était capable de filtrer environ 240 particules de microplastique par jour. Cette capacité de filtration pourrait être encore plus élevée si les moules étaient placées dans des eaux contenant davantage de microplastiques.
Un potentiel prometteur
Une extrapolation des résultats suggère que des moules installées au niveau des estuaires pourraient éliminer jusqu’à 4 % des microplastiques en suspension dans l’eau provenant des cours d’eau, avant qu’ils ne se déversent dans la mer. Cependant, il est important de noter que les microplastiques piégés dans les excréments des moules sont moins nocifs pour les organismes marins et l’environnement que s’ils se trouvaient libres en suspension dans l’eau.
Bien que cette découverte ne résolve pas le problème mondial des microplastiques présents dans les océans, elle ouvre la voie à des solutions naturelles pour lutter contre cette pollution. Il est essentiel de poursuivre les recherches et de trouver d’autres moyens efficaces de réduire la quantité de microplastiques dans notre environnement.
Les moules, avec leur capacité naturelle à filtrer les particules en suspension, offrent un espoir tangible pour la préservation de nos écosystèmes marins. Le développement de méthodes de collecte et d’élimination des excréments des moules pourrait constituer une stratégie prometteuse pour réduire la pollution plastique dans nos eaux.
Conclusion
Les moules, en tant qu’organismes biofiltres, peuvent jouer un rôle essentiel dans la lutte contre les microplastiques. Leur capacité à concentrer les particules de plastique dans leurs excréments offre une possibilité de collecte et d’élimination de ces polluants nocifs. Cependant, il est important de continuer à explorer d’autres solutions complémentaires pour résoudre le problème à grande échelle.
La préservation de nos océans et de nos écosystèmes dépend de notre capacité à réduire la pollution plastique. En exploitant les capacités naturelles des moules, nous pouvons ouvrir la voie à des solutions durables et respectueuses de l’environnement.