Ces entreprises privées qui acquièrent d’anciens avions de chasse

Des sociétés privées au service des forces aériennes

Dans le marché des avions de chasse d’occasion, les Ukrainiens ne sont pas les seuls acteurs présents. En effet, des sociétés privées font également l’acquisition de ces aéronefs pour ensuite proposer leurs services de location.

Ces entreprises, bien que peu connues du grand public, jouent un rôle discret mais indispensable pour la plupart des armées disposant d’une force aérienne. Il ne s’agit pas de mercenaires, mais de sous-traitants spécialisés dans l’entraînement du personnel militaire. Babcock, Draken, Top Aces, SDTS, ces sociétés militaires privées possèdent parfois un nombre impressionnant d’avions de chasse, rivalisant même avec certaines forces aériennes nationales.

En France, par exemple, où la maintenance des avions de dernière génération représente un coût considérable, l’armée fait appel à ces prestataires privés pour simuler des situations réelles sans se ruiner. Ces entreprises possèdent des avions de générations plus anciennes et en assurent l’entretien, permettant ainsi aux pilotes français de s’entraîner à moindre coût.

L’entraînement et la préparation des militaires

L’un des principaux domaines d’intervention de ces sociétés privées est l’entraînement des pilotes. Par exemple, lorsqu’il s’agit de former les pilotes français à effectuer une interception d’aéronef, l’armée de l’air fait appel à une société militaire privée. Cela évite de mobiliser un pilote et un avion de chasse de pointe tels que le Rafale ou le Mirage pour jouer le rôle de l’adversaire. En effet, selon Pierre-Henri « Até » Chuet, ancien pilote de l’aéronavale française, il est impossible de tout simuler, car des imprévus surviennent lors des opérations réelles. Ainsi, faire appel à ces sociétés privées représente une économie significative en termes de ressources financières, humaines et matérielles, tout en maintenant un haut niveau de préparation des militaires.

Outre les forces aériennes, les sociétés militaires privées peuvent également être sollicitées par la marine pour l’entraînement des équipages en matière de détection d’avions ennemis en pleine mer, ou par l’armée de terre pour former ses soldats aux frappes aériennes. Au lieu de mobiliser des pilotes expérimentés qui perdraient leur temps à former des militaires en formation initiale, ces entreprises privées permettent de hisser ces derniers à un certain niveau de compétences. Ainsi, les pilotes ont davantage de temps pour s’entraîner eux-mêmes. Une fois les bases acquises, l’armée de l’air peut ensuite prendre le relais et habituer ses pilotes à fonctionner en synergie avec l’armée de terre.

Des flottes d’avions anciens

Ces entreprises privées disposent de flottes d’appareils an

ciens, moins coûteux à entretenir et immédiatement disponibles sur le marché. Parmi elles, Draken International, basée aux États-Unis, est l’une des plus importantes. Elle exploite pas moins de 150 aéronefs, dont plus d’une centaine d’avions de chasse. Ces avions vont des Mirage F1 anciennement espagnols aux MiG-21 soviétiques, dont les systèmes ont été modernisés. Certaines sociétés privées possèdent même quelques F-16 de première génération, des avions que certains pays envisagent de transférer en Ukraine.

Des pilotes expérimentés

Pour mener à bien leurs missions, ces sociétés privées ont besoin de pilotes expérimentés maîtrisant les procédures militaires. C’est pourquoi elles recrutent d’anciens pilotes de chasse qui, après avoir servi pendant une quinzaine d’années, ont l’opportunité de continuer à voler sur le même type d’appareil. Ces anciens militaires jouent un rôle essentiel pour ces entreprises, car la formation sur un avion de chasse et aux procédures militaires est un processus long et coûteux.

Néanmoins, les sociétés militaires privées sont confrontées à une concurrence féroce des compagnies aériennes civiles et des constructeurs aéronautiques, qui ont également besoin de nombreux pilotes et proposent des conditions salariales plus attractives. De plus, les effectifs des forces aériennes ont tendance à diminuer, réduisant ainsi le vivier de recrutement. Cette situation est d’autant plus problématique lorsque l’armée rencontre elle-même des difficultés à recruter. Par exemple, l’US Air Force manque actuellement près de 2 000 pilotes sur une cible de 21 000.

Des contrats de leasing pour les appareils

Certaines sociétés militaires privées proposent également des contrats de leasing pour les appareils. Par exemple, les nouveaux avions de formation des pilotes de l’armée de l’air française, les Pilatus PC-21, sont possédés par une coentreprise entre Dassault et Babcock, une société militaire privée britannique. Cette coentreprise achète les avions au fabricant suisse, les loue ensuite à l’armée de l’air pendant quelques années avant que celle-ci ne les achète définitivement. Babcock est d’ailleurs bien connue en France, car elle exploite également de vastes flottes d’hélicoptères pour des missions contractuelles auprès de la sécurité civile, notamment.

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