Les Projets du PDG de Dassault Aviation pour le Rafale : Accélération de la Cadence de Livraison et Nouvelles Commandes

Une augmentation de la production de Rafale

Malgré l’étalement du programme Rafale prévu dans la future loi de programmation militaire, le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, affirme que l’avionneur est en mesure d’accélérer la cadence de livraison pour atteindre quatre avions par mois. Il attend également une commande de 42 Rafale d’ici la fin de l’année.

Le ministère des Armées a été contraint d’étaler certains programmes, dont celui du Rafale, en raison de la hausse des coûts. Ainsi, le nombre d’avions de combat Rafale prévu pour l’armée de l’air française d’ici 2030 est passé de 185 à 137 appareils. Cependant, Dassault Aviation affirme pouvoir livrer les Rafale plus rapidement si nécessaire. Le PDG de l’entreprise a déclaré devant la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat : « S’il fallait passer à une cadence de 4 avions par mois, nous serions en mesure de le faire ».

Pour accélérer la production, Dassault Aviation compte sur l’augmentation de la cadence dans son usine à Lille, qui s’occupe des pièces primaires. En augmentant légèrement la vitesse des machines, en ajoutant du personnel et en faisant travailler davantage de sous-traitants, l’entreprise estime pouvoir augmenter facilement les cadences. Cependant, l’assemblage final reste un défi car il nécessite une planification préalable des ressources nécessaires. Malgré cela, Dassault Aviation dispose d’espace à Mérignac pour augmenter considérablement les cadences d’assemblage.

Les défis économiques et les contraintes budgétaires

Bien que Dassault Aviation soit prêt à accélérer la production, l’entreprise reconnaît qu’il est essentiel de disposer d’un délai pour permettre à la chaîne de sous-traitance de suivre cet effort. Le Rafale représente une charge de travail importante pour plus de 400 entreprises françaises réparties sur tout le territoire. Eric Trappier souligne que les sous-traitants rencontrent des difficultés, notamment en matière de recrutement, et doivent faire face à une augmentation du prix de l’énergie. Néanmoins, avec une planification adéquate, Dassault Aviation est prêt à intensifier ses activités pour répondre à la demande.

Le concept d’économie de guerre, souvent évoqué dans le contexte de la production d’armements, ne s’applique pas selon le PDG de Dassault Aviation. Il affirme que l’entreprise est capable d’accélérer si nécessaire. Actuellement, Dassault Aviation livre déjà trois Rafale par mois, et la capacité de production a été augmentée pour passer de moins d’un appareil à trois appareils par mois. Eric Trappier regrette cependant que cette augmentation n’ait pas eu lieu lorsque la charge de travail était moins élevée il y a deux ou trois ans. Aujourd’hui, la demande est en hausse grâce aux exportations et aux commandes françaises.

Les livraisons et les projets futurs

Actuellement, Dassault Aviation est en train de livrer la tranche 4T2 du Rafale à l’armée de l’air française. Cette tranche, composée de 28 appareils, avait été bloquée pendant un certain temps. D’autres livraisons sont prévues, notamment douze Rafale destinés à remplacer ceux qui ont été prélevés pour le compte de la Grèce. Au total, ce sont 40 appareils qui seront livrés.

Pour l’année 2023, Dassault Aviation prévoit de livrer 15 Rafale, contre 14 en 2022 et 25 en 2021. De plus, l’entreprise attend une nouvelle commande de 42 avions de la part du ministère des Armées. Cette commande devrait être finalisée en 2023, avec une livraison prévue à partir de 2027.

En parallèle de la production, Dassault Aviation travaille sur les développements du Rafale dans ses prochains standards F4 et F5. Le standard F5 devrait être décalé à l’horizon 2035 et mettra l’accent sur les capacités de combat collaboratif. Eric Trappier souligne que malgré la connectivité accrue, il est essentiel de prévoir les problèmes de cybersécurité. Les avancées technologiques nécessiteront une protection renforcée pour garantir que les attaquants ne puissent pas atteindre le cœur du système.

Les perspectives à l’exportation

Interrogé sur les bénéfices potentiels de la guerre en Ukraine pour Dassault Aviation, Eric Trappier affirme que son entreprise n’en tire aucun profit. Selon lui, seuls les États-Unis bénéficient de cette situation, comme en témoignent les contrats remportés par les avions de combat américains. Il souligne que les annonces récentes de pays comme la Slovaquie, la Suisse et la Finlande qui envisagent d’acheter des avions de combat américains, contredisent les rumeurs selon lesquelles les industriels français profiteraient du conflit en Ukraine. Il précise également que les grands contrats signés par Dassault Aviation au Moyen-Orient, en Europe et en Asie ont été conclus avant le début de la guerre en Ukraine.

Malgré cela, Dassault Aviation reste très actif sur le marché de l’exportation. L’entreprise compte sur le succès du Rafale déjà acheté par les Émirats arabes unis pour attirer de nouveaux clients. Des négociations sont en cours avec des pays tels que l’Indonésie, l’Inde et la Colombie. Eric Trappier souligne que l’utilisation réussie du Rafale par l’Inde et les forces armées françaises renforce l’intérêt pour cet avion et ouvre de nouvelles perspectives d’exportation.

Conclusion

Dassault Aviation est prêt à accélérer la production du Rafale pour répondre à la demande croissante. Malgré les défis économiques et les contraintes budgétaires, l’entreprise affirme avoir les capacités nécessaires pour augmenter la cadence de livraison. De nouvelles commandes sont

attendues, ce qui garantit la pérennité de la production et renforce les perspectives d’exportation. Le Rafale continue d’être un avion de combat très prisé sur le marché international, et Dassault Aviation compte bien capitaliser sur son succès.

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