Des prévisions optimistes de l’OIT, mais une situation mondiale disparate
Selon les nouvelles prévisions de l’Organisation internationale du travail (OIT), la tendance globale est à la baisse du chômage à l’échelle mondiale en 2023. Cependant, ces données, plutôt encourageantes, ne reflètent pas pleinement la situation réelle. Elles masquent en effet des disparités considérables entre les différents pays et régions du globe, en particulier entre les pays dits “à revenus élevés” et ceux qui ont encore du mal à retrouver leurs taux de chômage pré-pandémie.
La prévision initiale anticipait une augmentation du taux de chômage mondial. Cependant, l’OIT révise maintenant son estimation et prévoit une diminution de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 5,3%. En conséquence, le nombre total de personnes sans emploi dans le monde devrait passer de 192 millions en 2022 à 191 millions en 2023.
Inégalités flagrantes entre pays à revenus élevés et à revenus faibles
Cependant, cette baisse globale du taux de chômage cache des disparités importantes. Alors que certains pays affichent une résilience économique plus forte que prévue, tels que le Japon et la France, d’autres peinent à retrouver leurs niveaux de chômage pré-pandémie. Notamment, dans de nombreux pays à faibles revenus, le taux de chômage reste supérieur à celui de 2019.
En Afrique du Nord et subsaharienne, par exemple, les taux de chômage prévus pour 2023 sont supérieurs à ceux de 2022. Une situation similaire est observée dans les États arabes.
La nécessité d’une solidarité internationale et d’une coordination multilatérale
Cette situation précaire dans les pays en développement exige une attention particulière et une action internationale concertée. Ces pays sont confrontés à une multitude de défis, notamment une inflation élevée, des taux d’intérêt croissants et un risque accru de problèmes de dette. De ce fait, l’OIT plaide en faveur d’un soutien international et d’une coordination multilatérale pour combler les déficits persistants en matière d’emploi et lutter contre les inégalités croissantes.
En route vers un nouveau pacte financier mondial
Dans ce contexte, le “Sommet pour un nouveau pacte financier mondial”, qui se tiendra à Paris les 22 et 23 juin, est d’une importance cruciale. Ce sommet vise à poursuivre les discussions sur les mécanismes de solidarité financière entre les pays développés et les États vulnérables.
L’objectif est d’éviter de devoir choisir entre la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le changement climatique. C’est dans cette optique que le président français Emmanuel Macron a souligné la nécessité de réformer le Fonds monétaire international et la Banque mondiale afin d’offrir davantage
de financements aux pays qui en ont le plus besoin.
La qualité de l’emploi, un enjeu majeur
Il est à noter que la baisse du taux de chômage n’est pas le seul indicateur à prendre en compte. Dans certaines régions comme l’Amérique latine, la reprise de l’emploi a été largement alimentée par une augmentation de l’économie informelle, conduisant à la création d’emplois de moindre qualité. Cela souligne l’importance de se concentrer non seulement sur la réduction du chômage, mais aussi sur l’amélioration de la qualité des emplois disponibles.
En résumé, malgré une baisse globale du taux de chômage prévue pour 2023, les disparités entre les pays restent importantes. Une action internationale concertée est nécessaire pour soutenir les pays en développement et lutter contre les inégalités croissantes. L’attention doit également être portée sur la qualité des emplois, un indicateur tout aussi important que le taux de chômage.