Un compromis trouvé pour éviter le défaut de paiement
Samedi, le président Joe Biden et le chef de l’opposition Kevin McCarthy ont trouvé un compromis pour éviter le défaut de paiement des États-Unis et maîtriser les dépenses publiques. Il reste une semaine pour faire voter une loi bipartisane.
Samedi studieux et fructueux à Washington. Les négociateurs de la Maison-Blanche et du Congrès, qui discutent depuis plusieurs jours pour éviter un défaut de paiement des États-Unis, ce qui suppose de voter un relèvement du plafond légal d’endettement fédéral, ont fini par trouver un accord.
Un accord de principe avalisé par les chefs de file
Cet accord a été avalisé dans la soirée par les deux chefs de file, le président Joe Biden et le Speaker de la Chambre des représentants Kevin McCarthy, à l’issue d’une conversation téléphonique qui a duré 90 minutes. « Nous avons encore beaucoup de travail, mais je pense que cet accord de principe est digne du peuple américain », a déclaré Kevin McCarthy face aux journalistes, samedi soir.
« Cet accord est un compromis, ce qui veut dire que chacun n’obtient pas tout ce qu’il veut », a réagi pour sa part Joe Biden, assurant que le texte « réduit les dépenses tout en protégeant des programmes publics essentiels ». Le président démocrate a estimé que l’accord avec les conservateurs était « une bonne nouvelle, parce qu’il évite ce qui aurait été un défaut (de paiement) catastrophique ».
Une semaine pour rédiger et voter une loi
Il faut à présent rédiger un projet de loi et convaincre les parlementaires de le voter avant la date fatidique du lundi 5 juin. Soit une semaine pour agir et conclure.
Les détails de l’accord n’avaient pas filtré samedi soir, Kevin McCarthy ayant prévu d’en parler d’abord aux membres du parti républicain, ainsi qu’aux principaux leaders du Congrès. Quant à Joe Biden, il s’est entretenu dans la journée avec les leaders démocrates au Sénat, Chuck Schumer, et à la Chambre, Hakeem Jeffries.
Les deux hommes devaient se reparler ce dimanche en vue de préparer un texte de loi, qui serait présenté au vote mercredi à la Chambre.
Le centre courtisé et les extrêmes opposés
Aucun parti n’est en mesure de faire passer un texte relevant le plafond de la dette sans convaincre des parlementaires de l’autre bord. Alors que le centre est courtisé, les radicaux de gauche et de droite risquent fort de s’opposer à la solution élaborée en petit comité.
Pour Kevin McCarthy, qui a été élu de justesse président de la Chambre en dépit des gages donnés aux ultras de son parti, le risque serait qu’ils le désavouent et le démettent de ses fonctions. Mais il peut aussi ressortir de l
‘épreuve comme l’opposant qui est parvenu à soutirer des réductions de dépenses au président démocrate.
Pour Joe Biden, qui est candidat au renouvellement de son mandat en 2024, il était impératif d’éviter un défaut qui aurait précipité les États-Unis et le reste du monde dans une grave crise financière et économique. Mais il risque de s’aliéner les plus progressistes de son parti, qui estiment que la constitution autorise le président à se passer du Congrès quand le crédit des États-Unis est en jeu.
Dispute sur l’obligation de travail
L’accord esquissé jeudi visait à relever le plafond d’endettement des États-Unis pour deux ans et à limiter la progression des dépenses fédérales pendant ce laps de temps – sauf pour les dépenses militaires.
Jeudi, le président Biden n’avait pas fermé la porte à une obligation de travailler pour recevoir des aides sociales, au grand dam des démocrates. Cette obligation ne figure pas dans l’accord. Mais le recours au programme de bons d’alimentation SNAP serait limité aux moins de 55 ans, jusqu’en 2030.