Le scandale de George Santos : Fraude, blanchiment d’argent et mensonges

Le représentant George Santos fait face à de graves accusations

Depuis des mois, le représentant George Santos semblait immunisé contre les conséquences, même si les questions sur ses revenus, ses finances de campagne et son histoire de vie de misère à la richesse se multipliaient. En tant que républicain de premier mandat représentant Long Island et Queens, M. Santos a prononcé de nombreux discours à la Chambre et semblait apprécier sa notoriété croissante. Rien que le mois dernier, il a annoncé sa candidature à la réélection et a tenté de monnayer son vote avec la direction républicaine de la Chambre sur un projet de loi controversé visant à augmenter le plafond de la dette.

Cependant, mercredi dernier, M. Santos a été confronté à des conséquences qui pourraient s’avérer difficiles à éviter. Les procureurs fédéraux l’ont inculpé de 13 chefs d’accusation de fraude par fil, blanchiment d’argent, vol de fonds publics et mensonges sur des formulaires de divulgation fédéraux, et l’ont placé en détention.

Plaidoyer de non-culpabilité et déclarations provocantes

Devant un juge et des dizaines de journalistes rassemblés dans un tribunal fédéral à Central Islip, M. Santos a plaidé non coupable de toutes les accusations. Assis droit, les bras croisés devant lui, M. Santos, 34 ans, était poli et respectueux, arborant sa tenue emblématique composée d’un pull sous un blazer bleu marine.

Mais à l’extérieur, devant une foule de médias et d’observateurs, dont certains brandissaient des pancartes portant le mot « Mensonges », son ton a changé. « La réalité, c’est que c’est une chasse aux sorcières ! » a-t-il déclaré derrière des lunettes de soleil Ray Ban.

S’adressant aux journalistes, il a soutenu que les accusations portées contre lui étaient politiquement motivées et qu’il finirait par laver son nom.

« Je vais me battre, je vais tenir bon », a-t-il dit.

Les multiples accusations contre Santos

Les procureurs affirment que M. Santos était impliqué dans trois complots distincts. La majeure partie de l’acte d’accusation porte sur des accusations de corruption dans la campagne politique de M. Santos. Les procureurs allèguent que M. Santos et un associé non nommé en 2022 ont sollicité au moins 50 000 $ de dons pour ce qu’ils prétendaient être un super PAC. M. Santos aurait ensuite utilisé l’argent pour des dépenses personnelles, notamment des vêtements de créateurs de luxe et des paiements par carte de crédit.

L’acte d’accusation accuse également M. Santos d’avoir frauduleusement demandé et reçu plus de 24 000 $ d’allocations de chômage liées à la pandémie alors qu’il était en réalité employé, et d’avoir sciemment fait de fausses déclarations sur des formulaires de divulgation financière afin de tromper le public et la Chambre des représentants.

Impact sur sa carrière politique

Les accusations portées contre M. Santos sont peu susceptibles d’affecter son statut actuel au Congrès, qui est déjà affaibli. Bien que l’acte d’accusation ait poussé quelques républicains de base à se joindre aux appels à la démission de M. Santos, celui-ci a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de démissionner et qu’il continuerait à se présenter à la réélection.

Les dirigeants républicains de la Chambre, qui supervisent une majorité républicaine très serrée et font face à une bataille imminente sur le plafond de la dette, ont largement défendu la position de M. Santos mercredi, bien que le président de la Chambre, Kevin McCarthy, ait déclaré qu’il ne soutiendrait pas la candidature de M. Santos à la réélection.

Conséquences légales et prochaines étapes

M. Santos a été libéré sous caution de 500 000 $, cautionnée par trois personnes dont l’identité n’a pas été révélée. Ses déplacements seront limités à New York, Washington et les lieux intermédiaires, avec une autorisation préalable requise pour d’autres voyages. Sa prochaine comparution devant le tribunal est prévue le 30 juin.

Si M. Santos est reconnu coupable des chefs d’accusation, il pourrait encourir jusqu’à 20 ans de prison pour les chefs d’accusation les plus graves, selon le bureau du procureur américain, qui a travaillé avec le F.B.I., l’Internal Revenue Service et le bureau du procureur du comté de Nassau pour mener l’enquête.

Le combat pour la réélection

Malgré ses récents ennuis judiciaires, il semble peu probable que la candidature de M. Santos à la réélection soit compromise. En effet, peu de temps après avoir obtenu la caution qui lui permettra de faire campagne hors de l’État avec une autorisation préalable, il a transformé cette épreuve en une occasion de lever des fonds.

« Le combat est réel », a-t-il écrit dans un post sur Twitter à propos des accusations, qui comprennent des allégations selon lesquelles il aurait trompé ses partisans par le passé. « J’ai besoin de votre soutien pour continuer à me battre pour la liberté. »

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