Attaque inattendue lors du pèlerinage juif de la Ghriba en Tunisie

Un événement tragique durant le pèlerinage annuel

L’assaut mené par un gendarme lors du pèlerinage juif de la Ghriba à Djerba, en Tunisie, a causé la mort de deux fidèles et de deux membres des forces de sécurité le mardi 9 mai. Cet événement tragique rappelle les attentats de 2015 et 2016 qui avaient secoué la Tunisie. L’assaillant, un membre de la garde nationale, a été abattu par des tirs de riposte de ses collègues, dont cinq ont également été blessés. Les victimes sont un Tunisien de 30 ans et un Français de 42 ans.

La Ghriba, symbole du judaïsme tunisien

Le pèlerinage de la synagogue de la Ghriba est le grand rendez-vous annuel du judaïsme tunisien. Selon la légende, la première pierre de la synagogue remonterait à l’arrivée de prêtres fuyant la destruction du temple de Salomon par Nabuchodonosor (en 586 avant J.-C.). Chaque année, des milliers de juifs du monde entier se rassemblent pour cet événement, aux côtés de la petite communauté juive tunisienne composée d’environ 1 500 membres. En 2023, 5 000 pèlerins avaient participé aux cérémonies de la Ghriba.

Le déroulement de l’attaque

L’attaque a eu lieu en deux temps. L’auteur de l’assaut, membre de la garde nationale, a d’abord tué l’un de ses collègues sur le port de Djerba. S’emparant de son arme et de ses munitions, il a parcouru une vingtaine de kilomètres pour se rendre près de la synagogue où il a ouvert le feu sur les forces de sécurité avant d’être abattu. Les motivations du tueur restent inconnues à ce stade, mais des informations non confirmées évoquent une procédure de licenciement engagée contre lui, ce qui aurait pu provoquer son désir de vengeance.

Un contexte tunisien difficile

L’attaque contre la synagogue de la Ghriba à Djerba survient dans un contexte tunisien marqué par l’aggravation de la crise socio-économique et les tensions politiques liées au rétablissement d’un régime hyperprésidentialiste par le chef de l’État, Kaïs Saïed. La Tunisie n’avait pas connu d’attaque de ce type depuis la série d’attaques de 2015 et 2016, qui avaient ciblé le Musée du Bardo à Tunis, la station balnéaire d’El-Kantaoui près de Sousse et un bus de la garde présidentielle à Tunis.

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